États-Unis: les permis de conduire utilisés pour la reconnaissance faciale

Comme le FBI avant elle, l’Agence de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) a scanné les visages de millions d’Américains – grâce aux bases de données des permis de conduire – sans leur consentement pour s’en servir comme source de reconnaissance faciale.

Une « mine d’or pour la reconnaissance faciale ». Voilà comment le Washington Post définit les techniques employées par ICE. Avec le New York Times, le quotidien américain explique que cette agence fédérale se sert des bases de données étatiques des permis de conduire comme socle d’une « infrastructure de surveillance sans précédent », une pratique déjà largement utilisée par le FBI.

Si cette agence a le droit d’obtenir des informations en fouillant dans les bases de données d’ADN et d’autres données biométriques de personnes suspectées par les forces de l’ordre, elle n’a jamais eu d’autorisation officielle pour obtenir des informations supplémentaires par le biais des permis de conduire.

Ni le Congrès ni aucun élu américain n’a voté pour leur en donner l’accès. Pire, les citoyens concernés n’ont jamais été informés de l’utilisation de leurs informations personnelles et de leur photo.

Récupérer les adresses de migrants pour les expulser

Dans au moins trois États américains permettant à des immigrants illégaux d’obtenir un permis de conduire, l’ICE a demandé à récupérer ces données. Ce qui leur a permis – au moins dans l’Utah et le Vermont – d’obtenir des adresses et d’autres données personnelles pour faciliter les expulsions de clandestins.

De plus en plus d’élus et d’associations dénoncent l’usage d’une technologie « invasive, illégale, dangereuse et sujette à erreurs », témoigne le Washington Post. Si certains États semblent laisser libre cours à ces pratiques, par exemple l’Utah, d’autres à l’image de l’État de Washington ne souhaitent pas partager leur base de données.

RFI