HADJ 2022 / LES CONDITIONS POUR ACCOMPLIR UN BON PELERINAGE (Partie 1/2)

L’accomplissement du pèlerinage, Hadj, est une institution divine prescrite durant la sixième année de l’hégire. “Et à Dieu le devoir sur les êtres d’accomplir le pèlerinage de la demeure, pour quiconque en a les moyens. Quant à celui qui se rend ingrat, Dieu est certes au-delà des mondes.” Coran, sourate 3, verset 97.

Le hadj constitue le cinquième pilier de l’Islam, selon plusieurs traditions, hadith, prophétique. “L’Islam, c’est l’attestation de foi qu’il n’y a rien de divinité en dehors d’Allah et que Mouhammad (paix et salut sur lui) est le messager de Dieu, d’accomplir la prière, s’acquitter de l’aumône purificatrice (la Zakat), jeûner le mois de Ramadan et d’effectuer le pèlerinage à la demeure pour celui qui en a les moyens.”

Conditions qui rendent le pèlerinage obligatoire :

  • Être musulman(e)
  • Être sain d’esprit
  • Avoir atteint l’âge de puberté
  • Posséder les moyens matériels et physiques

Les moyens sont définis par les jurisconsultes, ‘’fouqaha’’, comme étant la capacité physique de supporter les rituels du pèlerinage, ainsi que les frais nécessaires pour le voyage, de même que pouvoir laisser suffisamment de moyens pour sa famille durant son absence. Cependant, certains jurisconsultes ajoutent une condition propre à la femme, le fait d’être accompagnée par un ‘’mahram’’, c’est à dire une personne avec qui règne une intimité qui fait que le mariage entre eux devienne illicite. Le ‘’mahram’’ a pour rôle de veiller à la sécurité de celle-ci, si nécessaire. Cependant, il lui est permis de voyager seule, selon certains jurisconsultes, tel le Cheikh Dr Al Qardawi, principalement aujourd’hui vu les facilités et la sécurité.

Conditions de validité du pèlerinage :

Etre accompli par un musulman, (le non musulman n’est pas tenu à respecter les piliers de l’Islam)

Etre accompli par un être responsable, (pubère et sain d’esprit)

Qu’il soit accompli durant la sacralité temporelle des mois de Chawal, Dhou al Qi’da et Dhou al Hidja. Ce sont les trois derniers mois du calendrier hégirien.

En effet le pèlerinage ne peut s’accomplir qu’en un temps bien défini et en un lieu précis. C’est pourquoi la sacralité spatiale et temporelle est des conditions sine qua non pour la validité du pèlerinage.

Les piliers du pèlerinage :

Al ihram (la sacralisation)

Attawaf (la circumambulation)

Assa’y (la procession)

Al woqof bi ’Arafat (le stationnement à Arafat)

  • Al Ihram

Al ihram (la sacralisation) : Il symbolise la pureté originelle à laquelle aspire le croyant.

Cela consiste en la formulation de l’intention du pèlerinage selon les divers rites instaurés par le prophète (sur Lui et Sa famille la Paix et le Salut), à savoir :

Al ifrad (unidirectionnel), c’est accomplir la sacralité du hajj seulement sans la ’omra (pèlerinage restreint).

Al quirane (bidirectionnel), c’est accomplir le hajj et la ’omra l’une étant pénétrée de l’autre, c’est à dire interdépendant.

At-tamatou (allégement), c’est accomplir la ’omra avant la sacralité du hajj, ce qui allège la pratique de sacralisation pour le pèlerin. Al ihram s’effectue à partir du miqât (la halte de rassemblement). Plusieurs lieux sont définis, en fonction de la provenance du pèlerin. Ces lieux ne peuvent être dépassés sans état de sacralisation.

REGLES A OBSERVER DURANT LE IHRAM:

Avant même l’état de sacralité le pèlerin devra :

Se purifier : prendre un bain rituel tel celui des grandes ablutions, se couper les ongles, se nettoyer les aisselles et le pubis, ainsi que de se parfumer.

Retirer ses vêtements et porter deux étoffes (obligatoire pour l’homme) sur les parties inférieures et supérieures du corps, quant à la femme elle garde sa tenue vestimentaire habituelle sans impliquer une mode particulière.

Accomplir deux unité de prière, (rak’at).

Durant son état de ihram, le pèlerin devra faire la talbiya, appel d’imploration de Dieu.

Il est cependant interdit au pèlerin durant son ihram :

de porter des vêtements cousus, c’est à dire qui prenne la forme des membres corporels, de se parfumer, de couper ses ongles et ses cheveux, d’avoir des rapports sexuels ou une intimité sexuelle avec son épouse, de se couvrir la tête, pour les hommes, de témoigner en faveur d’un mariage ou même de contracter un pacte de mariage, de cueillir des végétaux ou de déraciner des arbres ou encore de chasser ou d’égorger du gibier. Il faut préciser que la femme, quant à elle, ne pourra se couvrir ni le visage ni les mains.

En cas de transgression d’une de ces règles, le pèlerin devra :

Soit sacrifier (immoler) un ovin ou un caprin, soit jeûner trois jours, soit accomplir une expiation qui consiste en le fait de nourrir six pauvres.

  • ATTAWAF

La circumambulation se fait autour de la ka’ba, le sanctuaire sacré à La Mecque. Il s’agit de sept tours en commençant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. On débute par La pierre noir, al hajar al aswad, elle se situe au coin qui précède la porte de la ka’ba et, l’on termine à la hauteur de La pierre noire. Cette pratique symbolise le fait de remonter le temps à la source, Abraham, celui qui a reconstruit la ka’ba, le père du monothéisme, qui se trouve selon un hadith au septième ciel, afin de purifier notre croyance de toute ingratitude.

Trois sortes de tawaff sont à noter :

tawaff al ifada (de la visite), piliers du pèlerinage,

tawaff al qodom (de salutation), acte surérogatoire,

tawaff al wada’ (d’adieu), recommandé, sauf pour la femme qui est en période d’indisposition pour cause des menstrues.

Il est primordial d’être en état de purification mineure pour que le tawaff soit valide.

La femme qui est en période de menstrues devra retarder son tawaff jusqu’à sa purification ; si son départ est proche et, qu’elle se trouve toujours en cet état, elle devra obligatoirement accomplir le tawaff qui est de l’ordre de l’obligatoire, Al ifada. Selon l’Imam Ja’afar Sadek, sur Lui La Paix, elle devra se purifier, à savoir prendre son bain rituel, al ghousl, ainsi que les petites ablutions, al woudo et l’accomplir car, c’est un état de nécessité primordiale et de circonstances atténuantes qui oblige d’accomplir ce rite du pèlerinage. Les jurisconsultes lui interdisent d’accomplir le tawaff al wada’, d’adieu, puisque celui-ci est de l’ordre du surérogatoire et n’est pas un pilier du pèlerinage.

Il est recommandé de saluer la pierre noire par signe d’allégeance en l’embrassant, l’Imam Ali, sur Lui La Paix, annonçait à Omar Ibn Al Khattab, que Dieu l’agrée, que cette dernière témoignera en faveur du pèlerin le jour de la rétribution, de son dévouement et de son allégeance pour Dieu exalté soit-Il.

Abou Soumahoro