Putsch manqué au Burkina: Diendéré nie avoir préparé l’arrestation des autorités

Dans le procès du putsch manqué au Burkina, les avocats des parties civiles ont tenté de comprendre les mobiles qui ont poussé les soldats de l’ex-RSP à perpétrer le coup d’État. En vain. Selon le général Gilbert Diendéré, si le coup de force avait été préparé, les choses en auraient été autrement. Il a expliqué que l’arrestation des autorités de la transition était un mouvement d’humeur.

Face aux avocats des parties civiles, le général Gilbert Diendéré est resté sur sa position en ce qui concerne la paternité du coup d’État manqué. Il a déclaré n’avoir pas cherché à connaître les exécutants de l’action, mais il s’est vu obligé de l’assumer.

Un « sentiment de fuite de responsabilités »

Maître Prosper Farama, l’un des avocats des parties civiles, estime que c’est une fuite de responsabilité. « Il y a, en ce qui concerne le général, un sentiment de fuite des responsabilités. Une fuite en avant est en manque de cohérence dans ses propos. Il était, lui, le maillon fort du RSP, il n’avait besoin comme il le dit lui-même, le rapport de force étant en leur faveur, de personne pour perpétrer son coup d’État. Et il le dit, il a fait un coup d’État, sauf qu’il refuse aujourd‘hui de l’assumer tel quel. »

Refusant de répondre à plusieurs questions et renvoyant les avocats des parties civiles à ses précédentes dépositions, le général Gilbert Diendéré a déclaré qu’il n’a jamais préparé un coup de force contre le président Michel Kafando.

Echanges parfois tendus

Pour maître Jean Yaovi Degli, l’un de ses avocats, le général Gilbert Diendéré ne s’en tient aux actes qu’il a posés : « Ce que le général a fait, il le dit, il ne le nie pas, il dit : “le 17, c’est moi qui ai fait le projet de déclaration. C’est moi qui ai fait proclamer qu’on gérait le pouvoir. Et à partir de cet instant, j’en prends la responsabilité. Ce que je n’ai pas fait, je dis “je ne l’ai pas fait”. Ce que j’ai fait, je dis dans quelles conditions et comment je l’ai fait.” »

Les échanges étaient parfois tendus entre les avocats des parties civiles et l’accusé.

RFI