«On n’est vraiment pas pris en charge»

Ziketh Elodie, spécialiste du sprint et des haies, a fait partie de la délégation ivoirienne aux championnats d’Afrique, au Nigeria. Elle est revenue de cette expédition avec une médaille d’argent au relais 4 x100 m. Finaliste des 100 m haies, elle fait le bilan de sa participation à ce rendez – vous continental. Ziketh Elodie évoque quelques difficultés rencontrées au cours de cette saison.

Quel bilan faites-vous de votre participation aux 21èmes championnats d’Afrique senior à Asaba, au Nigeria ?

Je suis un peu déçue au niveau de mon 100 m haie parce que j’ai eu une très bonne saison hivernale et une très bonne préparation. Ça n’a certes pas été facile pour des problèmes personnels mais j’ai tenu le coup et essayé d’aller jusqu’aux Championnats d’Afrique. Vraiment, je ne m’attendais pas à cette contre-performance. Mais, il faut l’accepter et revenir plus forte les années suivantes.

Au niveau du relais 4 x100 m, je suis contente même si je n’ai pas gagné l’or ; lorsqu’on ne travaille pas un relais dans l’année et que d’autres athlètes passent toute l’année à le travailler, il faut se rendre à l’évidence. Le relais, c’est toute une année de  travail.

Comment  jugez – vous le niveau de ces 21ème Championnats d’Afrique senior ?

Ces championnats ont un très bon niveau. Il y a des athlètes de très haut niveau et d’autres moins forts. Mais, on essaye de s’accrocher au plus fort pour essayer de battre un record personnel.

Racontez- nous le problème personnel que vous avez eu ?

C’était un problème financier puisqu’on n’est vraiment pas pris en charge par le gouvernement donc au bout d’un moment, il y a des sacrifices à faire. Travailler ce n’est pas la meilleure chose à faire quand on veut être un athlète de haut niveau, il y a des charges (payer le coach et le loyer) donc j’ai dû faire un choix, à contre cœur, qui m’a coûté très cher. Lorsque tu travailles beaucoup pour pouvoir subvenir à tes besoins, les entraînements sportifs prennent un coup. Il ne faut pas se voiler la face, tu n’es plus performant, cela a des répercussions sur les compétitions.

Pendant deux mois, j’ai dû travailler. Je me débrouillais pour avoir du cash rapidement pour subvenir à mes besoins (payer mon coach et mon loyer) parce que je ne suis pas boursière.

Quel appel avez – vous à lancer ?

C’est à la fédération, au ministère des sports et à tous ceux qui gèrent le sport de régler ce problème. Moi, ce que je peux faire, c’est essayer d’avoir de l’aide au niveau de ma famille (ce n’est pas la solution), je suis une femme, j’ai pris la décision d’être un athlète de haut niveau, je dois me battre seule pour améliorer mes performances et si possible ressembler à mes aînées Murielle Ahouré et Marie Josée Ta Lou et participer à la Diamond League pour récolter beaucoup de lauriers.

Quel est votre message à la jeunesse ?

Je remercie tous les Ivoiriens et Ivoiriennes pour leur soutien. On est vraiment désolé de vous ramener la médaille d’argent. On apprécie le soutien de tous les médias, de tout le monde. On essayera de vous faire plus plaisir les prochaines années par la grâce de Dieu.

Etes-vous mariée Ziketh Elodie ?

Non (rire). Pas encore (rire). Mon mari, c’est le sport d’abord.

Source : SERCOM FIA