Irelle Kouakou : Mon but final est de créer un véritable campus Le Reuz

Née en Côte-d’Ivoire, Québécoise entre ses 16 et 25 ans, Irelle Kouakou a posé ses valises en France et à Vannes en 2016. Elle est aujourd’hui à la tête de Le Reuz et membre des Vananas.

Femme aux trois cultures, porte-parole du bien-être, du bien-vivre et du bien-faire ensemble, Irelle Kouakou est partout. À la tête de Le Reuz, chez les Vananas, au sein d’Entreprendre au féminin, la native de Bouaké en Côte-d’Ivoire secoue Vannes depuis bientôt deux ans. Prêts à entrer dans sa danse ?

Si vous avez rendez-vous avec Irelle Kouakou dans son bureau de Le Reuz à Vannes, un conseil, ne planifiez rien à la suite dans votre agenda. C’est juste qu’entre deux questions, elle est capable de répondre à trois appels, envoyer un mail urgent, orienter un technicien, vous proposer un café et une sucrerie chocolatée tout en se levant trois fois de son siège pour prendre soin de ses coworkers. « Je suis un électron libre, je suis un papillon et parfois je me mets en mode Activator », justifie, « sourire Colgate » sur le visage, la patronne du 25-27 avenue Saint-Symphorien. Hyperactive au boulot, passionnée par la psychologie humaine, fervente défenseure du bien-vivre et bien-faire ensemble, la jeune femme de 28 ans s’est rapidement imposée comme une tornade de fraîcheur dans le paysage vannetais. Attention, cyclone en vue…

Mon but final est de créer un véritable campus Le Reuz

« En plus de Vananas et des soirées à thème organisées, mon but final est de créer un véritable campus Le Reuz. Au milieu, prendra place un concept store axé sur le textile où l’on fera du prêt-à-porter et du sur-mesure. À côté, j’imagine bien un espace de projection car j’adore le cinéma. Puis, une autre grande salle pourra être louée par des gens qui ont des projets mais pas d’emplacement. Et pourquoi pas des cours de danse ? », s’imagine déjà la native de Bouaké en Côte-d’Ivoire.

Deux mamans dans deux pays

Elle est comme ça Irelle, depuis ses premiers pas sur les sentiers rouges africains. Au gré de ses voyages et rencontres, elle rêve, elle expérimente, elle concrétise, elle expérimente, elle s’engage, elle expérimente. À 100 %. Tout le temps. Peu importe les embûches et les aléas de la vie. « Je suis restée au pays jusqu’à mes 16 ans. À Abidjan, on a connu le coup d’État de 1999 et là, mes parents ont tout perdu. On s’est alors réfugiés dans un petit village à Daoukro, avec toute ma famille, les cousins. Puis, en 2007, j’ai rejoint ma mère biologique installée à Montréal. Car oui, j’ai deux mamans. La femme de mon père qui m’a élevée au pays et celle installée au Canada », confesse la passionnée d’afrobeat, adepte de la petite balle jaune et ex-pratiquante de taekwondo.

Soit je restais en Côte-d’Ivoire sans l’amour, soit je rentrais à Vannes sans l’emploi, j’ai choisi

À 7 700 kilomètres de son bourg natal, Irelle Kouakou se transforme en autodidacte touche-à-tout. Salariée dans une épicerie, vendeuse dans une boutique de fringues, serveuse dans un bar de nuit, conseillère en vente dans une boutique de stores… Avec en parallèle des crédits d’études validés dans la communication et l’obtention d’un BTS accéléré en tourisme. « Au final je suis restée dix ans au Québec. Faute de moyens, il m’a fallu attendre 2015 pour revenir chez moi, durant un mois et demi à Abidjan. En rentrant, j’ai sollicité un Programme vacances travail (PVT) pour venir en France car j’avais besoin d’un nouveau challenge. Et puis, mon compagnon rencontré à Montréal est breton d’origine », analyse-t-elle, avec le recul.

Une marque de vêtements

Enfin posée ? C’est mal la connaître. « Mes parents me manquaient, je voulais monter ma marque chez moi, et j’ai finalement trouvé un super job à Abidjan, où j’organisais séminaires, salons, événements durant deux mois. Mais bon, c’était soit je restais en Côte-d’Ivoire sans l’amour, soit je rentrais à Vannes sans l’emploi, j’ai choisi ». En février 2018, le Reuz naît grâce à la volonté du couple. En 2019, Irelle Kouakou s’éclate, réussit et inspire ceux et celles qui l’entourent. Sa prochaine étape, sorte de rêve ultime, croiser des gens dans la rue porter sa propre marque de vêtements baptisée IK ou KI, ça reste à définir. On reprend rendez-vous durant la prochaine décennie pour faire le point ? Deux heures d’entretien suffiront, c’est bon ?

Irelle Kouakou en dates

22 août 1991. Naissance à Bouaké en Côte-d’Ivoire avant de déménager successivement à Abidjan puis Daoukro.

  1. Départ pour le Canada, direction Montréal, pour y rejoindre sa mère biologique.
  2. Premier retour en Côte-d’Ivoire depuis l’âge de 16 ans et son envol outre-Atlantique.

21 juin 2016. Arrivée à Vannes.

1er février 2018. Création de l’espace de co-working Le Reuz situé au 25-27 avenue Saint-Symphorien à Vannes.

2018-2019. Présidente de la commission Entrepreneuriat au féminin pour le Morbihan, une structure de la CPME.

23 janvier 2019. Fonde les Vananas avec Nathalie, Stéphanie, Laure et Alexia, association dont le but est « de faire bouger Vannes en créant des moments de rencontre autour de la musique, de l’art, du bien-être, de la culture ».

29 novembre – 1er décembre 2019. Mène le projet Create for… The Planet, événement vannetais qui réunira 50 participants. Chacun d’entre eux aura 54 heures pour préparer un projet entouré de professionnels et spécialistes du monde de l’entreprise.