Découvrez comment corriger les erreurs dans la prière

As salat (la prière) revêt une importance tant capitale que fondamentale en Islam. Aussi, il nous est essentiel de la réaliser correctement et de veiller à corriger les erreurs dans la prière, selon les prescriptions de notre Prophète bien-aimé, salalahu alayhi wa salam. Nous avons déjà vu ensemble les 5 catégories dans lesquelles se classent les gens durant la prière. Aujourd’hui, nous partageons avec vous une série de questions-réponses concernant les prosternations de la distraction. Ceci afin de nous apprendre à corriger les erreurs dans la prière. Cette série a été compilée et rédigée par notre frère Abdu-Rahman Colo, à partir d’un épître de notre éminent savant Cheikh Ibn Salih Al ‘Uthaymin, qu’Allah lui fasse miséricorde.

Petit guide pour corriger les erreurs dans la prière

corriger les erreurs dans la prière

Au Nom d’Allah Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux
Louanges à Allah Seul. Que Ses éloges et le salut soient sur celui après qui il n’y aura plus de prophète. Ceci dit :

Voici quelques enseignements de base relatifs aux règles régissant les prosternations de la distraction qui ont pour but de corriger les distractions qui ont lieu pendant la prière. Ils vous sont présentés sous forme de questions-réponses.

Ce modeste travail est basé sur le livret intitulé : “Risala fi sujudi-sahwi” du cheikh Muhammad Ibn Salih Al-‘Uthaymin -Qu’Allah lui fasse miséricorde- traduit en français sous le titre : “Les prosternations de la distraction”.

Certains points seront ajoutés et accompagnés de leurs sources.

Soulignons que ces quelques pages n’ont pour vocation que de simplifier l’assimilation de ce sujet important par le public francophone et ne dispensent en rien du livret et de sa traduction qui contiennent des développements supplémentaires ainsi que la mention des preuves textuelles étayant les avis soutenus.

Il est donc impératif d’y revenir car comme le disait Ibn Al-Qayyim – Qu’Allah lui fasse miséricorde – :

Le savoir c’est connaitre la Vérité, de sa preuve, étayée
Cela ne pourra jamais, par le suivi aveugle, être égalé
Demandant à Allah de rendre tout cela bénéfique à la communauté.
Qu’Allah couvre d’éloges et salue notre prophète Muhammad, et les louanges reviennent à Allah Le Seigneur de l’Univers.

Votre frère ‘Abdur-Rahmân,
À Montpellier, le 27/07/1435

Question 1 :

Quelle est la définition des prosternations de la distraction ?
Quelle importance revêtent-elles dans la religion ?
Quelles sont les causes qui les provoquent ?

Réponse :

Il s’agit de deux prosternations qui ont pour but de corriger les distractions qui ont eu lieu pendant la prière.
Il en va de la validité même de la prière, d’où leur importance.
Elles sont effectuées avant ou après les salutations finales selon la cause qui les motive.
Ces causes sont au nombre de trois :
– L’ajout
– La diminution
– Le doute

L’ajout

Question 2 :

Quelles sont les différents cas de figure envisageables concernant celui qui ajouterait quelque chose dans sa prière ?

Réponse :

Avant toute chose, l’ajout est de deux sortes :
– Volontaire
– Involontaire
Concernant l’ajout volontaire, il invalide la prière.
Quant à l’ajout involontaire, les répercussions seront différentes selon le moment où la personne prend conscience de cet ajout.
Trois cas sont possibles :
– Si la personne se rend compte de son ajout pendant qu’elle effectue ce dernier, elle le délaisse dès lors, revient à la position précédant cet ajout, termine sa prière et effectue les prosternations de la distraction, puis salue de nouveau.
– Si la personne ne prend conscience de son ajout qu’après avoir effectué ce dernier, alors elle termine sa prière et procède aux prosternations de la distraction après les salutations finales, puis salue de nouveau.
– Enfin si elle ne se souvient de son ajout qu’après les salutations finales (autrement dit après l’accomplissement complet de la prière), alors dès qu’elle s’en souvient, elle effectue les prosternations de la distraction et salue de nouveau.

