La technologie, secret de la croissance du marché de l’assurance en Afrique [Etude]

Il y a quelques années, le boom technologique suscitait quelque peu la panique sur le marché traditionnel des assurances. Aujourd’hui, les grands groupes réussissent à tirer parti de la donne technologique au point d’en faire une de leurs plus grandes forces pour poursuivre la croissance. C’est ce qui ressort de la nouvelle étude de PricewaterhouseCoopers Africa. Explications.

La technologie est actuellement l’un des secrets de la croissance de l’industrie des assurances en Afrique, révèle PricewaterhouseCoopers Africa dans son étude publiée ce mardi 4 septembre et intitulée : « Ready and Willing: African insurance industry poised for growth ». Résultat d’une enquête menées auprès des PDG des compagnies d’assurance à travers le Continent, l’étude montre que les assureurs ont su adapter leurs activités aux nouvelles technologies, arrivant à offrir des produits plus adaptés et étoffer davantage leurs portefeuilles clients.

RS, Big Data, Cloud computing, …tout y est

Dans leurs stratégies de développement, la technologie occupe une place de choix et la plupart des assureurs ont déjà mis en place des plans d’action misant tant sur les dispositifs mobiles, tablettes ou smartphones, que sur les réseaux sociaux (RS), le Cloud computing, le Big Data, l’économie numérique ou plus récemment les technologies sensorielles. Les entreprises en retard évoquent au moins des stratégies à venir. La donne technologique est si avancée que très peu de sociétés d’assurance en Afrique se tiennent encore à l’écart de cette tendance de fond.

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« La technologie offre aux assureurs des outils puissants pour mieux comprendre les besoins et les attentes des clients grâce à des capacités d’exploration de données et à l’intelligence artificielle (IA). […] La technologie, en particulier les téléphones mobiles, les médias sociaux et l’analyse des données, est considérée comme le meilleur moyen d’accéder à de nouveaux clients à moindre coût et d’analyser les données comportementales afin de concevoir de nouveaux produits plus appropriés », expliquent les auteurs de l’étude.

Pourtant, estiment-ils, le secteur des assurances est le plus exposé aux risques en Afrique en raison notamment des contextes économiques et socio-politiques parfois instables dans plusieurs pays du Continent. « L’industrie de l’assurance en Afrique continue d’être l’une des plus perturbées, mais en même temps les dirigeants du secteur continuent d’innover et de s’adapter pour profiter des nombreuses opportunités de croissance », a commenté Victor Muguto, responsable de l’assurance à long terme de PwC Africa .

Pour l’heure, l’usage des technologies peut parfois être onéreux pour les assureurs en Afrique. Au lieu de développer des services en interne, certains d’entre eux optent pour des partenariats avec des sociétés technologiques. Pieter Crafford, responsable des services financiers chez PwC Afrique du Sud, explique cette tendance aux partenariats par la nécessité de réagir rapidement aux changements comportementaux des clients. « Le besoin d’être agile face à un environnement technologique en rapide évolution n’a jamais été aussi vital », estime-t-il.

Les pays où le secteur se démarque

Dans la dynamique de croissance du secteur des assurances actuellement observée à travers le Continent, certains pays se démarquent particulièrement. En tête : l’Afrique du Sud, même si en 2016 le pays affiche une baisse de 7,8% de son volume d’affaires. Viennent ensuite le Maroc qui a connu la plus forte croissance il y a deux ans (14,7%), puis l’Egypte et le Kenya.

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Globalement, comme en témoigne le tableau ci-dessus, l’industrie africaine de l’assurance pèse 0,06 trillion de dollars en 2016, soit 1,2% du marché mondial. Avec de tels chiffres, le Continent reste le sixième -devant le Moyen-Orient- sur un marché mondial dominé par l’Asie (1,62 trillion de dollars), l’Europe (1,47 trillion de dollars) et l’Amérique du Nord (1,46 trillion de dollars). Une faible pénétration de l’assurance en Afrique qui révèle encore d’« énormes opportunités de croissance », indique le rapport, au regard notamment de la croissance démographique de la région.

Le crucial facteur des RH

Ce potentiel de croissance, les entreprises du secteur en sont conscientes. Et selon Victor Muguto, « les PDG africains interrogés ont exprimé leur volonté et se sont dit prêts à poursuivre les efforts pour contribuer à améliorer l’environnement du marché ».

Si la technologie permet aux plus grands de rester dynamiques et même d’asseoir leur compétitivité, deux défis s’imposent à l’avenir. Premièrement, celui de la réglementation avec l’introduction de la norme IFRS 17. Deuxièmement, mais encore plus challengeant, celui des ressources humaines. Les états-majors sondés en notent déjà les signes avant-coureurs. A ces patrons, PwC Africa recommande, notamment, l’investissement dans la formation continue.

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