Côte d’Ivoire: les premières CNI dotées d’un numéro unique national disponibles dans six mois

Les premières Cartes nationales d’identité (CNI) dotées d’un numéro unique national d’identification dans le cadre de la mise en œuvre du Registre national des personnes physiques (RNPP) seront disponibles dans six mois, a annoncé, mercredi, le directeur général de l’Office national de l’état civil et de l’identification (ONECI), Diakalidia Konaté.

M. Konaté s’exprimait à Jacqueville, ville balnéaire située à l’Ouest d’Abidjan, à l’ouverture d’un atelier destiné à harmoniser l’approche méthodologique de mise en œuvre du RNPP, un projet « novateur et majeur» du gouvernement ivoirien dont « la mise en œuvre à travers un nouveau système d’identification fera entrer notre pays dans une ère nouvelle, celle de la modernisation », selon le ministre de l’intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakité.

Le 08 avril 2019, l’Etat de Côte d’Ivoire et l’entreprise belge Semlex Groupe ont signé un accord de partenariat pour la mise en œuvre du RNPP, une base de données qui centralise l’ensemble des informations sur l’état civil des personnes.

Il s’agit d’un système intégré, global, fiable et sécurisé qui associe à chaque citoyen ivoirien et à tout étranger résident ou de passage en Côte d’Ivoire un Numéro unique national d’identification (NNI). Ce numéro devra figurer sur tous les actes de la vie de chaque individu.

Ce projet de RNPP qui coûtera plus de 400 milliards de FCFA sur une période de dix ans, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la gouvernance administrative et sécuritaire de la Côte d’Ivoire en vue d’améliorer de façon substantielle les conditions de vie de la population.

« L’un des axes importants et prioritaires de ce Registre national réside dans le renouvellement des Cartes nationales d’identité actuellement en vigueur et l’établissement de Cartes d’identité conformes à de nouvelles spécifications telles que décidées par le gouvernement ivoirien », a poursuivi le ministre Diakité.

La signature de la convention entre l’Etat ivoirien et Semlex a suscité beaucoup de commentaires au sein de l’opinion nationale. A ce propos, le ministre de l’intérieur et de la sécurité a réitéré la confiance du gouvernement en ce Groupe. « Nous avons ensemble beaucoup de défis à relever. Je voudrais que chacune des parties s’engage à faire mentir les commentaires les plus tendancieux », a conclu Sidiki Diakité.

Sur les enjeux de cet atelier de quatre jours à Jacqueville, le directeur général de l’ONECI a souligné qu’il s’agira avec les « équipes de l’opérateur de décliner les activités que nous devrons réaliser les jours et mois à venir » en s’accordant sur « une approche plus harmonieuse pour nous permettre d’être efficaces et répondre à l’attente des populations et du gouvernement de Côte d’Ivoire ».

« La phase la plus cruciale dans ce projet de RNPP est le renouvellement des Cartes nationales d’identité (CNI) qui sont arrivées à échéance », a admis le patron de l’ONECI.

« La prorogation (ndlr, le délai de validité des Cartes nationales d’identité expiré à partir de juin 2019 a été prorogé jusqu’au 30 juin 2020) à laquelle nous avons assisté va permettre à l’opérateur de mettre en place tout son système de production, tout le système du RNPP avec toutes les composantes et démarrer la production des Cartes nationales d’identité. A partir d’aujourd’hui, c’est le T zéro et dans six mois, en principe, les premières Cartes nationales d’identité devraient être entre les mains de leurs titulaires».

Après cette phase de renouvellement, a-t-il poursuivi, « nous allons passer automatiquement à la mise en place du système d’état civil avec des opérations qui auront lieu sur le terrain pour numériser l’ensemble de notre registre, mettre en base notre registre et constituer une banque nationale de données d’état civil ».

« Après cette phase, nous allons passer à la troisième phase qui est la phase de constitution de la base de données du flux migratoire aux différents postes frontaliers de la Côte d’Ivoire, frontières terrestres, aériennes et maritimes », a conclu M. Konaté.

L’opérateur Semlex à deux ans pour mettre en place le RNPP et l’ensemble du système avec les trois sous-systèmes (état civil, flux migratoire et identité). Il dispose également de dix ans pour exploiter le site central de production du RNPP. Après ces dix ans, un transfert de compétence de toute l’activité à l’ONECI est prévu.

LS/APA