Question 3 :

Quels sont les différents cas de figure qui se présentent à la personne qui a salué avant l’accomplissement totale de la prière ?

Réponse :

Si la personne salue volontairement avant l’accomplissement total de la prière alors cette prière est invalide.
Si par contre, la personne salue involontairement avant l’accomplissement total de la prière, alors deux cas de figure peuvent se présenter :
– Si elle s’en souvient après un court laps de temps, elle complète sa prière et effectue les deux prosternations de la distraction, puis salue de nouveau.
– Mais si elle ne s’en rend compte qu’après une longue période, elle doit alors refaire entièrement la prière.
L’appréciation de la durée est renvoyée au principe « d’usage » en religion (al ‘urf ). (1)

(1) L’usage (al ‘urf ) c’est ce qui est établi de manière courante dans l’esprit des gens sans être rejeté par la raison saine.
Le cheikh ‘Abdur-Rahmân Ibn Nasir Sa’di a dit :
L’usage est pris en compte lorsqu’est mentionné
Un verdict de la noble Législation non déterminé

Question 4 :

Pour le cas des retardataires (2) : comment réagissent ceux qui se sont levés pour compléter leur prière et qui voient que l’imam se lève pour corriger la sienne ?

Réponse :

Deux possibilités s’offrent à eux :
– Soit ils continuent sans se préoccuper de l’imam et terminent leurs prières puis effectuent les prosternations de la distraction et saluent de nouveau.
– Soit ils suivent l’imam, terminent leurs prières et effectuent les prosternations de la distraction. Et c‘est l’avis le plus juste selon le cheikh Muhammad Ibn Salih Al-‘Uthaymin car la base dans la prière en commun est le suivi de l’imam.
(2) On vise par retardataire celui qui rejoindrait l’imam dans la prière qu’il dirige après que ce dernier se soit relevé de l’inclinaison de la première unité de prière (rak’ah).

La diminution

Question 5 :

Quels sont les piliers de la prière et quelles sont ses obligations ?
Quelle est la différence entre un pilier et une obligation ?

Réponse :

Les piliers de la prière sont au nombre de 13 :
– Se tenir debout si possible.
– Prononcer le premier takbîr (takbîratu-l-ihrâm).
– Réciter la sourate Al-Fâtihah.
– S’incliner.
– Se redresser de l’inclinaison.
– Se prosterner sur les sept membres.
– Se redresser après la prosternation.
– S’asseoir entre les deux prosternations.
– Réciter le dernier Tachahhud.
– Être assis pour le prononcer.
– Accomplir les deux salutations finales.
– Faire preuve de quiétude dans chaque mouvement
– Accomplir ces piliers dans l’ordre cité.

Les obligations de la prière sont au nombre de huit :
– Prononcer tous les takbîr en dehors du premier (qui lui est un pilier).
– Dire : « Sami‘a-llâhu liman hamidah » pour l’imam et le prieur seul.
– Dire : « Rabbanâ wa laka-l-hamd » pour tous les fidèles.
– Dire : « Subhâna Rabbi Al-‘Azhîm » pendant l’inclinaison.
– Dire : « Subhâna Rabbi Al-A‘la » pendant la prosternation.
– Dire : « Rabbi-ghfirlî » entre les deux prosternations.
– Réciter le premier Tachahhud.
– Être assis pour le prononcer.

Le pilier, ainsi que l’obligation, fait partie intégrante de la prière, à la différence que l’oubli d’un pilier ne peut être réparé par le simple fait d’effectuer les prosternations de la distraction.
En effet, le prieur doit obligatoirement s’être, au final, présenté avec ce pilier pour que sa prière soit valide.
L’obligation quant à elle, lorsque le prieur l’a oubliée, il ne lui incombe pas de se présenter avec. Il lui suffira de corriger cet oubli par deux prosternations de la distraction.

Question 6 :

Si une personne délaisse un pilier dans la prière, quels sont les différents cas qui peuvent se présenter à elle ?

