La réconciliation nationale au cœur des échanges

L’amphithéâtre Gaston Benson de l’Institut National d’Hygiène Publique de Treichville a servi de cadre à la quatrième édition du Forum d’Echanges des Leaders organisée par le Bureau Exécutif National de la Communauté des Elèves et Etudiants Musulmans de Côte d’Ivoire (CEEMUCI). C’était le samedi 23 mars 2018.

 

‘’Dialogue politique et réconciliation nationale : Gage de paix et de stabilité durable’’ est le thème central de la 4ème édition du Forum d’Echanges des Leaders (FEL). Le FEL est un cadre d’échanges de rencontre libre-échange entre les autorités politiques et administratives, les responsables des ONG, de la société civile et des organisations de jeunesses sur les questions d’intérêt nationale. Pour cette édition, l’objectif est de sensibiliser les acteurs étatiques et non étatiques, ainsi que les populations sur leurs responsabilités face aux processus du maintien et la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, Dr Yapo Sévérin, Enseignant chercheur au département philosophie de l’Université FHB, Ouattara Djakalia de la société civile et Imam Ousmane Diomandé, Vice-Président du conseil des Imams de la CEEMUCI ont animé des exposés.

‘’L’Etat des lieux du paysage politique ivoirien’’ est le 1er sous thème exposé par Dr Yapo Sévérin. Dans son développement, Dr Yapo indique que le paysage politique ivoirien tire son origine de la culture de paix enseignée par feu le Président Félix Houphouët Boigny. Ce paysage politique permet à chaque acteur selon une catégorie socio-professionnelle de s’exprimer et de donner son point de vue sur l’actualité du pays. Toutefois, il met en garde contre l’égocentrisme, le népotisme et le mauvais ton qui peuvent mettre en mal cette cohésion tant recherchée par la population. Pour finir, il a exhorté les organisateurs à élaborer un plan d’action pour véhiculer le message de paix dans tous les milieux. Quant à Ouattara Djakalia, il s’est appesanti sur le rôle de l’Etat dans le processus électoral en Côte d’Ivoire. Pour lui, l’organisation d’élections honnêtes démocratiques est une expression de souveraineté qui appartient aux citoyens d’un pays. Le droit de voter et celui d’être élu lors de scrutins démocratiques, honnêtes et périodiques sont des droits fondamentaux internationalement reconnus.

Parlant d’un bon processus, Djakalia propose que les textes régissant la CEI doivent être des textes consensuels de toutes les parties prenantes, que la Commission Electorale Indépendante soit autonome financièrement, que la chambre administrative et le Conseil Constitutionnel aient des moyens leur permettant de déléguer des observateurs électoraux pouvant apprécier afin de leur rendre compte de la crédibilité des élections. Le troisième intervenant Imam Diomandé a exposé sur la solution islamique pour une réconciliation effective et une paix durable. Pour l’Imam Diomandé, les clés du dialogue et de la réconciliation se trouvent selon le point de vu de l’Islam dans la gestion du pouvoir. Et ce pouvoir, émane de Dieu et Il le donne à qui il veut. Pour la gestion efficace du pouvoir, Imam Diomandé propose qu’il faille consulter les autres, demander leurs avis avant de trancher. Il termine en demandant aux responsables d’être des acteurs de réconciliation en écoutant le peuple, en parlant avec le bon ton pour la stabilité du pays. A son tour, Mamoud Lafia Traoré, Premier Vice-président de la CEEMUCI, a fait remarquer que les questions d’ordres nationales occupent une place de choix au sein de leur structure. Rappelons que les autres éditions du FEL ont eu respectivement pour thème le foncier, l’insalubrité et le changement climatique.