Immatriculation des véhicules: Pourquoi le processus de régularisation s’accélère

Les initiatives se multiplient pour une mise en œuvre réussie de la vidéo-verbalisation. Celle-ci a permis d’enregistrer 3 millions d’infractions à fin avril 2022, dont 50% passés en contravention.

 

Sauf changement de dernière minute, le ministre des Transports animera la semaine prochaine une conférence de presse sur la question de la sécurité routière. Amadou Koné profitera de ce grand oral devant les médias pour dresser le bilan des 12 mois de mise en œuvre de la phase 1 de la stratégie nationale de sécurité routière avant de dégager les perspectives. «Immatriculation», «Permis à point », «Frappe à froid» (NdlR, gravure du numéro de série des véhicules sur leurs châssis). Tels sont les sujets qui seront également abordés. Le premier est un sujet majeur. Puisque la mauvaise reconnaissance automatisée de certaines plaques d’immatriculations constitue, malheureusement, un goulot d’étranglement pour le système de vidéo-verbalisation piloté par Quipux Afrique, concessionnaire de la mise en œuvre du Système de transport intelligent (STI). Le Directeur général de l’opérateur technique du Centre de gestion intégré du ministère des transports levait un coin du voile sur cet obstacle auquel fait face la détection électronique des infractions routières. «Aujourd’hui nous avons un gros problème sur les plaques d’immatriculations. Beaucoup de véhicules circulent sans plaques à Abidjan, certains avec des plaques défectueuses. D’autres circulent sans que les acquéreurs aient souscrit à la phase de mutation (…) », a dépeint Ibrahima Koné lors d’une tribune organisée en juin dernier, par l’Union nationale des  blogueurs de Côte d’Ivoire (UNBCI). Afin de remédier à cette situation, le gouvernement s’est engagé à ramener à un taux beaucoup plus important le passage des remontées aux contraventions. Ainsi, pour mettre fin aux irrégularités et aux lenteurs dans la mise à disposition des plaques d’immatriculation des véhicules, l’Etat ivoirien s’est fait accompagner d’alliés de taille pour une implémentation réussie de sa politique de sécurité routière. A la faveur d’une convention signée courant avril avec le gouvernement, l’entreprise Côte d’Ivoire Logistique s’est vue confier la fabrication et la commercialisation de plaques d’immatriculation des véhicules. Pour mener à bien cette mission, le concessionnaire du Guichet Unique automobile, site abritant l’unité de production des plaques, a coopté avec l’autorisation du ministère des transports, les services de l’entreprise Mayelia Automotive. Pour la benjamine du contrôle technique automobile, le déficit est réel. L’entreprise estime à 40.000 le besoin national de plaques d’immatriculation. Une motivation supplémentaire qui amène l’Etat à diligenter le processus d’identification. A cet effet, le ministère des Transports a lancé dans le mois d’août un appel d’offres national relatif à la fourniture de plaques vierges sécurisées, la fabrication et la pré-impression des plaques, la mise en place d’un système informatique de numérotation et d’impression des plaques d’immatriculation des véhicules automobiles. Au cours de cette conférence de presse, le ministre va donc réitérer son appel au sursaut citoyen pour l’adoption des bons gestes de sécurité routière et de civisme.

 Isaac Krouman