LE CADEAU DE LA VIE.

Ne jamais désespérer ! Tel était mon slogan. Je suis quelqu’un qui n’a pas été favorisé dans la vie. Je suis d’une famille pauvre, mon père à deux épouses et 17 enfants. Ma mère est la première épouse de mon père et elle a 9 enfants dont je suis la 7ème.

Je suis quelqu’un qu’on remarque à peine je suis petite de forme et de taille de tous les enfants de ma mère je suis la moins belle, en tout cas on ne peut pas dire que je suis belle. Ce qui fait que je suis un peu complexée par mon physique. Je ne me plaignais pas pour autant au contraire je cherchais à me battre.

Dans ma famille, chaque enfant,  devait se battre pour s’en sortir, aider sa mère et ses frères et sœurs. C’est dans cet élan que je m’étais inscrite aussi. Chaque matin, je me rendais dans des agences de recrutement de bonnes, dans l’espoir d’avoir du travail.

Mais mon apparence décourageait plus d’une. Lorsque la patronne de l’agence me présentait à des clientes, tout de suite, elles refusaient pensant que je suis malade à cause de mon apparence chétive soit que je n’ai pas bonne mine pour celles qui étaient un peu réservés ou alors certaines s’écriaient tout simplement : « ha elle est vilaines dès » et puis, elles choisissaient une autre et partaient.

J’ai mis près d’un mois en attente sans succès. Ce matin-là, lorsque je suis arrivé à l’agence ou j’étais le plus fréquent, la patronne qui avait beaucoup de compassion pour moi, car sachant réellement que je suis quelqu’un de bien, me dit : aujourd’hui, tu auras du travail car j’ai parlé de toi à une dame qui viendra tout à l’heure te chercher.

Dès qu’elle a terminé sa phrase, une dame maigre et très calme s’est présentée à nous. Elle s’est approchée de la patronne après les salutations et les formalités d’usages, nous partîmes ensemble.

Nous sommes arrivées dans une grande maison avec un beau jardin remplit de belles fleurs. Oui, sa maison était tellement agréable et paisible. Dès notre entrée dans la cours deux charmants enfants de trois et un an et demi ont accourût vers la dame pour la serrer dans leurs petits bras en s’écriant maman maman….. , ensuite un charmant monsieur vint vers nous et fit une bise à la dame et lui dit « ouf enfin on a eu quelqu’un tu pourras enfin te reposer et lui dit au revoir puis démarra sa belle voiture garée dans le garage et s’en alla.

La dame me dit alors « plus besoin de présentation, tu viens de rencontrer la maisonnée. Celui qui a ouvert le garage s’appelle bakary c’est le gardien. Puis, elle fit le tour de la belle maison avec moi en me définissant mes tâches quotidiennes.

Elle n’était pas bavarde mais j’ai tout de suite compris qu’elle n’était pas en bonne santé. C’est ainsi que j’ai commencé mon premier emploi dans la famille KONE. Je me plaisais bien dans cette famille. C’était des gens bien et sans histoire. Cela me facilitait bien la tâche.

Pendant deux ans j’ai travaillé avec Mme koné sans histoires. La maladie la fatiguait elle était tout le temps en hospitalisation. Je me débrouillais pour que les enfants n’en sachent rien. M.KONE était très malheureux de cette situation.

Ce soir-là, Mme koné à fait une crise sévère. Son mari voulu l’emmener à l’hôpital mais elle refusa. C’était pénible c’était la consternation total. M. KONE n’eut d’autres choix que de faire venir leurs parents à tous les deux. En quelques minutes, la maison était pleine de parents et amis. J’ai fait tout mon possible pour amuser les enfants en vain le petit dernier pleurait sans cesse. L’atmosphère était lourde et inhabituelle. Chacun entrait et sortait à tour de rôle avec les larmes aux yeux. Fatigué des vas et vient certains étaient couchés à même le sol, d’autres assis au salon. M.KONE avait fait venir son médecin traitant et finalement c’était le médecin et M. KONE qui se trouvait dans la chambre avec tantie, c’est comme ça que je l’appelais. Quant à moi, j’avais le petit dernier sur mon dos et j’étais arrêté en faisant face à la porte d’entrée du salon d’où je voyais les gens éparpillés de part et d’autre, chacun dans son coin priant pour que leur fille, belle fille, amie, voisine et épouse s’en sorte de ce mal qui la rongeait depuis longtemps.

Je regardais tout autour de moi mais rien ne me disait que tantie se relèverait. Oui, le spectacle était assez macabre.

Tout à coup la maison est devenue, calme les gens se sont assoupi dans leur douleurs et leurs inquiétudes. Il était deux heures trente du matin, quand j’ai aperçu M. KONE sortir calmement suivie du Docteur qui avait son bras droit sur l’épaule de tonton.

J’ai tout de suite compris ce qui se passait je m’avançai tout doucement du noir ou je me trouvais avec le petit dernier de un an et demi sur mon dos qui peinait à trouver le sommeil et là lorsque mon regard a rencontré celui de mon patron j’ai compris l’évidence.

Il s’est approché de moi tout doucement et me dit « et ramadan ? Je répondis d’une voix tremblante il est sur mon dos. Il ne dort pas ? Questionna-t-il, je répondis oui et là tonton me dit prend bien soin de lui et sa sœur tantie m’a demandé de te le dire ». À ces mots, il fit demi-tour et retourna dans la maison il était si fatigué, si épuisé, qu’il ne pleurait même pas il alla tout droit auprès de sa petit fille de trois ans, la souleva et s’assit avec elle dans ses bras et ferma les yeux.

La lutte était fini, la bataille avait pris fin et le verdict était là aucun autre choix n’était admis, Dieu avait tranché,  nous avons juste accepté l’issue la plus sûre et certaine de tout être vivant sur cette terre.

Après les funérailles, la vie repris son cour je suis restée chez monsieur KONE à m’occuper de lui et ses deux enfants surtout des enfants je m’en occupais comme s’ils étaient les miens bien plus car j’avais un engagement moral envers ses deux Bou de chou qui n’avaient rien demandé.

J’avais redoublé d’effort, je m’étais amélioré à tous les niveaux. L’épreuve de la perte de tantie nous avait tellement rapprochés.

Tonton appréciait mes attentions à son égard car avec la maladie de tantie, il avait perdu cette habitude. Bref

Cela fait maintenant 2 ans que tantie nous a quitté ; Noura a 5 ans et demi et est en classe de CP1,  Ramadan,  a 4 ans, il est en grande section.

Entre temps, moi j’avais maîtrisé la gestion de la maison et des enfants tout se passait bien. Souvent, les dimanches, les amis de tonton venaient déjeuner à la maison et je les recevais.

A la troisième année, tonton me fit envoyer des émissaires pour me demander en mariage. Chose que je ne pouvais refuser car pour moi, je devais coûte que coûte tenir  l’engagement moral que j’avais pris lors du décès de tantie et je me devais de tenir cet engagement.

Au début ce n’était pas de l’amour entre tonton et moi. Il avait besoin de savoir que ses enfants étaient en sécurité à la maison et j’étais là, je connaissais sa souffrance je savais par quoi il était passé donc je pouvais mieux le comprendre et surtout être compatissante à l’égard de ses enfants.

Quant à moi je n’étais pas du tout belle, j’étais pratiquement désespérée d’avoir un mari mais je ne rêvais même d’avoir un mari qui ait un cadre avec une bonne situation financière donc pour moi, c’était un cadeau inespéré de la vie.

IMANE