Discours du Président KONE Idriss Koudouss prononcé lors de la clôture du séminaire organisé par le Centre d’Etude, d’information et de Documentation du CNI sur le thème : l’impact de la nouvelle constitution ivoirienne sur la cohésion nationale et les générations futures ( suite et fin)

Mais si une constitution donne lieu à la division entre les régions, entre les peuples et les religions d’un pays, il devient urgent pour les intellectuels et les religieux d’abord de se poser des questions pour comprendre et aider les politiques à résoudre les équations socio-politiques. Juriste chargé d’appliquer ces lois.
En effet, que vaut une loi fondamentale sur laquelle sont basés toutes les autres loi, si elle n’a pas pu réunir autour d’elle le plus large consensus. Large consensus en notre sens, c’est le consensus sur lequel tous les grands partis, toutes les grandes philosophies, toutes les grandes régions, tous les sages, et tous les observateurs neutres nationaux ou étrangers sont d’accord pour dire que telle loi fondamentale ne comporte pas de germes de tension d’être exploités pernicieusement par un groupe quelconque. Ici l’intérêt supérieur de la nation dépasse la notion de comptabilité arithmétique des auteurs d’une quelconque disposition. Parce que même de bonne foi, on peut détruire et causer l’irréparable.
Malheureusement, au moment du bilan, les vrais auteurs auront disparut dans la nature. Et à l’heure de vérité seul le chef se trouvera en face de l’histoire. Car il avait à choisir entre être un homme politique ou un homme d’Etat.
L’homme politique est manipulé par des groupes tandis que l’homme d’Etat n’écoute que sa conscience battant au rythme des intérêts supérieurs de son peuple qu’il arrive à convaincre pour le suivre au besoin. Ici, les intellectuels et les religieux, ont un rôle capital à jouer. Pour sa part, le Conseil National Islamique à décider de jouer sa partition totalement et de façon tout à fait transparente. Les musulmans n’ont rien à cacher à leurs concitoyens avec qui ils vivent depuis des siècles en bonne intelligence.

Cette politique de coexistence ne saurait être mise en cause par la volonté de certains politiciens sans vision, et sans idéal. Notre analyse du microcosme politique ivoirien est simple et limpide comme l’eau de roche. Tous les partis politiques sans exception comptent en leur sein aussi bien des musulmans que des chrétiens aussi bien des gens du nord que des gens du sud. Donc pour nous aucun parti politique ne peut imposer à la Côte d’Ivoire laïque et démocratique la dictature d’une ethnie d’une religion ou d’une région. Dans toutes les familles ivoiriennes il y a des relations de mariage, d’amitié dans toutes les directions. Mais, alors où est le problème ? Notre analyse est là aussi simple et claire : l’Arbitraire.
L’Arbitraire est ce virus pernicieux qui habite les chefs en Côte d’Ivoire dès qu’ils ont une parcelle de pouvoir et ce dans le but de se maintenir éternellement. Dans cette perspective, ils se permettent tout : la fraude, le viol des consciences, la manipulation ou la diabolisation d’une partie de la population ou de leurs adversaires politiques d’un jour, et suprême injure au peuple ils n’ont aucune gêne à manipuler la loi fondamentale.
Malheureusement dans cette entreprise satanique ils trouvent des complicités à tous les niveaux de la société, dans toutes régions, dans toutes les religions, dans tous les partis politiques et même parmi d’éminents intellectuels. Ainsi l’on voit des alliances de tous genres et dans toutes directions. C’est pourquoi, il appartient aux hommes épris de justice, d’égalité et de combattre partout et à tout moment le Virus de l’Arbitraire.
Sous quelque forme qu’il se présente. Et en particulier quand il se trouve un risque utiliser la loi fondamentale d’une nation pour légaliser l’arbitraire. Ce combat n’est pas uniquement le combat des partis politiques ou des hommes politiques ; encore moins, d’une seule religion. C’est pourquoi, à travers ce séminaire, le Conseil National Islamique à fait appel à tous les sensibilités politiques et religieux que connaît notre pays. Ces deux jours permettrons nous l’espérons, un dynamique pour le sursaut d’une excellence.

Que la Côte d’Ivoire aborde le 3eme millénaire sans complexe et pour redevenir un modèle de réussite économique et sociale mais aussi de démocratie, d’unité et d’intégration réussie. Nul doute que les travaux de ces deux journées, et la présence des éminents savants et sages pourront contribuer à l’avènement de cette société à laquelle nous rêvons tous. Je voudrais enfin remercier tous les conférenciers et tous les sponsors de cette manifestation à savoir les communautés du Plateau Dokui « COMUDO », et de la Riviera golf. Quant à vous mesdames et messieurs, votre présence ici, au lieu d’accès aussi difficile et sous ces pluies diluviennes sont un encouragement pour nous à continuer.
Nous vous en remercions sincèrement. Qu’Allah le tout puissant vous protège tous et bénisse la Côte d’Ivoire et ses habitants.
Fin