Chine: la menace de destruction d’une mosquée suscite l’indignation

Des croix chrétiennes démontées des églises, des drapeaux nationaux hissés sur des mosquées ou encore la faucille et le marteau du parti communiste qui ornent les murs des salles de prière… En Chine, ce n’est pas une rareté mais le quotidien des croyants. Aujourd’hui, c’est une grande mosquée qui est menacée de démolition et cela suscite la colère dans la communauté des musulmans Hui,  dans la région du Ningxia, aux confins du désert de Gobi. Car jusqu’à maintenant, l’ethnie des «Hui» avait plus ou moins échappé à la mainmise de plus en plus sévère des autorités.

Avec ses neuf dômes d’un blanc immaculé, ses croissants brillants et ses quatre minarets, la nouvelle « grande mosquée » fait toute la fierté de la ville de Weizhou et de ses croyants, déterminés à la défendre. Et ce malgré un arrêté du gouvernement local qui exige la démolition de l’immense bâtisse, construite sans permission, si l’on en croit les autorités.

Des centaines de musulmans de l’ethnie Hui se sont donc rassemblés devant la mosquée pour protester. Sur la façade, des banderoles rouges ont été déroulées avec ce slogan censé prouver la bonne foi des Hui : « Soutenons résolument le Parti Communiste, défendons l’unité ethnique et sauvegardons la liberté religieuse  ». Une manifestation qui semble avoir fait fléchir les autorités. Des négociations doivent être entamées et il est notamment question de démolir huit des neufs dômes.

Parmi les 10 millions de musulmans Hui, les menaces proférées contre la mosquée de Weizhou ont suscité l’indignation. Contrairement aux Ouïghours du Xinjiang, les Hui pouvaient jusqu’à présent pratiquer leur foi dans une toute relative liberté à cette condition: qu’ils se soumettent aux ordres du parti unique.

RFI