France: le gouvernement présente son plan pour relancer l’économie

Après la crise du coronavirus et le confinement, l’exécutif présente ce jeudi 3 septembre son plan un plan de 100 milliards d’euros, baptisé « France relance » et destiné, selon Emmanuel Macron, à « préparer la France de 2030 ». Le gouvernement veut financer l’avenir tout en faisant face à la crise actuelle.

« Après le temps de l’urgence, le temps de la relance. » L’entourage de Jean Castex l’assure : son plan permettra à l’économie française de rebondir. Et de rattraper d’ici à 2022 les pertes causées par le coronavirus.

Le « calibrage » est le bon, répète un très proche conseiller du Premier ministre. 100 milliards d’euros, c’est l’équivalent des 4 points de PIB perdus pendant la crise et le budget du pays pourra l’encaisser, promet-on au sommet de l’État.

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Matignon prévient que l’étincelle ne doit pas se transformer en « feu de paille ». L’idée du gouvernement est d’investir dans des secteurs qui seront porteurs dans dix ans. 200 000 jeunes seront par exemple formés dans des métiers d’avenir comme l’hydrogène ou la santé. À plus court terme, le Premier ministre Jean Castex a aussi indiqué jeudi que l’objectif du plan de relance de l’économie était de créer 160 000 emplois en 2021.

Et si ça ne suffisait pas ? Si ce plan arrivait trop tard comme le répète l’opposition de gauche ? « On est prêts à s’ajuster, à s’adapter », répond Matignon. Le gouvernement est obligé d’avancer pas à pas face à une crise qui l’occupera jusqu’à la prochaine présidentielle.

D’autres critiques se sont fait entendre notamment sur le manque de contreparties en matière d’emplois comme le regrette Philippe Martinez.  Interrogé sur les critiques accusant le gouvernement de faire des cadeaux aux entreprises, M. Castex a au contraire fait valoir que « ce plan est un cadeau à la France » pour « relancer l’économie et lutter contre le chômage ».

Les attentes des PME

Les petites et moyennes entreprises, fragilisées par le ralentissement de l’activité, attendent beaucoup de ce plan pour investir, le temps que la machine reparte. Illustration dans une PME de Tarbes, dans le Sud-Ouest, terre de l’aéronautique :

En fait, on est dans une phase d’activité faible et où le besoin d’investissement va être colossal.

L’aéronautique bénéficiaire

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« France Relance » : 100 milliards divisés en trois à tiers presque égaux

D’abord, 30 milliards d’euros iront à la « décarbonisation » des secteurs les plus émetteurs de CO2 : les transports, les bâtiments, l’énergie, l’industrie ou encore l’agriculture.

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Ensuite, 35 milliards seront consacrés à la compétitivité et à l’innovation. Cela passera par une réduction de 20 milliards d’euros sur deux ans des d’impôts de production pour les industries et les entreprises de taille intermédiaire principalement. Les impôts de production, ce sont les taxes sur le foncier commercial et industriel, sur la valeur ajoutée, ou encore le chiffre d’affaires, qui pèsent lourd dans les comptes des entreprises.

Trois milliards d’euros de ce volet iront aux PME pour renforcer leurs fonds propres. Un milliard sera investi dans des projets industriels et technologiques, dans la relocalisation de secteurs-clés : la santé, l’électronique, l’agroalimentaire et la 5G, par exemple.

Enfin, 35 milliards d’euros iront à l’emploi, celui des jeunes en particulier, aux formations dans les secteurs d’avenir comme la transition écologique et numérique ou encore les carrières sanitaires et sociales, et aussi à la lutte contre l’exclusion.

Ce plan de 100 milliards d’euros au total sera financé par le déficit et les budgets publics. Près de la moitié sera prise en charge par l’Union européenne.

À cela, s’ajoutent des investissements dans l’hôpital notamment avec 6 milliards d’euros prévus. Mais aussi il y aura la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire ainsi que des aides aux collectivités.

C’est un plan de grande envergure très important parce qu’il y a un infléchissement par rapport au plan de relance traditionnel. Cette inflexion, elle est excellente. L’économie française n’est pas en très bonne santé. C’est une économie moyenne.

rfi