Heureux comme un investisseur en Afrique

Havas Horizon et l’institut Choiseul publient leur quatrième baromètre sur la perception de l’économie africaine. Selon cette étude réalisée auprès d’une cinquantaine d’institutions et de grands groupes, les entreprises sont convaincues que l’Afrique est devenue une terre d’innovation.

L’engouement des investisseurs et des grands groupes mondiaux pour l’Afrique ne se dément pas. C’est ce qui ressort de l’étude réalisée par le cabinet Havas Horizon et l’Institut Choiseul. Une cinquantaine de banques, investisseurs et groupes comme Microsoft, Sanofi ou encore CFAO interrogées se sont déclarés optimistes quant à leurs perspectives d’avenir en Afrique. « Quatre-vingt-douze pour cent de nos répondants se déclarent optimistes et surtout 80 % veulent dans les années à venir renforcer leurs positions », précise Jean-Philippe Dorent, directeur général de Havas Horizon.

Les pays les plus attractifs sont la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigeria, le Ghana et l’Afrique du Sud. Mais certaines régions suscitent moins d’engouement. « L’Afrique centrale reste toujours un peu en panne et l’on a plutôt des pronostics de désinvestissement, au moins à court terme », indique encore Jean-Philippe Dorent. Le Nigeria, très dépendant du pétrole, suscite davantage de défiance que le Kenya dont l’économie est nettement plus diversifiée.

Globalement, le dynamisme économique est porté par la croissance mondiale ainsi que par la demande interne. L’émergence d’une classe moyenne et le boom démographique renforcent les économies. Curieusement, ce ne sont pas le secteur pétrolier ni celui des matières premières qui sont les plus dynamiques aux yeux des investisseurs, selon Jean-Philippe Dorent : « Si l’on regarde les secteurs que les investisseurs disent être les plus prometteurs, nous avons d’abord les services financiers, puis nous avons la grande distribution et enfin l’énergie. »

L’étude met aussi en valeur le développement d’un modèle d’innovation africain. Les produits et services numériques s’y développent plus vite qu’ailleurs afin de pallier le manque d’infrastructures, par exemple dans le domaine bancaire ou de la téléphonie. L’innovation africaine est devenue une composante attractive pour les entreprises étrangères qui peuvent compter sur les pépinières de jeunes pousses du Kenya, de Côte d’Ivoire ou du Rwanda et du Maroc.

Seul point noir, la corruption. Si tout le monde se félicite d’une amélioration du climat des affaires, la corruption et la mauvaise gouvernance restent des fléaux à combattre et des freins au développement.

RFI