Filière hévéa en Côte d’Ivoire / 20.000 tonnes de caoutchouc naturel bloquées au port : une perte estimée à environ 4 milliards de F CFA

En dépit de l’accord trouvé depuis plusieurs semaines entre le Ministère de l’Agriculture et du Développement rural – les armateurs – et l’Association des Exportateurs du Caoutchouc Naturel de Côte d’Ivoire (AEXCI) en vue de l’embarquement des 20.000 tonnes de caoutchouc naturel entreposées au Port, la situation n’a toujours pas évolué.

Dans une conférence de presse le mercredi 17 octobre 2018, le président de l’Association des Exportateurs du Caoutchouc Naturel de Côte d’Ivoire (AEXCI), Samuel Espérance Mobio a expliqué que contrairement à l’accord conclu en septembre, les 20.000 tonnes de caoutchouc naturel stockées au port n’ont toujours pas été embarquées par les armateurs. Pire certains conteneurs ont été dépotés. Samuel Mobio dit ne pas comprendre cette situation, ce d’autant plus que c’est d’un commun accord que la procédure visant à garantir le transport des produits a été arrêtée. Aujourd’hui, il estime à environ 4 milliards de F CFA, le préjudice causé par cette situation.

S’il est vrai qu’il considère comme perdu ce stock entreposé au Port, il s’inquiète beaucoup plus pour les producteurs qui ont sous la main environ 80.000 tonnes de caoutchouc naturel. Qu’ils ne peuvent écouler vu que le stock en zone portuaire n’a pas encore été embarqué. Le président de l’AEXCI a appelé le président du Conseil en charge de la filière à se ‘’pencher résolument et au plus tôt’’ sur la situation afin de trouver des solutions.

Ce blocage oblige l’AEXCI à ne plus acheter le caoutchouc chez les producteurs pour l’acheminer vers les clients de l’extérieur. Les différentes parties avaient convenu que ‘’les conteneurs seront chargés dans les différents sites en brousse ensuite dirigés vers les ports. Une fois en ville, ils seront stockés pendant au moins une semaine afin qu’ils puissent être égouttés avant d’être fumigués de sorte à détruire toutes larves qui pourraient infester les navires’’. Malheureusement jusqu’à ce jour, les armateurs refusent de transporter les produits, au motif qu’ils attendraient le OK depuis leur siège..

Le Président prévient enfin que si rien n’est fait, la Côte d’Ivoire qui produit près d’un million de tonnes de caoutchouc par an et premier producteur africain, connaîtra une crise sans précédent dans la filière hévéa.

ABIDJAN.NET