Réponse :

Le premier cas concerne le délaissement du premier takbîr qui annule la prière, que la personne l’ait délaissé volontairement ou pas, car en réalité sa prière n’aura, dans tous les cas, pas commencé.
Le second cas concerne les douze autres piliers, en délaisser de manière volontaire invalide la prière.
Le troisième cas concerne l’oubli d’au moins un des douze piliers précédents, alors deux cas de figure se présentent à la personne :
– Soit la personne s’en souvient avant d’atteindre ce même pilier dans l’unité de prière (rak‘ah) suivante, auquel cas elle revient au pilier oublié, termine sa prière et fait deux prosternations de la distraction après les salutations et salue de nouveau.
– Soit il s’en souvient après avoir atteint ce même pilier dans la rak’ah suivante, auquel cas la rak’ah incomplète sera annulée et la suivante prendra sa place. Le prieur continuera donc sa prière sans comptabiliser la rak’ah incomplète, corrigera sa prière par deux prosternations après les salutations et saluera de nouveau.

Question 7 :

Si une personne délaisse une obligation dans la prière, quels sont les différents cas qui se présentent à elles ?

Réponse :

Si le délaissement est volontaire alors la prière est nulle.
Cependant, si le délaissement est involontaire alors trois cas de figure peuvent se présenter à la personne :
– Si elle se rend compte de ce délaissement avant de quitter la position de l’obligation, alors elle accomplit son obligation et n’aura pas à effectuer les prosternations de la distraction.
– Si elle s’en rend compte après avoir quitté la position de l’obligation mais avant d’atteindre le pilier suivant, elle revient, accomplit son obligation et termine sa prière. Puis elle effectue les deux prosternations de la distraction après les salutations finales et salue de nouveau.
– Si elle ne s’en rend compte qu’après avoir atteint le pilier qui suit l’obligation omise, alors elle ne revient pas vers cette obligation mais plutôt termine sa prière et effectue deux prosternations de la distraction juste avant les salutations finales.

Le doute

Question 8 :

Quelle est la définition du doute ?
Dans quels cas le doute n’est-il pas pris en compte dans la religion ?

Réponse :

Le doute c’est l’hésitation entre deux situations sans pouvoir déterminer laquelle s’est produite, il s’oppose à la certitude.
Le doute n’est pas pris en considération dans la religion dans trois cas :
– Lorsqu’il est furtif, semblable à une fausse impression.
– Lorsque la personne doute tout le temps, au point que cela en devienne quasi-maladif.
– Lorsque le doute survient après l’adoration, tant qu’il n’y a pas de certitude.

Question 9 :

Quels sont les différents cas de figure envisageables entrant dans le cadre du doute pris en compte ?
Comment réagir dans chacun de ces cas ?

Réponse :

Soit la personne arrive à faire prévaloir une éventualité sur une autre, soit la personne doute sans pouvoir faire prévaloir une situation sur une autre.
Dans le premier cas, elle se base sur ce qu’il lui parait le plus juste, termine sa prière et effectue les prosternations de la distraction après les salutations finales.
Dans le second cas, elle se base sur la certitude (correspondant au minimum) termine sa prière et effectue les prosternations de la distraction avant les salutations finales.

Question 10 :

Pour le retardataire qui arrive lorsque l’imam est en position d’inclinaison, prononce correctement le premier takbîr en position debout, s’incline ensuite, mais doute sur le fait d’avoir rejoint l’imam avant qu’il ne se relève ?

Réponse :

Si une situation prévaut sur l’autre, la personne termine sa prière en conséquence et fait les prosternations de la distraction après les salutations finales.
Si aucune situation ne prévaut dans l’esprit de la personne, elle se base sur la certitude (c’est à dire qu’elle n’a pas rejoint l’imam à temps), termine sa prière et effectue les prosternations de la distraction avant les salutations finales.

Question 11 :

Quel est l’avis le plus juste concernant la manière d’agir d’une personne qui doute puis agit en conséquence, et se rend compte avant la fin de sa prière, avec certitude, qu’elle n’a, au final, rien diminué ni ajouté ?

