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Le gouvernement japonais a divulgué le nom de sa prochaine ère impériale. Il s’agira de l’ère Reiwa, , association de deux idéogrammes qui honorent l’« harmonie » porteuse d’espérance. L’empereur Akihito abdiquera le 30 avril. Le règne de son fils Naruhito débutera, ouvrant une ère nouvelle. Le choix du nom de la nouvelle ère a nécessité plusieurs mois de discussions dans le plus grand secret.

De notre correspondant à Tokyo

Le Japon a adopté le calendrier occidental ou grégorien en 1868 au moment de l’abolition du régime des shoguns et de son basculement dans l’époque moderne. Mais il a maintenu son système des ères impériales héritées de la Chine.

Le pays décompose son temps en fonction du règne de ses empereurs. Ainsi, l’année 2019 est la 31e année de l’ère actuelle Heisei (« la paix en devenir »). Avant-guerre, l’empereur désignait le nom de son règne mais aujourd’hui, c’est le gouvernement qui décide.

Départ à la retraite

Cette fois-ci, ce changement d’époque est compliqué par le fait que l’actuel empereur Akihito, âgé de 85 ans, la santé déclinante, est autorisé à prendre sa retraite. La loi de la maison impériale n’a pas prévu l’abdication de l’empereur.

Le 30 avril, Akihito sera le premier monarque de l’époque moderne à se retirer du trône depuis deux siècles. Il a donc fallu voter une loi spéciale pour l’y autoriser. En principe, un changement d’ère n’intervient qu’à la mort de l’empereur, pas de son vivant. Son rôle est d’incarner la continuité de l’histoire japonaise jusqu’à son dernier souffle.

Nombreux changements

Une nouvelle ère et le choix de son appellation entrainent de nombreux changements au Japon. Les documents administratifs sont datés en fonction de l’ère impériale. Les fabricants de calendriers, les écoles, les hôpitaux, les entreprises doivent s’adapter à ce changement d’ère qui débutera le 30 avril.

Certains redoutent un bug informatique, comme à l’époque du passage à l’an 2000. Les pièces de monnaie devront être frappées du nouveau sceau. Par commodité, les journaux utilisent une double datation, celle du calendrier grégorien avec, entre parenthèses, celle de l’ère impériale.

Les Japonais estiment qu’« avec les ères il est plus facile de se souvenir du passé ». Par exemple les 30 années de l’actuelle ère Heisei sont marquées par les séismes de Kobe en 1995, du Tohoku suivi de l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, des trois décennies de croissance dites « perdues ». Une nouvelle ère est aussi un nouvel état d’esprit.

RFI