La Zakat, aumône sur les biens commerciaux

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

Il est un devoir de payer la zakât sur les biens commerciaux qui sont acquis à l’origine en échange d’une contrepartie si ces biens ont atteint le seuil à la fin de l’écoulement d’une année lunaire. Et la signification du commerce, c’est faire tourner les biens de la vente et l’achat dans le but de faire des profits. Par la restriction que les biens doivent être acquis à l’origine contre une contrepartie on exclut ce qui est acquis gratuitement, il n’y a donc pas de zakât sur cela, comme par exemple si une personne a reçu un héritage ou si quelqu’un lui a fait un don.

Il y a des conditions pour que la zakât soit une obligation sur ces biens, parmi lesquelles :

1 – L’écoulement d’une année lunaire : les biens commerciaux sont évalués à la fin de l’écoulement d’une année (Hawl) en fonction de la monnaie précieuse (naqd) c’est-à-dire l’or ou l’argent métal avec laquelle ils ont été achetés. Ainsi, si les biens ont été achetés avec de l’or, ils seront évalués en or et s’ils ont été achetés avec de l’argent métal, ils seront évalués en argent métal ; et s’ils ont été achetés avec une autre monnaie que ces deux-là, ils seront évalués avec la monnaie précieuse (naqd) la plus utilisée dans le pays. Si la monnaie précieuse la plus utilisée est l’or, ce sera avec de l’or et si c’est l’argent métal, ce sera avec de l’argent métal. Et si les biens commerciaux ont atteint le seuil, la zakât est devenue obligatoire sur eux, sinon elle ne l’est pas, et l’on doit payer sur ces biens le quart du dixième.

De plus, dans l’école de l’Imam Ach-Châfi`iyy, il est un devoir lors du versement de la zakât, de donner l’or même ou l’argent métal même, alors que selon Abôu Hanîfah, il suffit de donner l’équivalent de la valeur de la zakât dans n’importe quelle monnaie et il est valable selon lui également de donner autre chose que de la monnaie parmi les biens eux-mêmes avec pour condition que les biens commerciaux selon lui soient évalués avec la monnaie précieuse la plus profitable aux pauvres. On prend en considération, lors de l’évaluation de la valeur des biens par rapport à leur prix de vente aux gens sur le marché. Et ce que la personne dépense de ce bien pour ses besoins durant l’année ou ce qu’elle donne en aumône n’entre pas en compte lors de l’évaluation de la zakât. De même, ce que la personne garde pour s’en servir en tant que nourriture, boisson, vêtement ou autre que cela, n’entre pas en compte non plus.

2 – Que l’intention de pratiquer le commerce ne soit pas interrompue avant l’écoulement d’une année lunaire ; si la personne interrompt donc l’intention de pratiquer le commerce avant l’écoulement de l’année, elle n’aura pas à payer dessus la zakât. Par contre, si elle interrompt l’intention de pratiquer le commerce après l’écoulement d’une année, elle devra payer la zakât pour l’année qui s’est écoulée, et en ce qui concerne le futur, ses biens auront perdu leur statut de biens soumis à la zakât.

Quant aux biens commerciaux qui constituent une dette, la zakât est obligatoire sur eux chez l’Imam Ach-Châfi`iyy. Mais chez l’Imam Abôu Hanîfah, on déduit la valeur de la dette de celle des biens commerciaux lors de l’évaluation de la zakât s’il n’est pas capable de la rembourser.

Il n’y a donc pas de zakât à payer sur d’autres biens que ceux qui ont été cités, comme par exemple la maison que son propriétaire exploite en location, même s’il possède plusieurs immeubles.

De même, celui qui a une voiture qu’il loue aux gens ou qu’il utilise pour son usage personnel, il n’est pas un devoir de payer la zakât sur elle. Il en est de même pour les machines que l’on trouve dans les usines et qui sont utilisées dans la filature, la couture ou autre que cela, il n’y a donc pas de zakât sur ces machines, car elles ne sont pas exploités pour la vente et l’achat dans un but commercial.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allâh, le Créateur du monde.

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