La lavandière avec 20 ans de carrière

La cinquantaine révolue, Ouédraogo Aïssata semble encore dégourdie pour son âge. Elle le doit, pour venir à bout de ses dépenses et celles de ses enfants. Veuve, mère de 9 enfants, notre brave femme de la semaine s’est adonnée très tôt au métier de lessive à domicile. ‘‘ J’ai voulu faire du commerce mais, avec les histoire de crédit, c’est pas évident. Donc j’ai opté pour la lessive à domicile”. À ses débuts, elle faisait du porte en porte à la recherche de potentiels clients. Juste le temps de se faire un carnet d’adresses avec une gamme de clientèle fidèle. Elle laisse tomber alors le porte en porte pour faire dans une planification de la journée voire de la semaine, en fonction du nombre de femmes qui la sollicitent. ‘’ Je fais un habit à 50 FCFA ‘nous dit-elle avant d’ajouter que ‘’ en fonction du nombre d’habits, je m’en sors avec un peu d’argent le soir”. Aïssata arrive à faire plusieurs lessives par jour. Et pour tenir son challenge, elle est obligée de se rendre sur les lieux très tôt le matin.

Un rythme de vie et un travail qui ne manquent pas d’agir sur la santé de notre dame de la semaine, ‘’ à cause des lessives, j’ai constamment mal au dos et aux genoux. Et même que je suis tombée gravement malade deux à trois fois” explique-t-elle. Mais ces épreuves n’ont point agit sur l’accomplissement de la seule activité qu’elle maîtrise mieux. Cependant, notre brave a fait un réaménagement de son programme afin de se ménager. ‘’ Je ne vais plus laver à domicile, celle qui ont besoin de moi envoient leurs lots de vêtements à laver chez moi à domicile et après elles viennent les chercher.’’ Elle ne manque pas de dire que ‘’ ce métier est très fatigant et surtout pour mon âge avancé mais je n’ai pas d’autres choix pour le moment’’. Par moments, notre veuve se faisait aider par ses deux filles inscrites en cours du soir et suivant une formation de couture. Aujourd’hui, avec ses 20 ans d’expérience, Ouédraogo Aïssata compte prendre sa retraite, mais avant elle envisage d’avoir un commerce pour subvenir aux besoins de sa famille. ‘’ Je suis fatiguée et je n’ai plus la force de continuer à laver les habits.

J’aimerais faire du commerce et si Dieu me le permet j’aimerai avoir un congélateur pour faire le commerce de jus fait maison” nous avoue la mère de neuf enfants. Et pour conseils, elle dira ‘’ je demande aux femmes d’entreprendre une activité lucrative. Pour celles qui sont mariées, elles peuvent aider leurs hommes et cela est pour renforcer les liens entre eux. Les enfants n’en seront que plus épanouis. Et pour celles qui sont veuves comme moi, qu’elles ne baissent pas les bras et tirent leurs sources d’inspiration de leurs enfants qui ont besoin d’elles. Qu’elles se battent au quotidien pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants, elles en seront récompensées lorsque ceu