Allemagne : le ministre de l’Intérieur change de ton envers les musulmans

Le ministre de l’Intérieur allemand Hort Seehofer affirmait, au mois de mars 2018, que « l’islam ne fait pas partie de l’Allemagne » qui « a été façonnée par le christianisme ». La 12e édition de la Conférence islamique (DIK), organisée chaque année à Berlin depuis 2006, a été marquée par un changement de ton de ce membre du gouvernement, en passe de quitter, en janvier 2019, la direction de l’Union chrétienne-sociale (CSU) après l’échec subi lors des dernières élections organisées en octobre en Bavière.

Il a déclaré, mercredi 28 novembre, que « les musulmans font partie intégrante de l’Allemagne ». Pour lui, les musulmans « ont les mêmes droits et devoirs que tous les citoyens de ce pays ». Il ne pourrait y avoir « de doute raisonnable » sur ce sujet, a poursuivi Hort Seehofer.

La Conférence islamique a aussi été marquée par une forte présence de personnalités musulmanes indépendantes de fédérations et d’associations pour discuter de l’avenir de l’islam en Allemagne.

Ces dernières, sous influence turque pour la plupart, étaient habituées jusque là, pendant des années, à participer seules à cette réunion annuelle avec le gouvernement. Mais celui-ci, en froid avec la Turquie, essaye désormais de trouver des moyens de limiter son influence sur son territoire, notamment en diversifiant ses interlocuteurs – au profil moins conservateurs que ceux des leaders des principales associations – sur les questions d’islam. Hort Seehofer a ainsi rappelé sa volonté de voir des mosquées plus indépendantes des financements étrangers.


Du porc au menu, le ministère de l’Intérieur s’excuse

La 12e édition a également été émaillée par un incident d’ordre culinaire : du boudin noir a été proposé au moment du déjeuner aux convives dont la très grande majorité des personnes, de confession musulmane, ne peuvent manger du porc. Certaines auraient bien failli en manger en l’absence visiblement d’indications claires de ce dont il s’agissait, parmi les 13 menus servis au buffet. Une faute de goût qui a été vivement critiquée.

« Quel message le ministère de l’Intérieur Seehofer voulait-il envoyer ? Il devrait faire preuve de respect à l’égard des musulmans qui ne mangent pas du porc », a posté le journaliste Tuncay Özdamar sur Twiiter, présent à la conférence.

Le ministère de l’Intérieur s’est justifié de la présence de ce plat en faisant valoir la participation de personnes non musulmanes à la conférence mais s’est tout de même même excusé « si les individus se sont sentis offensés dans leurs sentiments religieux »