La promotion de l’Islam à travers l’école

C’est la rentrée scolaire et plusieurs enfants musulmans ou de parents musulmans joignent et rejoignent les bancs de l’école pour y passer une bonne partie de leurs journées loin du regard des géniteurs. Leur devenir socioprofessionnel et souvent toute leur existence présente en sont tributaires. L’école est donc au cœur de l’éducation, de l’évolution spirituelle et sociale de ces enfants. Au regard de ce constat, les parents et jeunes musulmans sous la houlette de différentes autorités religieuses islamiques du pays ont compris la nécessité de faire la promotion de l’islam à travers ce moule de la formation, de l’apprentissage et de la recherche de la connaissance que constitue le milieu scolaire. De nombreuses actions sont entreprises mais des attentes restent à satisfaire pour une meilleure promotion de l’Islam dans le milieu Education-formation en Côte d’Ivoire. De nombreuses initiatives en faveur d’une identité scolaire islamique existent … Dieu a fait de la communauté musulmane la meilleure surgie sur cette terre et le prophète a invité les musulmans à procéder à son enseignement donc à son expansion à travers le monde. En référence à ce statut privilégié et à cette exhortation prophétique, les musulmans, s’activent à travers tous les canaux et secteurs d’activités possibles pour atteindre cet objectif de promotion pérenne de l’Islam en Côte d’Ivoire, Etat constitutionnellement laïc. L’école est aujourd’hui un chantier important et les actions apparaissent tant au niveau de la mise en place des structures académiques que de l’activité des organisations islamiques de jeunes dans le milieu. Les structures scolaires destinées à favoriser la promotion de l’islam sont diverses.

Depuis plusieurs décennies, les écoles primaires et secondaires islamiques ont vu le jour en Côte d’Ivoire. Des universités islamiques ont même commencé à se multiplier dans l’environnement académique. Toutes ces structures ont pour vocation principale d’enseigner la science islamique aux différents pensionnaires, de diffuser le message d’Allah. Ces structures académiques purement islamiques ou Madersa sont secondées par des écoles confessionnelles islamiques qui, tout en appliquant le programme scolaire officiel du pays, instruisent les élèves sur les pratiques de la religion musulmane. Elles ont l’avantage de former doublement les enfants et de leur octroyer des diplômes reconnus par les pouvoirs publics. Au regard de l’importance de ces structures de formation dans la promotion de l’Islam, les autorités religieuses de premier rang luttent pour faire reconnaitre les diplômes délivrés par les écoles Madersa et aident également à la mise en conformité aux normes requises plusieurs écoles confessionnelles. Toutes choses qui permettront de fidéliser et même d’attirer plusieurs parents d’élèves vers ces écoles. Au niveau des organisations islamiques, elles sont plus perceptibles au niveau des écoles dites laïcs. En effet, depuis la fin des années 1970, plusieurs organisations de jeunesse islamiques sont apparues dans le milieu scolaire et universitaire. Encadrés par des devanciers et même des Imams issus des écoles islamiques, ces mouvements ont réussi par des sacrifices et grâce à leur ingéniosité à promouvoir la pratique de l’Islam à l’école. Aujourd’hui, les plus connus et les plus actifs sont l’AEEMCI, la CEEMUCI, le Mouvement Al Mouwahhidoun qui agissent méthodiquement pour faciliter l’accomplissement des actes cultuels, la formation spirituelle des jeunes élèves et étudiants dans leur environnement.

A leur initiative, on assiste à de nombreux séminaires nationaux, régionaux, départementaux pour enseigner l’Islam à cette frange de la population musulmane qui semblait être défavorisée en termes de sciences et pratiques religieuses à cause du principe de la laïcité du système scolaire étatique. Il résulte de leurs actions bien évidemment une meilleure compréhension et une bonne pratique de la foi islamique par ces jeunes qui seront tenus d’éduquer leurs futures progénitures conformément aux règles de l’Islam. …mais des attentes restent à satisfaire pour une meilleure promotion de l’Islam à l’école Les initiatives citées plus haut ne pouvaient qu’accentuer la promotion de l’Islam dans le milieu scolaire. Toutefois de nombreux freins atténuent leurs effets. Elles concernent notamment la qualité des formations dans les écoles islamiques ainsi que la pleine adhésion et l’implication réelle de l’ensemble des musulmans dans la mise en œuvre effective de l’identité islamique par le biais l’école. Les structures d’enseignement purement islamiques ou Madersa ne disposent pas, pour l’heure, d’une gamme variée de formations pouvant intéresser les non-musulmans qui sont les véritables cibles en matière de promotion de l’Islam. En dehors des personnes spécialement intéressées par les fonctions d’Imam ou d’enseignants dans lesdites écoles, elles n’attirent pas pour le moment la grande partie des parents musulmans dans le cadre de la scolarisation de leurs enfants. Quant aux écoles confessionnelles, en raison de l’insuffisance de professionnalisme qui caractérise la majorité de celles-ci, elles ne suscitent pas trop d’engouement par rapport aux écoles laïcs et chrétiennes. En plus, les résultats scolaires des enfants de ces écoles ne sont plus exceptionnels. Cela ne contribue pas à distinguer positivement ces structures à l’égard de leurs concurrents et ne peut inciter les parents d’élèves en quête de performance à confier la formation de leur progéniture à ces écoles.

En ce qui concerne l’implication des musulmans à la promotion de l’Islam par l’école, elle reste à désirer. Or, la promotion du système de formation islamique ne saurait être efficace si les premiers concernés n’agissent pas en conséquence pour l’atteinte de cet objectif. Les écoles confessionnelles islamiques et les Madersa bénéficient rarement du soutien financier, matériel et pédagogique des cadres et intellectuels musulmans. Elles sont généralement l’œuvre de personnes motivées et passionnées aux moyens très limités qui essaient d’assurer le service minimum en faisant du sur place. On continue même d’avoir des parents musulmans qui privilégient la scolarisation de leurs enfants dans des écoles confessionnelles chrétiennes et interdisent à leurs enfants de militer dans les associations islamiques constituées. Relativement aux élèves musulmans qui militent dans les associations islamiques scolaires, leurs résultats ne sont pas toujours incitatifs pour les camarades qui sont en dehors de leur mouvement.

Alors que le contraire aurait favorisé une adhésion populaire de tous les jeunes musulmans consciencieux ainsi que l’exhortation des parents à leurs enfants de les suivre dans leurs actions de promotion de l’Islam. En définitive, le milieu scolaire est aujourd’hui plus qu’important voire indispensable dans la promotion de l’Islam en Côte d’Ivoire. Les musulmans doivent alors y assumer véritablement leurs obligations afin de parvenir à une identité islamique scolaire et universitaire. Il en résultera de nombreux fruits qui favoriseront le plein épanouissement de la communauté musulmane dans le pays. Dès lors, il revient aux autorités religieuses et organisations de jeunesse scolaire et estudiantine islamiques de poursuivre les actions entreprises. Les cadres et intellectuels musulmans doivent prêter mains fortes au secteur de l’éducation qui promeut les valeurs islamiques. Les parents d’élèves et leurs enfants ont le devoir de s’impliquer en privilégiant pour les premiers les structures islamiques dans la scolarisation de leur progéniture, tandis que les seconds doivent rechercher l’excellence dans le travail scolaire. Plaise à Allah à chacun la lumière et l’énergie nécessaires à l’accomplissement desdites obligations !