Massacre des Rohingyas : Facebook ferme enfin les comptes des criminels de guerre birmans !

Pour avoir tissé sa toile tentaculaire à la surface du globe et favoriser l’immédiateté des échanges, Facebook aura cruellement manqué de réactivité face à la propagande anti-Rohingyas, distillée sur sa gigantesque plateforme au paroxysme de l’horreur, par la junte militaire birmane et les moines bouddhistes ultra-nationalistes.

Le géant des réseaux sociaux aurait-il répugné à sévir contre la Birmanie exterminatrice de Aung San Suu Kyi, l’usurpatrice du prix Nobel de la paix, qui a fait couler le sang de la minorité musulmane la plus persécutée au monde, dans un silence international longtemps assourdissant ?

L’inertie pour le moins suspecte, pour ne pas dire complice, dont a fait preuve Facebook devant la prolifération des comptes créés et alimentés par les criminels de guerre birmans, a fini par ternir son blason au fil des mois. Traitée de « monstre » par des enquêteurs de l’ONU pour sa lenteur à réagir, l’incontournable agora virtuelle a été également épinglée par plusieurs groupes de défense des droits de l’homme pour le même grief.

Aussi, sa soudaine volte-face contre le général Min Aung Hlaing, chef de l’armée  birmane, et une vingtaine d’autres individus ou organisations accusés par des experts internationaux d’avoir « commis ou permis de graves violations des droits de l’homme », tous bannis par Mark Zuckerberg, a-t-elle fait l’effet d’un coup de tonnerre dans les hautes sphères du Myanmar.

Le général Min Aung Hlaing

De là à déceler un lien de cause à effet avec le souhait émis par les enquêteurs de l’ONU d’entamer des poursuites contre le chef de l’armée birmane et cinq autres hauts gradés pour « génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre » à l’encontre des Rohingyas, il n’y a qu’un pas que d’aucuns franchissement allègrement…

Fermées les 52 pages contenant une prose fielleuse ou négationniste, suivies assidûment par plus de 12 millions d’internautes totalement conditionnés pour haïr ou tuer ! Une prose qui soit exhortait  à massacrer les familles Rohingyas, en justifiant ce bain de sang par l’élimination de leurs membres rebelles, soit s’évertuait à nier les atrocités perpétrées contre elles.

Facebook, qui semble avoir rectifié le tir à la hâte pour ne pas tomber en disgrâce aux yeux d’un monde qui a fini par enlever ses œillères concernant la tragédie des Rohingyas, se félicite d’avoir pris une telle mesure en réponse à une « situation unique », tout en précisant que l’ensemble des données des comptes fermés ont été préservées.

A Rangoun, dans les arcanes du pouvoir, l’heure est à la circonspection et non plus à la surenchère haineuse… « Les règles communautaires doivent être équilibrées », a déclaré sobrement lundi soir, à des médias locaux, le porte-parole du gouvernement birman, Zaw Htay. Ce dernier a par ailleurs indiqué que des contacts ont été pris avec Facebook pour en savoir plus sur sa décision… salutaire.

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