Michel camdessus et la jeunesse ivoirienne : le rêve et la réalite

Michel CAMDESSUS, ancien Gouverneur de la Banque France et an- cien Directeur Général du Fond Monétaire In- ternational, vient de séjourner dans notre pays. Il a rencontré les hommes politiques, les opérateurs économiques, mais aussi et surtout les jeunes de Côte d’Ivoire. Dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin du 04 Juin 2018, l’ancien Directeur Général du FMI nous livre les rêves des jeunes ivoiriens, interrogés par son épouse et lui à l’Institut Polytechnique de Ya- moussoukro. Voici leurs rêves : « Nous voulons apporter notre pierre à l’édifice de la construction de la Côte d’Ivoire ( convi- vialité, le sens de la transcendance, de la communauté) créer des familles et avoir un avenir meilleur pour nos enfants, un p

ays de sécurité où on n’est pas agressé ou molesté ; un pays propre ( nous sommes prêts à nous constituer en brigade), un pays décentralisé pour ne pas nous agglu- tiner tous

à Abidjan ; une vie politique non influencée par des partis politiques tour- nés vers le passé, la société civile est en- train de se réconcilier et veut construire le pays , mais que l

a c


lasse politique ne nous ramène pas aux problèmes d’hier. Nous savons que l’état peut faire beaucoup, mais nous voulons prendre part à l’effort

national pour le progrès, une jeunesse sans paresse intellectuelle, faire partie de l’élite intellectuelle africaine, la lutte contre la corruption, la formation continue des en- seignants ».

Le rêvede la jeunesse ivoirienne n’est-il pas aussi le rêve de la majorité écrasante des ivoiriens et de tous ceux qui habitent dans notre beau pays ? Paix, Sécurité Tra- vail et Convivialité. Mais ce que je retiens fondamentalement et personnellement, c’est la phrase suivante des jeunes. « Nous savons que l’Etat peut faire beau- coup, mais nous voulons prendre part à l’effort national pour le progrès ! » Si chaque citoyen faisait comme ces jeunes en notant honnêtement et objectivement, ce que l’Etat a fait d’abord et ensuite ce que lui-même peut faire, nous serions très loin dans le cheminement vers le progrès pour chacun et pour tous. Car ce n’est qu’en faisant ce constat que nous saurions d’abord que l’Etat ne peut pas tout faire en même temps, d’où notre responsabilité personnelle dans la construction continue du pays.

En un mot comme en cent, l’Etat doit d’abord cultiver l’humilité en ne faisant pas croire qu’il peut tout faire. Ensuite, il doit demander humblement et sincèrement l’appui de ses citoyens dans sa difficile tâche de construction du pays.