Côte d’Ivoire: polémique après l’annonce du report de la réforme de la CEI

En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara a tranché : il n’y aura ni report des élections locales d’octobre, ni réforme de la Commission électorale indépendante dans l’immédiat. Le chef de l’Etat douche ainsi les espoirs des partis d’opposition, dont le PDCI, l’ex-allié de la coalition au pouvoir, qui dénoncent une CEI aux ordres de la présidence.

Dans sa déclaration faite mercredi 5 septembre à Abidjan juste après son retour du sommet Chine-Afrique de Pékin, le président Alassane Ouattara raconte son tête-à-tête du 8 août dernier avec le chef du PDCI Henri Konan Bédié. Soit deux jours après la désormais célèbre allocution du chef de l’Etat dans laquelle il promettait un réexamen de la composition de la CEI.

A l’issue de cet échange, Henri Konan Bédié annonçait le divorce politique avec son allié d’alors, mais assurait avoir tout de même obtenu du président la réforme de la Commission électorale avant les élections municipales et régionales du 13 octobre.

Mais comme avec le fameux appel de Daoukro de 2014, Alassane Ouattara donne une version différente de celle de l’ancien président : « Je lui avais bien dit que la réforme de la composition de la Commission électorale indépendante concernait l’élection présidentielle de 2020 », a-t-il assuré mercredi.

Une position du chef de l’Etat que déplore Georges Armand Ouégnin, le président d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté, une plateforme politique pro-Laurent Gbagbo : « Nous tous nous attendions à ce qu’il appelle à l’ouverture d’un dialogue inclusif, qui devrait pouvoir associer le pouvoir, la société civile et l’opposition. Nous avons été largement surpris par les propos de M. Ouattara. Nous appelons à un dialogue inclusif où nous discuterions des modalités de cette Commission qui doit être consensuelle », a-t-il rappelé.

Les opposants appuient leurs arguments sur un arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples datant de fin 2016, jugeant que l’actuelle Commission électorale n’est pas conforme aux principes démocratiques et de bonne gouvernance.

RFI