Électrification de l’Afrique: Une urgence et une opportunité

En dépit des immenses ressources de l’Afrique, l’accès à l’électricité demeure un défi, un problème de développement sur le continent.

Les 5 et 6 juillet, le groupe de la Banque africaine de développement (Bad) et ses partenaires lançaient à Abidjan le tout premier Marché de l’énergie en Afrique (Africa energy market place (Aemp)).

Cet important rendez-vous a réuni plus de 300 experts en énergie et développement pour discuter de l’avenir des industries énergétiques sur le continent. En lançant cette initiative, pour les dirigeants de la banque, l’électrification de l’Afrique (1,2 milliard d’habitants) dont plus de la moitié n’y a toujours pas accès demeure « une urgence » pour sortir le continent de l’obscurité, mais également « une opportunité » pour accélérer son développement économique et social.

A ce lancement, le secteur de l’électricité de cinq pays du continent a fait l’objet d’une présentation, à savoir l’Ethiopie, le Nigeria, la Zambie, l’Egypte, la Zambie et la Côte d’Ivoire. Dans ces Etats, il demeure encore d’énormes défis, même si d’importants projets ont déjà  cours. A l’occasion du 1er Forum de l’investissement en Afrique (7 au 9 novembre 2018) à Johannesburg, en Afrique du Sud, il est prévu le lancement de la 2e édition de l’Aemp.

En dépit de ses immenses ressources, l’accès à l’électricité demeure un défi, un problème de développement en Afrique, d’autant que l’énergie facilite l’accès à l’eau, à l’éducation,  à la santé, à l’agriculture, au développement des services, à la sécurité, au développement de l’activité industrielle, etc.

Ainsi, la Bad a inscrit l’électrification du continent dans ces cinq grandes priorités (High 5s) pour faire face aux énormes défis de l’Afrique liés au chômage, au terrorisme, aux violences, aux catastrophes naturelles, à l’insécurité alimentaire, à l’immigration clandestine, sans oublier la pauvreté.

L’électrification du continent, soutiennent les observateurs, pourrait offrir « de nouvelles perspectives » aux entreprises opérant en Afrique et profiter dans le même temps à l’économie mondiale. Pour eux, si la croissance des pays africains passe de 5% à 15% par an, elle accroîtrait celle de l’Europe de 2%, selon la fondation Energies pour l’Afrique qui vise à électrifier l’Afrique en 10 ans.

Le premier Marché de l’énergie en Afrique s’est fixé pour missions, selon le vice-président de la Bad en charge de l’électricité, énergie, climat et croissance verte, Amadou Hott, de mettre en place « une coalition forte » impliquant secteur public et privé ainsi que les Partenaires techniques et financiers (Ptf), afin de coordonner sur le continent toutes les initiatives allant dans le sens de la promotion de l’industrie énergétique.

L’Aemp devrait également contribuer à « débloquer les investissements » dont a besoin ce secteur, mais aussi à mettre en place une plateforme de dialogue pour s’assurer que les parties prenantes sont au même niveau d’information. L’autre point essentiel de ce marché vise à encourager les engagements bilatéraux entre toutes les parties.

Fraternité Matin