Mon identité en année électorale…

Le 18 février dernier, l’Office National de l’Etat Civil et de l’Identification (ONECI) a fait le lancement officiel des nouvelles cartes nationales d’identité (CNI) ivoirienne, soit à huit (8) mois des élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Cette annonce a fait renaître les débats, notamment au sein de la classe politique pour qui, le document va au-delà de la simple identification des ivoiriens. Dans une telle appréhension, l’opportunité de la CNI en termes de moment, son coût, ses modalités pratiques d’établissement et de délivrance sont discutées sur fond de bataille électoraliste. Le citoyen lambda se trouve du coup pris au piège de cet antagonisme qui conduit, dans certains cas, à un déni de sa nationalité ivoirienne. Actuellement, sous la pression du délai butoir de la validité des Cartes Nationales d’Identité (CNI) actuelles et du nombre très limité des centres d’enrôlement, beaucoup d’ivoiriens sont angoissés par la question du renouvellement de leurs pièces d’identités. Pendant ce temps, les politiques, selon le cas, soutiennent ou dénigrent ouvertement tout le processus. Toutefois, aux fins d’obtenir le maximum de voix à l’occasion des échéances électorales imminentes, certains politiques, plus stratèges et nantis, se permettent de financer pour des personnes les frais d’établissement de leur CNI. L’identité ainsi marchandée est à l’origine de l’hypocrisie de certains électeurs à l’égard de leurs bienfaiteurs politiques ou de l’atteinte grave à la démocratie véritable en raison de l’absence de liberté de choix des électeurs en situation de dénuement total. En tout état de cause, l’idéal serait de faciliter, dans la mesure du possible, l’accès des citoyens à l’ensemble des documents d’identification, à l’effet d’éviter de créer des situations stressantes pour tous. A cet égard, les gouvernants, la classe politique dans son ensemble, les organisations de la société civile doivent être proactifs dans leur rôle tribunicien et s’entendre sur des solutions d’intérêt général. Quant aux populations, elles ne peuvent pas non plus rester en marge de cette recherche, elles doivent plutôt s’impliquer et participer effectivement à la mise en œuvre des remèdes pertinents.

Plaise à Allah d’inspirer chacun de nous !