BERTH LA MAUVAISE BONNE

Je m’appelle Anna mais tout le monde m’appelle par mon nom de mariage Madame K. Mariée depuis bientôt 8 ans, mon mari et moi avons trois adorables enfants 2 garçons, un de 7ans, un 5ans et la petite dernière de 2 ans au moment des faits que je vais vous raconter avec beaucoup d’amertume.

Comme la plupart des couples citadines, nous sommes tous deux des cadres dans des entreprises privés de la place. Nous avons tous les deux une bonne situation financière donc un bon niveau de vie.

Cependant, ma difficulté se situait au niveau de la gestion de mes enfants. Le poste que j’occupais dans mon entreprise ne me permettait pas d’être une mère présente pour l’éducation de mes enfants. Cela dérangeait énormément mon mari mais il ne disait rien.  Pour pallier à ce manque, je recrutais des bonnes pour s’occuper de mes enfants et des tâches ménagères.

Généralement, pour les garder longtemps je leur offrais un bon salaire. Lorsque mon deuxième enfant est né, j’ai eu la chance d’avoir une dame de quarante ans qui venait de divorcer et cherchait à refaire sa vie. Je l’ai donc embauché et je lui donnais 80 000 /mois pour s’occuper de mes enfants et je payais une jeune adolescente de 15 ans pour l’aider dans ses différentes tâches. J’étais vraiment tranquille et mon mari était à l’aise car nous avions une femme expérimentée pour nous aider dans l’éducation de nos bébés.

Tata Mado, c’est ainsi que mon mari et moi-même l’appelions. Elle était comme une mère pour nous et tout se déroulait à merveille. Au travail nous étions tranquille dans mon couple c’était la paix. Tata Mado gérait à merveille ma maison. Elle prenait les initiatives, sortait les enfants lorsque cela était nécessaire, elle s’occupait des consultations chez le pédiatre. Oui Tata Mado était une vraie bénédiction pour mon foyer. Elle me conseillait et me guidait dans la gestion de mon foyer.

Tata Mado est restée avec moi et m’a même encouragé à avoir un troisième enfant. Et avec l’aide de Dieu ma fille est née Tata Mado s’est occupée de moi et du bébé jusqu’à ce que je reprenne le travail. Elle continuait de s’occuper des enfants. Tout allait bien jusqu’au jour où Tata Mado décide d’arrêter de travailler. A l’annonce de cette nouvelle je suis tombé malade ; mille questions défilaient dans mon esprit sans que je ne trouve de réponses.

Je savais qu’elle était une chance pour moi, car je voyais les souffrances de mes collègues face  aux histoires qu’elles nous racontaient sans cesse sur les bonnes et les nounous. Le départ de Tata Mado allait certainement être le début de mes cauchemars.

Tata Mado était parti et j’avais engagé Berth. Berth était quelqu’un de quelconque ; c’est le genre de personne qui ne laisse rien paraître. A  beau l’observer tu ne verras rien ni ne soupçonnera rien. Elle est comme une eau calme qui à l’intérieur renferme des choses insoupçonnable. Elle était vraiment bizarre et je ne me sentais pas vraiment à l’aise avec elle, mais celle qui l’a fait venir ne tarissait pas d’éloge à son égard et ne manquait pas de me rassurer que Berth sera une bonne remplaçante de Tata Mado car elle était plus jeune, la trentaine donc plus de force pour les travaux ménagers et pas belle donc je pouvais dormir tranquille et ne pas avoir de crainte quant à mon mari.

Cependant, rien de tout ça ne me rassurait. Au travail je n’étais pas tranquille pour mes enfants. J’appelais toutes les heures pour savoir si tout allait pour le mieux à la maison. Au bout de six mois c’était pareil elle n’avait pas changé, le même comportement. Mon mari et moi n’étions pas vraiment tranquilles avec celle-là.

Nous décidons donc de chercher quelqu’un d’autre. Mais je ne trouvais personne pour remplacer  Berth.

Un soir après le boulot, Berth vient me trouver et m’informe qu’elle veut arrêter le travail. Je lui réponds qu’il n’y avait pas de problème, cependant je souhaite qu’elle me laisse juste un peu de temps pour trouver sa remplaçante. Grande fut ma surprise lorsqu’elle m’a répondu en ces termes

« Il faut faire vite dès depuis tu cherches tu ne trouves pas, moi je commence à être pressé il faut que je parte cette semaine »

J’ai reçu sa phrase comme une menace. Mais je pris mon mal en patience car j’avais des promesses en cours donc je me suis dit jusqu’à la fin de la semaine je pourrai la libérer. J’ai donc multiplié mes appelles ; je courrais de gauche à droite pour trouver quelqu’un.

