La COP24 boudée par les principaux dirigeants étrangers

La COP 24 a commencé dimanche à Katowice, en Pologne. L’enjeu principal est de définir un carnet de route pour respecter les accords de Paris sur le réchauffement climatique. Le président polonais Andrzej Duda ouvre ce lundi matin un sommet politique d’une journée. Sommet boudé par les principaux dirigeants de ce monde.

Le grand-duc du Luxembourg, le régent de Saint-Marin, le président de Nauru, petite île du Pacifique, ou encore celui du Népal… la liste des VIP à la COP 24 est certes très variée, mais difficile d’y trouver de grands noms. Côté européen, Edouard Philippe était sans doute l’homme politique le plus important, mais le Premier ministre français a annulé sa visite à cause de la crise des « gilets jaunes ».

Si la plupart des Etats européens seront représentés au niveau ministériel, l’Afrique est mieux lotie avec les présidents du Nigeria, du Bénin, du Sénégal, du Botswana, de Mauritanie ou encore du Congo.

Si la COP en Pologne attire si peu de chefs d’Etat, c’est d’abord parce que les principaux dirigeants du monde viennent de se voir à Buenos Aires au G20. Par ailleurs, ils attendent le sommet de New York en septembre 2019 pour réaffirmer leurs ambitions. Leur absence est en revanche très préjudiciable à l’image de la Pologne. Le gouvernement polonais espérait attirer l’élite mondiale et se retrouve avec une facture estimée à plus de 60 millions d’euros.

L’urgence qui plane

Au total pourtant, 200 pays sont réunis en Pologne pour cette 24e Conférence de l’ONU sur le climat, deux mois après l’alerte rouge lancée par les scientifiques du GIEC sur les conséquences catastrophiques du dérèglement climatique.

Dimanche, les Nations unies ont appelé les gouvernements à faire beaucoup plus pour limiter les impacts sans précédent du dérèglement climatique.

Lors de la dernière conférence sur le climat en 2015, les signataires de l’accord de Paris se sont engagés à limiter la hausse de la température à 2°C. Mais elle devrait atteindre les 3 degrés en réalité si rien n’est fait. Le président de la COP24 Michal Kurtyak a donc appelé dimanche à s’unir pour le climat : « Aucune conférence ne peut tout sauver bien sûr mais il y a des étapes importantes sur notre chemin. La conférence de Paris en 2015 en est une, marquée par des engagements sans précédent en faveur d’une approche véritablement globale pour résoudre le problème du changement climatique. »

Aujourd’hui les Nations unies espèrent pousser les pays à aller plus loin. C’était le propos du discours d’inauguration de Patricia Espinosa, responsable climat de l’ONU : « Cette conférence est très importante. Elle se tient à un moment où nous avons des signaux clairs de l’urgence dans laquelle nous devons agir au sujet du dérèglement climatique. Ses effets touchent toutes les communautés dans le monde. Les conséquences du changement climatique engendrent beaucoup de souffrances. Cela rend notre travail encore plus urgent. »

RFI