Génocide des Rohingyas : l’impunité de la Birmanie

La campagne de propagande a été savamment orchestrée. Le Myanmar a tenté de faire croire que tout va pour le mieux pour les Rohingyas qui n’avaient pas fui vers le Bangladesh. Après l’indignation de l’Occident face à ce qui s’apparente à un génocide, le soufflet retombe. Certes, une mission indépendante de l’ONU a proposé que les généraux actifs dans la répression des Rohingyas soient jugés par un tribunal international. Depuis, les médias semblent être passés à autre chose, comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes en Birmanie.

Loin des regards de la presse, le Myanmar continue cependant ses exactions. Selon un enquêteur de l’ONU, le génocide se poursuit en effet. Marzuki Darusman, président de la Mission d’établissement des faits de l’ONU sur la Birmanie, indique notamment que les discriminations existent toujours, et affirme par ailleurs que les populations musulmanes sont enfermées dans des camps.

« L’intention génocidaire (…) peut être raisonnablement déduite », indique l’enquêteur qui a tenu à rappeler au Conseil de sécurité de l’ONU le bilan de l’année écoulée : 390 villages détruits, 10 000 Rohingyas tués et plus de 700 000 déplacés. « Les conditions de retour des Rohingyas ne sont pas réunies », malgré les promesses de la Birmanie, a-t-il également indiqué, précisant qu’en cas de retour, les assassinats reprendraient de plus belle.

L’expert de l’ONU demande que la justice internationale agisse, et vite. « Il ne peut y avoir de réconciliation juste et durable sans mettre en cause les responsabilités », dit-il, rappelant que « les enquêtes internes en Birmanie se sont traduites par des échecs sans espoir que cela change à l’avenir. » De leur côté, la Chine et la Russie appellent la Birmanie et le Bangladesh à régler la situation entre eux, sans intervention de l’ONU.

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