Réponse :

Le cheikh Al ‘Uthaymin fait prévaloir l’avis selon lequel la personne en question effectue quand même les deux prosternations de la distraction après les salutations finales du fait qu’elle aura effectué une partie de sa prière en doutant et que ces prosternations de la distraction seront une humiliation pour le diable.
Celui qui prie derrière l’imam

Question 12 :

Comment doit réagir une personne qui a prié avec l’imam depuis le début, si cet imam effectue les prosternations de la distraction ?

Réponse :

Le fidèle accomplira les prosternations de la distraction avec l’imam car ce dernier a été placé afin d’être suivi.

Question 13 :

Comment doit réagir un retardataire dans cette même situation ?

Réponse :

Deux cas de figure se présentent à lui :
– Si l’imam se prosterne avant les salutations finales le prieur retardataire le suit dans cela.
– Si l‘imam se prosterne après les salutations finales, deux éventualités sont envisageables :
a- Si l’imam s’est distrait après que le retardataire se soit joint à lui dans la prière, alors ce dernier doit dans un premier temps terminer sa prière, puis effectuer les prosternations de la distraction après ses salutations finales. En effet, il ne peut pas saluer avec l’imam avant d’avoir terminé sa prière.
b- Si l’imam s’est distrait avant que le retardataire ne se soit joint à lui dans la prière, alors il n’est pas obligatoire à ce dernier d’effectuer les prosternations de la distraction (3).
(3) Voir A-Charh al mumti’ ‘ala zad al mustaqni’ du cheikh Muhammad Ibn Salih Al-‘Uthaymin -Qu’Allah lui fasse miséricorde- (3/389-390).

Question 14 :

Comment doit réagir le fidèle qui prie derrière l’imam depuis le début, si ce fidèle se trompe ? Et s’il s’agit d’un retardataire ?

Réponse :

Si le fidèle a prié derrière l’imam depuis le début alors il n’a rien à faire s’il commet une erreur dans sa prière.
Cela concerne les obligations, quant aux piliers, nous avons vu qu’en cas d’omission, il est obligatoire d’effectuer ce pilier manquant, y compris pour celui qui prie derrière l’imam depuis le début (4).
S’il est retardataire, il doit réparer son erreur par deux prosternations de la distraction qui seront effectuées avant ou après les salutations finales selon les règles abordées précédemment.
(4) Comme on peut le retrouver dans certaines fatwas du cheikh Muhammad Ibn Salih Al-‘Uthaymin -Qu’Allah lui fasse miséricorde-.
Récapitulatif

Question 15 :

Dans quels cas de figure les prosternations de la distraction doivent-elles être effectuées avant les salutations finales ? Et dans quel cas doivent-elles être effectuées après ?

Réponse :

Les prosternations de la distraction doivent être accomplies avant les salutations finales dans deux cas de figure :
– Lors d’une diminution.
– Lors d’un doute dans lequel aucune situation ne prévaut dans l’esprit de la personne.
Et ces prosternations doivent être accomplies après les salutations finales dans deux autres cas de figure :
– L’ajout.
– Le doute dans lequel une situation prévaut sur l’autre dans l’esprit de la personne.

Question 16 :

Comment agir si deux distractions surviennent dans la prière, que l’une d’elles implique deux prosternations de la distraction avant les salutations finales et que l’autre entraîne deux prosternations après ?

Réponse :

Le cheikh Muhammad ibn Salih Al-’Uthaymin est d’avis qu’il suffit d’accomplir les deux prosternations de la distraction avant les salutations finales, car celles-ci prennent le dessus sur les prosternations après les salutations.
Ainsi se terminent ces quelques questions-réponses autour des prosternations de la distraction.

Louanges à Allah par qui s’achèvent les bonnes œuvres.

 

Chères Muslimette, désormais vous savez comment corriger les erreurs dans la prière.

Compilé et rédigé par ‘Abdur-Rahmân Colo
Cheikh Mouhammad Ibn Salih Al-‘Uthaymin – الشيخ محمد بن صالح العثيمين

Source : www.muslimette-magazine.com