La Chine en guerre contre le Halal : une nouvelle mesure de rétorsion contre les Ouïghours

En Chine, la répression implacable contre les Ouïghours, la minorité musulmane de la province autonome du Xinjiang, ne connaît ni assouplissement ni trêve.

Alors même que la liberté religieuse de ces quelque 9 millions de Chinois, coupables de ne pas l’être assez, a été broyée au fil des années sous le rouleau compresseur de la persécution, les autorités locales viennent de sortir de leur chapeau une énième mesure de rétorsion : une grande campagne anti-halal, afin d’empêcher l’islam de « pénétrer la vie laïque » et de nourrir « l’extrémisme ».

Dans cette chasse aux sorcières orchestrée d’une main de fer par Pékin et mise en œuvre par les zélés responsables du Parti communiste à Urumqi, la cité phare du Xinjiang, il n’y a pas de limites à la criminalisation de la religion musulmane, ses signes extérieurs (le port du voile et de la barbe), l’étude du Coran, l’observation du jeûne du Ramadan, les noms islamiques étant, entre autres, frappés d’illégalité et passibles de peines d’emprisonnement.

Il ne manquait guère qu’une croisade menée farouchement contre la « halalification » ou la « tendance panhalal », comme le stipule un communiqué officiel publié sur le site internet de la ville, pour durcir un arsenal législatif que l’on pensait déjà passablement liberticide, au grand dam de nombreuses organisations humanitaires et, particulièrement, du Congrès mondial des Ouïghours qui, depuis l’Allemagne où il a trouvé refuge, s’insurge sans relâche contre le sort effroyable subi par les siens.

Sourd à la clameur de colère internationale, Liu Ming, le secrétaire général du Politburo de Urumqi, a récemment exhorté son auditoire galvanisé par ses harangues islamophobes à lutter contre la « halalification » et à renforcer « la lutte idéologique », martelant à la tribune : «  Je ne crois que dans le marxisme-léninisme. Je ne crois en aucune croyance religieuse. Je dois lutter résolument contre la halalification jusqu’au bout ».

Alors que des voix s’élèvent pour briser la chape de plomb qui pèse sur cette oppression politique chinoise qui n’a que trop duré, diabolisant, discriminant et embastillant les Ouïghours turcophones du Xinjiang, Pékin, drapé dans sa toute-puissance, s’obstine à nier l’existence de camps de rééducation politique, et ce, bien que « les preuves s’accumulent sous la forme de documents gouvernementaux et de témoignages d’anciens détenus », comme l’a rapporté France24 .

Un million de personnes seraient soumises à un endoctrinement forcé dans ces camps de rééducation politique, selon l’ONG Human Rights Watch dont le dernier rapport édifiant dénonce  l’ampleur de la répression que le gouvernement chinois inflige à l’ensemble de la population ouïghoure.  Des violations « d’une ampleur jamais vue en Chine depuis la Révolution culturelle de 1966-1976 » y sont relatées, après avoir recueilli les témoignages glaçants de cinq personnes et de 58 anciens résidents du Xinjiang qui, depuis, ont choisi de s’exiler sous d’autres latitudes plus clémentes.

Des camps de rééducation politique de triste mémoire, ou comment faire rentrer dans le rang en usant et abusant de la force cette minorité musulmane turcophone, qui a pour seul tort de ne pas se fondre dans le moule de l’athéisme d’Etat.

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