La laïcité et nous : vivre ensemble n’est pas une option ; c’est une obligation

Je me souviens encore comme hier en étant étudiant, comment il a fallu travailler avec intelligence pour obtenir un local pour la mosquée au sein du campus de l’université de Cocody. Un peu plus tard, adulte, il a fallu utiliser la même manière douce pour obtenir, au Plateau, la mosquée Salam qui fait aujourd’hui la fierté de toute la Côte d’Ivoire. Parce qu’en Côte d’Ivoire, celle, à nous léguée par nos ancêtres est une Côte d’Ivoire plurielle, multiethnique, et multireligieuse.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’exercice de l’islam dans l’espace public est aussi mal vu par certains musulmans. Car eux et certains non musulmans ont une lecture parcellaire et partielle de la laïcité et de la République. Pour eux, laïcité et république riment avec anti religion. Ces personnes vont même jusqu’à voir dans le port du boubou, les jours de travail comme une défiance à la laïcité ou à la république. Il m’a été ainsi rapporté deux cas qui nous rappellent un récent passé vécu par les musulmans dans ce beau pays. Dans un grand ministère de la place, un haut fonctionnaire musulman en boubou le, un vendredi, a été mal vu par ses supérieurs hiérarchiques, et qui le lui ont fait savoir ouvertement. Cette scène s’est passée en 2017 sous le régime du RHDP.
La seconde histoire, toujours en 2017, se passe également dans un grand ministère de la république. Pour aider ses agents à effectuer leur prière de Zouhr et Asr, un responsable avait dédié à ceux-ci un local non occupé, un local abandonné. Son successeur, dès la prise de de fonction ferma la mosquée sans aucune explication.
ABOU KHALFATIM