Paul Allen, le cofondateur de Microsoft, est mort

L’homme d’affaires américain Paul Allen est décédé des suites d’un cancer, a annoncé sa famille ce lundi soir. L’informaticien et chef d’entreprise, cofondateur en 1975 avec Bill Gates de Microsoft, était âgé de 65 ans.

Figure de l’informatique mais aussi du sport, le milliardaire et philanthrope Paul Allen, cofondateur en 1975 avec Bill Gates du géant américain Microsoft, avait survécu deux fois au cancer avant de succomber lundi à une récidive, à l’âge de 65 ans.

Les réactions à ce décès ont afflué, notamment celle de son ancien associé et longtemps PDG de Microsoft Bill Gates, avec lequel il s’était pourtant brouillé en quittant le groupe dans les années 1980.

Saluant un « de ses plus proches amis », qui « méritait plus de temps », M. Gates a estimé que « l’informatique personnelle n’aurait jamais existé sans lui », selon une déclaration citée par la presse américaine.

Récidive

« C’est avec une grande tristesse que nous annonçons la mort de notre fondateur Paul Allen, cofondateur de Microsoft », avait indiqué un peu plus tôt l’entreprise Vulcan, fondée et détenue par le milliardaire, précisant qu’il était décédé « lundi après-midi 15 octobre 2018 des complications d’un lymphome non-hodgkinien, à Seattle » (nord-ouest), sa ville natale.

Paul Allen avait annoncé début octobre que cette maladie, traitée une première fois en 2009, avait récidivé, mais que les médecins étaient « optimistes ». Il avait aussi survécu à une autre forme de cancer, la maladie de Hodgkin, diagnostiquée en 1982.

« Mon frère était une personne remarquable à tous égards », a déclaré sa sœur Jody dans le communiqué diffusé par Vulcan, saluant « l’homme de technologie et le philanthrope ».

« Pionnier »« visionnaire »

Paul Allen avait co-fondé Microsoft avec Bill Gates en 1975 avant de claquer la porte en 1983, fâché avec son ex-associé, qu’il accusera plus tard d’avoir tenté de « l’arnaquer » alors qu’il songeait à son départ et qu’il se remettait de son premier cancer.

Faute d’accord sur le prix de rachat de ses actions, Paul Allen avait conservé ses parts, ce qui fera sa fortune quand il les vendra vers l’an 2000. Une fortune estimée lundi soir à 20,3 milliards de dollars par le magazine Forbes.

Steve Ballmer, un autre ancien de Microsoft et ex-patron du groupe, que Paul Allen accusait aussi d’avoir tenté de l’arnaquer dans les années 1980, a évoqué sur Twitter « un grand mentor ». Le patron de Google Sundar Pichai a quant à lui salué un « grand pionnier » du monde de la technologie.

« Détermination tranquille »

Trois ans après son départ de Microsoft, M. Allen avait fondé Vulcan pour gérer ses différentes activités, notamment dans la culture, l’immobilier, le sport. Il était propriétaire de l’équipe de football américain des Seattle Seahawks et de celle de basket-ball des Trail Blazers de Portland.

Comme beaucoup de milliardaires, et notamment Bill Gates, Paul Allen était un philanthrope ardent, en particulier dans la santé.

Malgré une histoire compliquée avec le géant des logiciels, le patron de Microsoft SatyaNadella a salué la mémoire de son cofondateur, qui « a créé des produits, des expériences et des institutions magiques, et en le faisant […] a changé le monde », selon un communiqué.

Le monde du sport lui a aussi rendu hommage, notamment le président de la Ligue nationale de football américain (NFL), Roger Goodell, qui a écrit dans un communiqué que « sa passion pour le jeu, combinée à sa détermination tranquille, ont conduit à une organisation modèle, tant sur qu’en dehors du terrain ». Celui de la NBA (basket-ball) Adam Silver a salué la « vision » et « la générosité » du disparu.

« Il a travaillé sans relâche aux côtés de nos conseillers médicaux pour identifier de nouveaux moyens de rendre le jeu plus sûr », a salué M. Goodell. « Tu nous manques. Nous te remercions. Nous t’aimons », a écrit sur Twitter l’équipe des Trail Blazers.

Paul Allen avait par ailleurs fondé Stratolaunch, une entreprise ayant construit un avion géant capable de lancer des fusées dans l’espace, actuellement testé en Californie. L’entreprise a salué en lui un « visionnaire ».

ouest-france.fr