Affaire Khashoggi: le fils de Jamal Khashoggi reçu par la famille royale à Riyad

Le prince saoudien Mohammed Ben Salmane devrait s’exprimer ce mercredi à Riyad dans le cadre du forum international sur l’investissement qui se déroule en ce moment en Arabie saoudite. Ce sera sa première prise de parole publique alors qu’il est soupçonné d’avoir commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul. Des photos et vidéos du prince héritier, qui ne se cache pas des médias, ont été diffusées hier mardi par l’agence presse officielle saoudienne. Au côté de son père, le roi Salmane, il serre la main du frère et du fils de Jamal Khashoggi. Une opération médiatique qui suscite l’indignation.

Un fils et un frère du journaliste tué le 2 octobre dans le consulat saoudien d’Ankara ont été reçus mardi au palais royal. Comme pour d’autres membres de la famille de Jamal Khashoggi, il est interdit à son fils, Salah, de quitter son pays.

Une punition des autorités saoudiennes contre l’esprit rebelle du chroniqueur du Washington Post. Alors que le famille royale tente de convaincre le monde entier qu’elle n’a pas commandité le meurtre de ce dernier, elle convoque la famille du défunt pour lui présenter médiatiquement ses condoléances.

Au côté de son père, le roi Salmane, Mohammed ben Salmane apparaît sur la photo officielle diffusée par l’agence SPA, Saudi Press Agency, serrant la main au fils de Jamal Khashoggi. Riyad persiste et signe donc.

Ce grand exportateur de pétrole mais aussi gros client de l’industrie de l’armement est habitué à passer à travers les feux de la critique. Le royaume est à la tête d’une coalition militaire depuis 2015 au Yémen, accusée de multiples «bavures» ayant causé la mort de milliers de civils et de provoquer une famine meurtrière. Mais cela n’empêche pas nombre de pays occidentaux de continuer de vendre des armes à l’Arabie saoudite.

Fermeté de Donal Tusk devant les parlementaires européens

La mort de Jamal Khashoggi suscite pourtant aujourd’hui une indignation d’un niveau inédit envers Riyad. Ainsi ce mercredi, Donald Tusk le président du Conseil européen a qualifé le crime de « choquant » et appelé les députés européens à s’abstenir de toute ambivalence. « C’était un crime si horrible que même la moindre trace d’hypocrisie nous ferait honte. Ce n’est pas mon rôle de dire qui veut protéger les intérêts de qui mais je sais une chose : le seul intérêt européen est de révéler tous les détails de cette affaire, quelqu’en soit l’auteur. Connaissant votre sensibilité et votre détermination, je pense que vous ne laisserez pas l’Europe, les Etats membres ou les institutions être impliqués dans un jeu ambigu ».

RFI