Comment les cadres ont préservé la cohésion sociale…

 

Ceux sont des zones qui, en général, s’enflamment dès qu’intervient une crise. En 2002, le Guémon et le Cav­ally avaient payé un lourd tribut de la crise militaro- politique qui avait secoué près de dix ans durant le pays. Avec ces deux régions, on enregistrait de nombreux événements malheureux comme dans la Mé et l’Ag- neby voisine. Ainsi, les villes comme Toulepleu, Bloléquin, Taï, Guiglo, Bangolo, Duekoué, Agboville, Adzopé, Akoupé… faisaient parier d’elles en mal.

Guémon et Cavally oublient la guerre

Le pays Wê avait été totale­ment été dévasté du temps où le pays était divisé en deux. C’est que la crise de septem­bre 2002 qui s’était pour­suivie jusqu’à la crise postélectorale de 2010 et 2011 avait été portée à bout de bras par les jeunes de ces régions qui voulaient être plus royalistes que le roi. En clair, ils avaient pris les de­vants de la lutte, se laissant manipuler par les politiques. Jouant leur va-tout, ils n’ont pas hésité à associer à leur lutte, des combattants libériens qui ont tout pillé sur leur passage. Des cadres et non des moindres ont tout mis en œuvre pour faire prendre conscience aux pop­ulations et surtout aux jeunes pour que leurs régions ser­vent de terreau fertile à la vi­olence comme par le passé. Le président du Conseil ré­gional du Guémon a large­ment œuvré dans ce sens. « Méfiez-vous de ces hommes politiques vautours et saisonniers. Ce sont des vendeurs d’illusions. Voici des gens qui ont créé le chaos dans ce pays et qui n’ont pour seul programme que de compter les morts. Pour nous, ce sont des croque- morts et non des politiciens », avait averti en février dernier Serey Doh Célestin. « Le Guémon refuse d’être utilisé comme fonds de commerce par ces politiciens égarés. Je dis non car le Wê n’est pas un peuple va-t-en-guerre pour servir, de boucliers. Nous allons utiliser les moyens légaux pour mettre hors d’état de nuire ces petits opposants et notre riposte sera proportionnelle à toutes leurs provocations », avait mis en garde, le coordonna­teur régional du Rhdp. Non sans critiquer : « Pendant que Daoukro se développe sous le Président Alassane Ouat­tara, ce qui n’a jamais été le cas sous Bédié, pendant que Gagnoa et Ouragahio se développent sous Oualtara, ce qui n’a pas été le cas sous Gbagbo, on nous demande, populations du Guémon, de bander nos muscles. Le Gué­mon ne doit plus se laisser distraire ». Début octobre, un autre cadre du Guémon, Evariste Méambly avait fait une tournée de huit jours dans plusieurs localités après avoir été mis en mission en’ août dernier par le Premier ministre Hamed Bakayoko. Aux populations, si le député de Facobly avait travaillé à la réélection de Ouattara à la présidentielle du 31 octobre 2020, Méambly avait égale­ment et surtout parlé paix et réconciliation. « Cette récon­ciliation concerne toute la Nation et nous devons tous nous y atteler afin de ramener la sérénité et la paix dans notre beau pays », a-t-il exhorté. Demandant à ses parents de laisser le passé derrière eux et de donner l’exemple dans le cadre de la réconciliation en ayant un comportement responsable durant toute la période de l’élection présidentielle afin que celle-ci soit sans vio­lence ni heurt. Dans le Cav­ally, la ministre Anne Désirée Ouloto n’a ménagé elle- aussi, aucun effort pour con­vaincre les jeunes en particulier et les populations en général, à tourner le dos à la violence. Tous les discours de la présidente du Conseil régional du Cavally étaient tournés vers cet objectif de paix. Au sortir de cette péri­ode électorale, oïl peut se sat­isfaire de l’attitude des populations de ces deux ré­gions, d’ordinaire très chaudes. Les réalisations du Président Ouattara dans ces deux régions y ont certaine­ment contribué à la prise de conscience des populations.

