CAN 2019: Marocains et Ivoiriens veulent dépassionner leur affrontement

Les équipes de Côte d’Ivoire et du Maroc s’affrontent dans le groupe D de la Coupe d’Afrique des nations, ce 28 juin au Caire. La veille, Ivoiriens et Marocains se sont évertués à dépassionner cette rencontre entre deux sélections qui se sont défiées à plusieurs reprises, ces dernières années, et qui partagent un point commun : le Français Hervé Renard, qui dirige les « Lions de l’Atlas » après avoir été celui des « Éléphants ».

De notre envoyé spécial au Caire,

« Je suis un peu long parce que j’ai du mal à trouver les mots et que je n’ai pas envie de dire de bêtises. » La voix un peu cassée par l’émotion, Hervé Renard, peine à masquer son émoi lorsqu’il évoque sa « chance » d’être l’actuel sélectionneur de l’équipe du Maroc après avoir été celui des Ivoiriens. « J’ai simplement eu la chance d’être au bon endroit au bon moment, assure le Français en conférence de presse, ce 27 juin au Caire, au sujet de son titre de champion d’Afrique 2015. Avec la Côte d’Ivoire, ça restera un souvenir magnifique. Mais, maintenant, on est avec le Maroc et on est des professionnels ».

Voilà pour la parenthèse tendresse, avant le choc du groupe D, en Coupe d’Afrique des nations 2019, entre deux sélections qui ont chacune remporté leur premier match 1-0.

Car, pour le reste, les futurs acteurs de cet affrontement, prévu le 28 juin au Caire, ont surtout tenté de dépassionner les débats. Surtout le sélectionneur des « Éléphants », Ibrahim Kamara, qui été l’adjoint d’Hervé Renard lors du sacre à la CAN 2015. « Je suis très content de retrouver Hervé, souligne-t-il. On a passé de bons moments ensemble. Mais, Hervé est désormais au Maroc et moi à la tête de la Côte d’Ivoire ».

Pas de contentieux à régler ?

Il n’y aura pas non plus de contentieux à régler entre les deux pays, assurent en outre les intéressés, même s’ils se sont beaucoup affrontés en compétitions officielles, ces trois dernières années. Les « Lions de l’Atlas » ont notamment battu 1-0 et éliminé les Ouest-Africains au premier tour de la CAN 2017, avant de gagner à Abidjan (0-2) en novembre 2017 et de se qualifier ainsi pour la Coupe du monde 2018.

« On n’est pas là pour prendre une revanche, balaie Ibrahim Kamara. Les circonstances ne sont pas les mêmes. On est juste là pour réaliser notre premier objectif qui est de sortir de cette poule. Or, il se trouve que le Maroc est dans la même poule que nous. Donc, si on doit en passer par là… Prendre une revanche n’est pas notre objectif. Battre le Maroc puis rentrer la maison ne nous intéresse pas ».

L’attaquant ivoirien Maxwel Cornet est dans la même logique. « Il n’y a pas de pression à avoir. On sait que ce sera un match compliqué, glisse le Lyonnais, en marge d’un entraînement. On veut juste essayer de rester sur notre dynamique qui est positive. On bosse tous bien ».

« C’est surtout une question de fierté »

Au moins, les principaux concernés conviennent du fait que ce Maroc-Côte d’Ivoire devrait être une rencontre de haut niveau. « On n’a pas attendu sa  victoire face à la Namibie pour savoir que le Maroc a une équipe assez forte, lance Ibrahim Kamara. Les Marocains sont solides défensivement. Et, offensivement, ils sont capables d’amener de la variété dans leur jeu. Il y a une grande stabilité au Maroc. L’entraîneur est en place depuis trois-quatre ans. Et ils ont un beau collectif ».

Hervé Renard retourne le compliment : « On est tous conscient des atouts de l’équipe ivoirienne. Lorsqu’elle récupère le ballon, attention à la manière dont elle se projette ! Notamment avec Nicolas Pépé, Jean Michaël Séri, Max Gradel, Jonathan Kodjia qui garde bien le ballon en pointe. Et quand vous jetez un œil à leur banc de touche, avec Wilfried Zaha, Maxwel Cornet et Wilfried Bony […], ça peut vous donner des maux de tête, si vous y pensez trop. »

Le milieu de terrain Younès Belhanda, forfait lors de la première journée mais visiblement rétabli pour la seconde, résume : « On se connaît très bien entre joueurs marocains et ivoiriens. On s’est affronté sur les terrains de France, d’Angleterre… C’est surtout une question de fierté, le fait de montrer qu’on est capable de rééditer nos performances passées face à eux. »

rfi.fr