Je n’étais plus concentré j’étais toujours en retard au travail, et je descendais tôt. Mon rendement avait baissé à tel point que mes supérieurs m’ont fait appellée pour en discuter et je fus franche avec eux ils m’ont compris et compatissaient mais j’étais consciente que je devais rapidement trouver une solution.

La semaine s’était écoulée sans que je ne trouve la remplaçante de Berth. Le lundi matin mon mari et moi avions eu du mal à laisser nos enfants avec Berth. Après réflexion, mon mari lui a fait appelle et nous l’avons pratiquement supplié de rester et rassuré que le lendemain avec ou sans sa remplaçante nous allions la libérer. Elle ne fit aucun signe et s’en alla.

Inquiet, mon mari m’a finalement recommandé de me rendre au travail mais de faire un effort pour rentrer de bonheur pour la sécurité même des enfants et c’est ce que je fis.

Mais une fois au travail, je me sentais mal je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Mon cœur battait le moindre bruit m’effrayais. J’étais très mal mais je n’avais pas le courage de demander la permission car j’en avais trop demandé ces derniers mois.

Vers 17H 30 j’étais toujours au boulot, mon patron ayant constaté mon angoisse m’a demandé de rentrer et me débarrasser de cette fille car selon lui c’était une sorcière. Je pris ma voiture et je fonçai à la maison.

J’habitais un appartement de 4 pièces au 4ème étage d’un immeuble de 8 étages aux deux plateaux 8ème tranche. Arrivée à la maison je sonne mais personne ne me répondait. Je retourne auprès du concierge qui me fait savoir que ma bonne n’est pas à l’appartement car elle était sorti depuis le matin après que mon mari et moi soyons partis pour le bureau. Il me rassure qu’elle était seule les enfants n’étaient pas avec elle. Mais ce qui l’intriguait il n’avait pas aperçu les enfants  depuis le matin or ils étaient en congé de printemps.

Le concierge et moi courrions vers mon appartement, nous avons sonné, tapé, en vain. J’ai appelé mon mari pour lui expliquer ce qui se passait mais Dieu sachant faire les choses, il était déjà en route.

Mon mari en route a eu la bonne idée de prendre avec lui le menuisier le plus proche. Le menuisier a donc défoncé la porte le bruit avait alerté nos voisin qui sont tous venus nous aider après s’être informé de la situation certain ont foncé  vers le commissariat le plus proche. Car personne ne pouvait savoir ce qui était arrivé à mes enfants. D’autres ont alerté les sapeurs-pompiers. Le temps de défoncer la porte, était comme une éternité, mon mari était en larmes, moi, inconsolable j’étais presqu’évanouie  mais heureusement nous avions des voisins formidables qui nous ont soutenus.

Finalement on réussit à casser la porte, nous nous sommes tous dirigé à l’intérieur de la maison pour chercher les enfants. Dès notre entrée, nous aperçûmes les enfants couchés, le plus grand dans le divan avec un drap blanc qui le couvrait, le deuxième couché sur le petit divan lui aussi avec un drap blanc comme couverture et ma petite fille de deux ans couché sur la moquette elle aussi couverte avec un drap blanc.

Le spectacle était macabre à la vue de mes enfants couchés les uns après les autres couverts comme des cadavres j’ai tout de suite compris que je les avais perdu. Alors je me suis évanoui sur place.

Mais j’entendais les voix qui disait les enfants respirent encore ils ne sont pas mort et j’entendais aussi les juronfares des sapeurs-pompiers.

A mon réveille nous étions à l’hôpital. Par la grâce de Dieu mes enfants étaient réveillés. En fait selon les explications que les médecins nous ont données, la servante aurait mis une forte dose de somnifère dans leur nourriture et c’est ce qui leur a valu ce profond sommeil. Les médecins nous ont rassuré que les enfants allaient bien après la désintoxication qu’ils avaient subi.

Après cet incident je n’avais plus le courage de laisser mes enfants à une servante. J’ai donc décidé de prendre une mise en disponibilité pour m’occuper de mes enfants, car j’ai compris qu’ils étaient plus importants que ma propre vie. Depuis 5 mois que je suis à la maison mon foyer est en paix je m’occupe de mes enfants je les dépose à l’école, je les suis de prêt, ainsi, je me sens très bien dans ma peau et dans mon esprit.

IMANE