Le ramadan, une école d’apprentissage du contrôle de l’âme

Le noble Qour’ane nous apprend, qu’accusé injustement d’acte adultérin avec la femme du roi, le prophète Youssouf (paix et salut sur lui) en fut blanchi par la suite par celle-ci. Malgré cette innocence prouvée, voici la réponse que donne Youssouf (paix et salut sur lui) au verset 53 de la sourate 12 (Youssouf) : « je ne m’innocente cependant pas, car l’âme est très incitatrice au mal, à moins que mon seigneur, par miséricorde, (ne la préserve du péché). Mon seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux. » Par ailleurs, Allah affirme sans ambages dans le noble Qour’ane aux versets 7, 8 et 9 de la sourate 91 (As-shams, Le soleil) : «Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée ; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété. A réussi, certes, celui qui la purifie. Et est perdu celui qui la corrompt. » En clair, l’âme de chaque être humain est porteuse de deux charges opposées. L’une par sa nature négative est celle qui l’incite au mal, à aller vers le péché. L’autre, son opposée, est celle qui l’exhorte au bien, à la bienfaisance.

Là se trouve l’équation de la vie, celle de l’existence, à laquelle est soumis tout être humain. Et son évaluation constituera l’objet essentiel du Jour du Jugement Dernier, un des 6 piliers qui charpentent la foi en islam. En vérité, la difficulté de la problématique de l’existence se résume à la capacité qu’a, chaque humain, à rendre plus forte son âme à charge bienfaisante. Pourtant, Allah étant Le Juste par excellence, il offre à travers ses paroles dans le noble Qour’ane, les moyens de gagner ce challenge. Pour ce faire, il revient à l’être humain d’être capable de dompter son âme face à ses incitations au mal et la soumettre à faire que du bien. En cela, le Ramadan, le 3ème pilier de l’islam est une véritable école d’apprentissage de la maîtrise de ses passions. En effet, la règle fondamentale de l’observance du jeûne est l’obligation faite à tout jeûneur de s’interdire, de boire malgré la soif, de manger malgré la faim, de l’acte intime avec son époux ou épouse malgré ses pulsions charnelles, de détourner ses organes de sens de toute futilité ou tout péché malgré les envies qui pourraient s’y prêter.

On voit là que le jeûne est un cadre d’apprentissage du contrôle de son âme incitatrice au mal. En clair, de sa soumission pleine et sincère à Allah. Voilà pourquoi, Allah se donne l’exclusivité de récompenser Lui-même le jeûneur. En vérité, les passions de la vie sont les terrains sur lesquels glisse l’être humain pour se retrouver malheureusement en conflit avec l’obéissance à Allah. Dans un hadith rapporté par Ahmad, Abou Barza (qu’Allah soit satisfait de lui) rapporte que le Bien-Aimé d’Allah Mouhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit : « Ce que je crains le plus pour vous, ce sont les désirs du ventre et du sexe qui vous perdront et les passions qui vous égareront. » Au total, le ramadan vient comme une opportunité de sauvetage et de purification de son âme. Pour y parvenir, il appartient au jeûneur de s’autocontrôler, de s’autocensurer, de rester vigilant et concentré sur le souvenir permanent d’Allah. Il n’y a qu’à cette seule condition que l’on sort bénéficiaire de ce mois béni, blanchi de toute souillure, avec à la clé, l’âme incitatrice à la bienfaisance triomphante sur celle incitatrice au mal. Qu’Allah nous aide à y parvenir. Amine !

NURUDINE OYEWOLE [email protected] Expert-consultant en communication