Afrique centrale : de nouvelles mesures pour réduire les tarifs téléphoniques

Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont décidé de réduire les tarifs et accords d’itinérance sur les réseaux mobiles. Les deux mesures ont été adoptées dans l’optique de favoriser l’essor de l’économie numérique de cette région caractérisée par sa mauvaise connectivité.

En conclave pendant trois jours, les participants à la première conférence de l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur le développement de l’économie numérique en Afrique centrale, réunis à Yaoundé au Cameroun, sont parvenus à un accord afin d’éliminer les failles et graves insuffisances constatées dans les TIC, un maillon faible des économies nationales de cette région.

En effet, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) a annoncé le 25 mai sa décision d’adopter des directives applicables à ses pays membres pour la réduction des tarifs, puis des accords d’itinérance sur les réseaux mobiles. Ces deux mesures majeures visent à favoriser l’essor de l’économie numérique dans cette région réputée très peu connectée.

Au terme des assises ouvertes le 23 mai, en présence du secrétaire général de l’UIT, Zhao Houlin, les participants se sont quittés sur une note positive avec l’adoption d’une liste de près d’une quarantaine de mesures à exécuter sous forme de directives. L’objectif est de faire progresser le processus via lequel la CEEAC espère booster et accélérer son intégration économique, jugée très lente comparée à d’autres blocs régionaux africains.

La cherté des coûts, un facteur de blocage de l’intégration régional

C’est l’objectif notamment derrière la décision de mettre en place «des points d’échange internet et leur mutualisation, afin de créer un écosystème sous-régional et de réduire les coûts de trafic d’internet entre les Etats membres», selon la déclaration finale de cette réunion ayant rassemblé, outre des représentants de ces pays, des participants venus du Kenya et de l’Ouganda.

La CEEAC est réputée être une région où les tarifs des communications et les coûts de trafic d’Internet sont très élevés. La difficulté à communiquer dans la région, en raison de la cherté des coûts du téléphone, a été pointée du doigt en tant que facteur de blocage majeur, défavorable à l’essor de l’économie numérique au sein de cet espace sous-régional. Les pays en question se proposent d’y remédier en annonçant la création d’un comité sous-régional de mise en œuvre du roaming, à l’image de ceux opérationnels dans les trois autres communautés économiques régionales d’Afrique subsaharienne.

Pour une meilleure efficacité, la mesure s’accompagne de plusieurs autres résolutions relatives à «l’adoption des stratégies communes pour la réduction des tarifs et la mise en œuvre d’accords d’itinérance sur les réseaux mobiles ; (…) ainsi que la création d’un observatoire de veille au respect de la réglementation communautaire en matière de roaming», selon un communiqué de l’institution.

Une kyrielle de mesures supplémentaires

Par ailleurs, la rencontre a été l’occasion de mettre en œuvre la décision des ministres des Télécommunications des Etats membres de la CEEAC, d’harmoniser et de baisser les tarifs du roaming ,mais aussi d’élaborer et de mettre sur pied un mémorandum d’entente au niveau de la sous-région afin de réglementer les aspects techniques, tarifaires et juridiques du processus. Pour une application optimale, ce dernier nécessite une coopération renforcée entre les différents pays membres de la CEEAC à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la RD Congo, le Gabon, l’Angola, le Burundi, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé & Principe ainsi que le Tchad.

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