Comment le poison du Brexit mine l’économie du Royaume-Uni et de ses voisins

Les Européens sont toujours dans l’attente d’un accord sur le Brexit. Les ultimes négociations doivent se poursuivre ce mercredi matin, 16 octobre, car personne n’a envie d’une sortie du Royaume Uni sans accord. La pire des solutions sur le plan économique.

Pour les Britanniques comme pour leurs voisins, c’est effectivement le pire des scénarios. Dans ce cas de figure, les échanges de marchandises transManche pourraient être divisés par deux du jour le lendemain le premier novembre prochain, faute de préparation administrative suffisante, et il faudrait une année pour retrouver un flux normal alerte la cour des comptes britanniques.

L’Irlande a déjà provisionné un milliard d’euros pour faire face à ce qui est considéré au pays du trèfle comme une catastrophe économique, qui pourrait lui coûter presque un point de croissance en 2020. Sur le continent les craintes s’amplifient. « Après le Brexit, la Grande-Bretagne sera « un nouveau concurrent » à la porte de l’UE a prévenu hier la chancelière allemande. En France les sénateurs s’inquiètent du risque de « dumping fiscal et social » en cas de hard Brexit. S’affranchir des règles européennes pour être plus compétitif est l’un des ressorts des milieux d’affaires favorables à la sortie de l’union, un club il est vrai très clairsemé, car l’immense majorité des chefs d’entreprise britanniques redoutent cette échéance, qui leur a déjà coûté très cher, en préparatifs et en activité potentiellement perdue.

L’économie britannique est déjà pénalisée par la perspective du Brexit?

En trois ans l’économie britannique aurait perdu 70 milliards de livres, soit 80 milliards d’euros selon la dernière évaluation réalisée par le think tank Centre for European Reform. Son PIB s’est rétréci de 2,9%. Le signe le plus tangible de cette contraction c’est l’investissement étranger qui marque le pas. L’an dernier 15% des entreprises ont suspendu leur projet d’investir au Royaume-Uni d’après une enquête effectuée par le cabinet Ernst and Young. Depuis le début de cette année, il n’y a quasiment plus un penny investi dans l’automobile, une branche qui s’est pourtant développée essentiellement grâce aux marques étrangères. Autre symptôme de ce ralentissement, le chômage qui réapparait après neuf ans d’embellie continue du marché de l’emploi.

Pour les voisins européens, les effets du Brexit sont-ils déjà sensibles?

Là aussi les préparatifs grèvent les budgets des États, des collectivités et des entreprises chez les voisins immédiats du Royaume-Uni. L’Irlande, la France, les Pays-Bas, la Belgique. Cela dit aux Pays-Bas le Brexit fait pour le moment le bonheur du secteur de la logistique. La demande des entreprises revoyant leur chaîne d’approvisionnement avec une base néerlandaise a quintuplé ces derniers mois. Mais cet effet sera passager, à moyen terme les Pays-Bas font partie des pays qui ont beaucoup à perdre dans le Brexit, étant donné la dynamique de leurs échanges avec le Royaume-Uni. Pour les sénateurs français, après l’Irlande la France sera la grande perdante.

Mais il faut raison garder, les premières victimes économiques du Brexit sont ceux qui l’ont choisi: en moyenne les Britanniques essuieront des pertes quatre fois plus importantes que celles des ressortissants de l’Union européenne.

En bref

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Kristalina Georgieva s’est faite l’avocate de la cause des femmes hier à l’assemblée générale du fonds. Et elle est intransigeante sur la question des salaires, car les femmes dit-elle effectue en moyenne plus de deux heures de travail non rémunérées de plus par jour que les hommes. Elle s’est aussi déclarée favorable aux quotas pour promouvoir les femmes, une solution imparfaite reconnait-elle, mais pragmatique !

RFI