LES RENDEZ-VOUS DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Lagassane Ouattara :

‘’Les conditions sont favorables pour l’ouverture des banques islamiques’’

Quelques mois après son lancement officiel, Islamic Finance Promotion and Research Organisation (IFPRO) a organisé à la salle polyvalente de la chambre de commerce d’Abidjan-Plateau, sa première activité intitulée les rendez-vous de la finance islamique. C’était le vendredi 29 mars 2019.

« Les facteurs clés du succès pour l’implantation réussie d’une banque commerciale islamique en Côte d’Ivoire » est le tout premier panel de ce rendez-vous de la finance islamique initié par l’IFPRO. Ce panel a été animé par Lagassane Ouatera, Expert en finance islamique, Investment Associate chez Islamic Developpement Bank (IDB). A travers les rendez-vous de la finance islamique, l’IFPRO souhaite promouvoir et vulgariser la finance islamique partout en Afrique de l’Ouest. Dans son développement, Lagassane enseigne que la finance islamique par essence repose sur les principes des transparences et de justice sociale dont l’essentiel des produits sont structurés de sorte à respecter les deux parties. Parlant des produits de la finance islamique, il en existe plusieurs entre autre le maronna, l’ijara, le soukouk, le tawarouk et bien d’autres.

Concernant le moraba, la banque achète un bien qui est désiré par son client et lui revend ce bien. Il y a aussi une possibilité d’offrir le produit tel que ‘’l’ijara’’ qui est une pratique qui se rapproche de la finance conventionnelle qu’on appelle ‘’l’isi’’ donc le principe d’acheter un bien et le louer au client pour qu’il le paye de manière progressive jusqu’à échéance. Nous avons d’autres types de produits tels que ‘’le Salam’’ qui couvre le secteur de l’agriculture, des produits qui peuvent permettre de faire des transferts de fond directement à travers le produit qui s’appelle ‘’le tawarouk’’ et d’autres types de produits qui couvrent les infrastructures. En bref, la finance islamique essai de couvrir l’ensemble des besoins des utilisateurs. Ainsi, ils doivent être rassurés que la finance islamique aujourd’hui est structurée et bien outillée pour offrir les services qui répondent aux besoins des uns et des autres.

La banque centrale qui regroupe 8 pays dont la cote d’ivoire a récemment mis en place depuis mars 2018, une instruction sur la banque islamique donc sur le plan de la règlementation, on peut dire qu’il y a une loi qui s’offre. Il y a un potentiel énorme inexploité de manière générale sur le secteur de la banque. La finance islamique qui se veut être une finance transparente et qui promet la justice sociale, a de la place aujourd’hui en termes de potentialité et de possibilité de marché pour s’implanter avec succès dans le pays. Ce qui faudra retenir, c’est qu’il y a une industrie qui s’appelle la finance économique qui fait son chemin depuis un certain nombre d’années, et connait une croissance extraordinaire avec un total actif de plus de 2 400 milliards de dollars à travers le monde entier.

Les pays sont en train de prendre l’élite pour développer la finance islamique dans et la Côte d’Ivoire est partante. L’ensemble des pays de la sous-région devrait se l’approprier car c’est une possibilité qui leur permet d’avoir accès à des capitaux supplémentaires et sortir de la zone de confort traditionnelle, en rentrant dans les zones des pays développés comme l’Europe, les Etats Unis. Ce faisant, on peut avoir accès à d’autres sources de financement qui viennent du système financier islamique. Enfin je pense que la Côte d’Ivoire devrait saisir cette opportunité pour mettre en place un écosystème qui favorise le développement de cette industrie pour le pays et que tous les utilisateurs internes en bénéficient.

Quant à Touré Sory, il a fait savoir que cette activité est composée d’experts pour échanger sur des problématiques de développement islamique en Côte d’Ivoire et dans la zone UEMOA. Toutefois, les conditions sont favorables au niveau de la bande centrale qui a autorisé l’ouverture des banques et des micro-finances islamiques. Cependant, il existe des contraintes au niveau de la compréhension de la finance islamique, le défi de la mobilisation d’adhésion et le défi du renforcement de capacités. Notons que la finance islamique est basée sur certains principes dont l’interdiction de l’intérêt, le partage des pertes, des profits et l’endossement de l’autofinancement