Le Ramadan est une école spirituelle

Le jeûne, qui est une abstinence du corps et un éloignement du monde matériel, est avant tout un exercice spirituel. Il rappelle la dépendance de l’Homme vis-à-vis de son Créateur. Par la discipline de l’abstinence, le croyant s’élève spirituellement. C’est le véritable objectif du jeûne : la piété et le bon comportement qui en découlent. Le Coran rappelle en effet : « O croyants, le jeûne vous a été prescrit comme il fut commandé à ceux avant vous, afin que peut-être vous atteigniez la piété. » [2.183] Jeûner sans corriger son comportement, sans faire preuve de générosité, de patience, de compassion, c’est jeûner dans la forme, c’est trahir l’esprit du message. Les fruits du jeûne doivent être visibles, même au-delà du Ramadan. Le Ramadan est une école spirituelle et le jeûne un exercice. Pendant un mois, le croyant entraîne son cœur à contrôler son corps. Face au corps et à ses besoins, face à la parole et à ses dérives, face à l’envie et à ses pulsions, le cœur du croyant, mû par la conscience intime de Dieu, apprend à résister.

Tout au long de ce mois, le croyant, par sa discipline, purifie son corps et son esprit. En raison de la paix et de l’état spirituel que le jeûne procure, le croyant attend généralement avec ferveur le début du Ramadan et s’attriste de le voir s’achever. La fin du Ramadan est marquée par l’une des deux grandes fêtes du calendrier musulman : l’Aïd al-Fitr, ou fête de la rupture du jeûne. Les croyants la célèbrent en famille et avec les proches. On offre souvent des cadeaux aux enfants, on porte de beaux habits, on rend visite aux voisins et aux proches… Les croyants donnent une petite somme à titre de charité (zakat al-fitr) à ceux dans le besoin de manière à ce que tous puissent célébrer dignement la fin du jeûne. Comme les autres piliers de l’Islam (prière, aumône purificatrice et pèlerinage), le jeûne inscrit la dimension individuelle dans la dimension collective. La pratique doit rapprocher le croyant du Créateur tout en le liant à une communauté de foi à laquelle il se doit de contribuer positivement. La vraie foi n’est pas un isolement, elle implique un équilibre entre l’élévation spirituelle individuelle et la contribution active collective. Préparer l’audelà sans négliger l’ici-bas.