États-Unis: le numéro 2 de la Justice aurait envisagé une destitution de Trump

Le « New York Times » a révélé que le numéro deux du département de la Justice envisageait sérieusement d’invoquer l’article 25 de la Constitution pour obtenir la destitution du président. Rod Rosenstein, le supérieur direct du procureur Mueller qui enquête sur les ingérences russes, a démenti. Mais les rumeurs d’un limogeage imminent circulent déjà à Washington.

Selon le New York Times, Rod Rosenstein aurait proposé l’année dernière d’enregistrer ses conversations avec Donald Trump, pour justifier l’invocation de l’article 25 de la Constitution, qui autorise la destitution du président s’il est en incapacité de gouverner. L’intéressé a immédiatement démenti, indigné.

Mais à Washington, les rumeurs sur le limogeage imminent de Rod Rosenstein commencent à se répandre. Craignant une réaction épidermique du président, le présentateur vedette de Fox News, la chaine de télévision préférée de Donald Trump, est intervenu dans la soirée en s’adressant directement au chef de l’Etat, comme s’il était un conseiller officiel de la Maison Blanche.

« J’ai un message pour le président ce soir : sous aucun prétexte vous ne devez limoger qui que ce soit, a mis en garde Sean Hannity. Il y a des gens ce soir qui espèrent et prient pour que vous le fassiez. Ils espèrent que le président s’énerve, qu’il n’en puisse plus de ces histoires, pour pouvoir exploiter cela politiquement et en faire leur version du massacre du vendredi soir. Le président doit savoir que tout cela est un complot. A cette heure précise, l’Etat profond manigance contre lui de l’intérieur. »

Sean Hannity fait référence au massacre du samedi soir, le nom donné par les commentateurs politiques à la soirée où Richard Nixon a décidé de limoger le procureur spécial qui enquêtait sur le Watergate. Un épisode qui a conduit au départ du président.

De fait, Donald Trump serait certainement accusé d’entrave à la justice s’il limogeait Rod Rosenstein. Mais le président s’est pour l’instant abstenu de commenter cette affaire.

RFI