Car, comme le disait Serey Doh, il s’agit de développe­ment et rien d’autre.

 

La Mé et l’Agnéby-Tiassa disent non aux violences

Outre le Guémon et le Cav­ally, deux régions voisines, La Mé (Adzopé) et l’Agnéby (Agboville) étaient par le passé très bouillantes. Mais, le président du Conseil ré­gional de La Mé, le ministre d’Etat Patrick Achi, secré­taire général de la Présidence d la République a réussi à calmer les ardeurs des popu­lations en les invitant à choisir entre la guerre, la vi­olence et le développement. Evidemment, La Mé qui at­tendait beaucoup en termes de développement a opté pour la croissance et l’amélioration de ses condi­tions de vie. Au cours d’une journée d’hommage au Prési­dent Ouattara que le départe­ment de Bettié organisait en février dernier, Patrick Achi a parlé dans un langage franc à ses parents de La Mé qui étaient venus soutenir leurs voisins1 de l’Indénié- Djuablin. « Tournons le dos à la guerre et aux violences et ouvrons les bras pour ac­cueillir le développement à nos portés », avait-il exhorté. Il a été entendu puisque sa ré­gion est testée loin des trou­bles de cette période électorale. La Mé a compris que seul le développement importe. Rien qu’à voir les réalisations d’infrastructures dans la région le peuple akyé et ses hôtes n’avaient d’autres choix que de suivre les conseils de leur valeureux fils. Citons notamment le bi­tumage de l’axe Adzopé- Yakassé Attobrou, la construction en cours du Chr d’Adzopé et bien d’autres ac­tions de développement ef­fectuées, en cours de réalisation et en attente.

Comme Patrick Achi qui est en phase avec son peuple, Pierre Dimba, le président du Conseil régional de l’Agnéby-Tiassa a mis les bouchées doubles pour faire prendre conscience à ses par­ents. Réputée zone de turbu­lence hier, durant la longue crise de 2002 jusqu’à la crise postélectorale, la région de l’Agnéby-Tiassa est restée elle-aussi muette durant cette période électorale. Les pro­jets de développement réal­isés, notamment le bitumage de l’axe Agboville Rubino- Céchi, la réfection de la voie menant à Agboville en cours de réalisation ont donné à réfléchir aux populations qui ont suivi des hommes poli­tiques pour qui ils se sont battus par le passé sans rien obtenir d’eux. 11 est vrai qu’il n’a pas la tâche facile face à des irréductibles, la région s’est est sortie à bon compte.

Le Sud-Comoé dans le train du développe­ment

Le Sud-Comoé n’est pas en reste. Si Bonoua a été remué par des mouvements d’humeur de jeunes gens, le reste de la région a été paisi-ble. Aboisso, Bassam, Ayamé. Le royaume du Krindjabo, Adiakc, Assinie, Tiapoum, Noé sont des villes qui sont restées tranquilles. Grâce au président du Conseil régional du Sud-Comoé, Eugène Aka Aouélé, aux cadres parmi lesquels figure Hien Sié Yacouba, la région n’a pas basculé dans la violence. Comme de nombreuses régions du pays, le Sud-Comoé a sa part de développement depuis l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir en 2011. En témoignent les œuvres de développement dans la région. Citons pèle mêle la réhabilitation de la voirie dans les villes du Sud- Comoé et surtout la construction du Chr et du lycée professionnel d’Aboisso.

Avec les cadres, les chefs traditionnels et religieux ont joué un rôle prépondérant dans la préservation d’un climat de paix dans ces zones de turbulence. Chefs coutumiers et hommes de Dieu ont parlé aux populations qui les ont entendus et mis en œuvre leurs conseils pour le bonheur des Ivoiriens et de la Côte d’Ivoire.