Interview avec Soumaila Bamba, Consul Général de la Côte d’Ivoire en Arabie Saoudite

 

Chaque année, à l’instar de millions de pèlerins, ceux de la côte d’Ivoire rejoignent le sol saoudien. Pour ce faire, plusieurs instances ivoiriennes entrent dans le processus de l’accomplissement de ce 5ème  pilier de l’lslam. Outre le Commissariat du hadj, quel rôle joue le consulat ivoirien présent sur le sol saoudien? Des éléments de réponses avec l’Ambassadeur du consul général de la République de Côte d’Ivoire à Djedda, Soumaïla Bamba qui a pris fonction depuis le 09 mai 2019.

Comme nous sommes dans le cadre du hadj, quel est l’apport du consul dans tout ce processus ?

Le rôle du Consulat général dans l’organisation du hadj est assez large, il faut le dire depuis le contact, la recherche de logements, depuis la finalisation des contrats avec les partenaires saoudiens, la finalisation aussi des contacts avec les transporteurs aériens et la facilitation du séjour des organisateurs privés en Arabie Saoudite également. Nous sommes au début et pratiquement  tout au long de l’organisation.

Bientôt ce sera le séjour de Mina et à la fin  Mouzdalifa quel a été l’apport du Consul dans tout ce processus ?

L’apport du Consulat, c’est de faciliter le contact du Commissariat du Hadj avec les autorités saoudiennes qui sont les Mouassassa, ce sont les bureaux qui sont mis en place pour le suivi à Mina, Arafa, Mouzdalifa et le retour à la Mecque. Donc, nous avons assuré cette coordination, nous nous sommes assurés aussi que les dispositions mises en place sur ces sites du circuit cultuel du hadj sont véritablement commodes et satisferont nos pèlerins. Et je pense que je puis rassurer tous les pèlerins à ce jour que tout est mis en œuvre que l’accomplissement des rites du Hadj se fasse dans les meilleures conditions possibles.

Au-delà de ces charges liées au hadj, quelles sont les autres tâches du Consul ?

Au-delà de cette mission d’organisation du Hadj, le Consulat a également la charge du suivi de la communauté ivoirienne vivant en Arabie Saoudite. Nous leur assurons toutes les facilités par rapport à l’état civil, nous les aidons également dans les actes de mariage ou bien lorsqu’il y a des difficultés en mailles avec les autorités saoudiennes, nous essayons d’intercéder pour essayer de soulager un temps soit peu nos compatriotes.

Parlant des ressortissants déjà dans le processus du Hadj on a vu qu’il y a le recrutement  des résidents comment se fait-il?

Effectivement, nous avons souhaité auprès des logeurs des partenaires que nos compatriotes qui sont résidents puissent être associés à la prise en charge de nos pèlerins en Terre Sainte et ils ont adhéré à notre idée. Et puisque que de plus en plus le nombre de pèlerins ivoiriens s’accroît, les besoins s’intensifient par conséquent, la main-d’œuvre est beaucoup demandée. En plus des encadreurs qui arrivent de Côte d’Ivoire nous avons besoin d’un surplus de personnel pour essayer d’assurer le suivi des pèlerins. C’est dans ce cadre que les logeurs nous apportent leur concours, ils ont désigné aussi bien à Médine qu’à la Mecque un certain nombre pour épauler les encadreurs qui arrivent d’Abidjan.

Parlant toujours des résidents, certaines commerçantes s’installent devant les hôtels.  Mais après, elles sont chassées par les policiers. Qu’en est-il réellement ?

Vous savez, il y a des dispositions saoudiennes qui interdisent d’exercer toute activité commerciale aux abords des immeubles. Mais de temps en temps nous essayons d’appeler les logeurs pour accorder certaines facilités à nos compatriotes qui n’attendent que cette saison du Hadj pour se faire un peu d’argent. Mais, s’il arrive que la municipalité se présente, nous leur demandons de respecter les dispositions qui sont annoncées par les autorités saoudiennes. Et ils s’alignent c’est pour cela que vous avez constaté que la municipalité vient pour essayer de mettre un peu d’ordre.

Il y a certains qui n’ont pas leur papier de séjour ?

Oui, il faut dire que c’est la difficulté que nous rencontrons ici,  90% de nos compatriotes résidents n’ont pas le titre de séjour ce qui rend difficile leur suivi. Ils sont dans la clandestinité et ils sont obligés à chaque fois de se cacher. Dans la clandestinité, il est difficile se faire un emploi décent, donc ils sont généralement dans les petits métiers très peu rémunérateurs, ce qui rend leur séjour un peu difficile. Mais nous essayons de les encourager, de les soutenir et de leurs demander de faire en sorte qu’ils puissent être dans les règles vis-à-vis du Royaume.

Quel est le conseil du consul pour les pèlerins ?

Le conseil que nous donnerons aux pèlerins c’est de suivre les encadreurs, les dispositions ont  été prises pour un encadrement de proximité. Chaque encadreur a un nombre de pèlerins sous sa coupe qu’il suit, qu’il encadre et les pèlerins doivent véritablement s’aligner derrière leurs encadreurs, suivre les conseils. Mais en plus de la pratique religieuse, ils doivent aussi veiller à leur santé, s’hydrater et éviter tout ce qui est boisson gazeuse, boisson sucrée et véritablement nous pensons qu’en suivant ces directives, le Hadj s’accomplira dans les meilleures conditions. Nous les encourageons et nous prions Dieu pour que le Hadj se déroule dans les meilleures conditions.

 

SIRA col Touré