L’éducation, la sante et l’eau sur la table du conseil national de sécurité (de la macro émergence a la micro émergence)

L’éducation, l’eau et la santé des habitants de la Côte d’Ivoire ont toujours été au centre des préoccupations du gouvernement ivoirien. Face à ces trois préoccupations, l’Etat a déployé des moyens colossaux. Mais ces problèmes persistent. A mon sens, même s’il apparait de toute évidence que l’Etat semble avoir plus de moyens que les citoyens, ces derniers ont tout de même un rôle à jouer et un rôle tout aussi important. L’Etat s’oc- cupe de la macro-émergence. Mais cela ne suffit pas, il faut que l’Etat en- courage les citoyens à s’approprier la micro-émergence.

I.POUR LA SANTé

En ce qui concerne l’Etat, nous pensons qu’il faut :
1. Privilégier la prévention en multipliant plutôt des mini-centres de santé de proximité au lieu de la construction des CHU à coup de milliards et où du reste l’accueil des malades reste à désirer ;
2. Pour l’accompagner, l’Etat devrait lancer un appel aux citoyens, aux cadres et aux entre- prises afin que chaque village soit doté d’un mini-centre de santé. On doit faire appel aussi aux vedettes et stars du football pour épauler les citoyens. Autant l’Etat a décrété que tous les villages de plus de 500 habitants soient électrifiés avant 2020, autantil faut dire que chaque village de plus de 500 habitants ait au moins une infirmerie avec une maternité ;

3. Chaque Maire d’Abidjan devrait construire au moins deux centres de santé par an pour un mandat de 5 ans, cela ferait au moins dix centres de santé. Dans une ville comme Abidjan on aurait ainsi près de cent centres de santé en cinq ans ;
4. Les casernes militaires et de gendarmerie devraient avoir de véritables centres de santé pour les premiers soins et consultations ouverts au public;
5. Les églises et les mosquées devraient être encouragées à avoir des mini-centres de santé capables de conseiller et de prodiguer les premiers soins ;
6. Les industries pharmaceutiques devraient être sollicitées pour participer à cet effort national de contributions à la construction des centres de santé ;
7. Chaque ministre, chaque société d’Etat ou société sous tutelle devrait aider à construire au moins un centre de santé ;
8. Chaque parti, chaque groupe parlementaire, le bureau l’Assemblée nationale, le Sénat et toutes les autres institutions de la république devraient construire au moins un centre de santé ;

9. La liste des villages n’ayant pas de centre de santé devrait être établie par le Ministre de la santé, la Présidence et les Conseils Régionaux,
10. Il faudrait déclarer l’année de 2019 à nouveau, année de la santé. Car, la présence d’un centre de santé dans un village est la manifestation concrète de la solidarité nationale dans un tel environnement.

II.POUR L’EAU

Chaque jour, on nous annonce des pénuries d’eau ou menaces de pénuries d’eau notamment dans les grandes agglomérations. Et il reste encore des centaines de villages où l’on continue à puiser l’eau dans les marigots, rivières et dans les puits artisanaux de fortune. L’eau étant source de vie, peut-on continuer à voir nos braves populations autant souffrir ? D’autant que toutes les solutions démontrent qu’il faut des milliards et des milliers de kilomètres de cana- lisation pour drainer l’eau de nos fleuves.

En attendant, ne peut-on prendre quelques mesures au niveau micro, telles que :
1. L’amélioration de nos puits artisanaux au lieu de les interdire ;
2. La réalisation systématique de retenues d’eau et de mini-barrages hydrauliques ; notre plu- viométrie est abondante. Il faut en profiter
3. La défiscalisation des eaux embouteillées fabriquées localement ou importées afin de per- mettre aux populations d’avoir accès facilement à l’eau potable partout et en toute saison ; 4. Une meilleure coordination entre le Ministère des infrastructures économiques et celui de la construction afin de préserver et protéger les zones susceptibles d’abriter des nappes d’eau.

III.POUR L’EDUCATION

• Pour atteindre l’objectif de l’école pour tous, des efforts spéciaux doivent être fournis à la fois par l’Etat et les citoyens ;
• Chaque village de plus 500 habitants devraient avoir son jardin d’enfants et son école pri- maire ;

• Chaque groupe de six villages devrait avoir son collègue de proximité ;
• Dans le milieu rural, chaque école primaire doit consacrer un après-midi pour alphabétiser les femmes. Ainsi, ces femmes pourront mieux encadrer les enfants qui vont à l’école. Les enseignants auront ainsi des auxiliaires pour les épauler dans leur mission de formation ;
• Dans les régions où il y a de nombreuses écoles coraniques, en attendant de les moderniser, il faut y appliquer une stratégie d’enseignement du français afin de faciliter l’insertion dans la société de ces milliers enfants ;
• Les mosquées, les églises et les temples doivent être encouragées par l’Etat et soutenus par les fidèles pour avoir des écoles.
Bref, disons-nous la vérité : l’Etat ne peut jamais tout faire. Approprions nous la micro-émer- gence afin que l’Etat se consacre à la macro-émergence.