Oustaz Traoré Mamadou el Amine (Responsable Defac Ajmci port Bouet)

Chers frères et sœurs, ce qu’il faut savoir, c’est que : L’avortement est une prise de décision grave et dangereuse dans la vie d’un individu. La vie en Islam étant sacrée, un enfant ne peut être qu’un don de Dieu. Allah dit dans Son Livre (Sourate 67, verset:2) en parlant de Lui-même: Celui qui créa la mort et la vie afin de vous éprouver pour savoir qui de vous agira pour le mieux…                                                                                                                                                   Dieu a mis pour chaque âme sa subsistance (Ar-rizq) et sa part dans cette vie:

Quand l’enfant naît : Allah assure la subsistance et la prise en charge pour lui et ses deux parents (comme précisé dans le Coran).

En plus l’Islam encourage la natalité pour renforcer la communauté, le Prophète (paix et salut sur lui) dit : « Mariez vous et faites des enfants (soyez nombreux), (comme cela) je serai fier de vous devant les autres communautés au jour du jugement » Rapporté par Ibn Mâja dans ses Sunan et par d’autres avec des termes proches.

La règle est que l’avortement est interdit (Harâm) et ne doit être toléré que pour des raisons médicalement sérieuses (danger grave pour la maman par exemple) et en fonction de l’état d’avancement de la grossesse (du fœtus)…

Pour l’Ecole mâlékite: L’avis le plus fiable au sein de l’école malékite est que l’avortement est interdite depuis le début même de la grossesse. (Réf: ‘Al-Qawânîn al-Fiqhiyyah’ d’Ibn Djuzayy – ‘Al Fiqh al Islâmî’) Le cas d’avortement impose une diyya (compensation matérielle) de la moitié du dixième de celle de l’adulte. Voici 3 éléments que les autres savants ont mentionnés et que j’ai pu collecter à ce sujet:

  1. L’avortement après l’insufflation de l’âme (‘Nafkh our roûh’): Dans un certain nombre de Hadiths authentiques où sont détaillés les différentes étapes du développement embryonnaire, le Prophète Mouhammad (psl) affirme que l’âme est insufflée (‘nafkh our roûh’) dans le fœtus au terme du quatrième mois de grossesse (120 jours). C’est justement en raison de ce genre de Hadiths que les savants musulmans considèrent unanimement que, passé la limite de quatre mois (120 jours), l’avortement est strictement interdit. Avorter dans un tel cas de figure est considéré comme étant un acte d’infanticide et est assimilé à un grand crime en Islam (sauf s’il y a danger de mort pour la maman et qu’on ne puisse la sauver sans retirer le fœtus: là il y a nécessité extrême et l’avortement sera exceptionnellement toléré dans ce cas)
  2. Quant aux (Shafiites notamment) ils disent qu’il est permis mais déconseillé (‘Makrouh’) d’avorter avant 40 jours de grossesse. (Si cela devait se faire, l’accord des deux époux serait nécessaire.). Après 40 jours, l’avortement est strictement interdit. (Il convient de souligner également qu’il existe un Hadith authentique (rapporté par l’Imâm Muslim) qui mentionne que l’embryon reçoit la visite d’un ange lorsque 42 nuits de grossesse sont passées (6 semaines): Celui-ci est notamment chargé de modeler (‘taswîr’) l’embryon par la formation de certains organes sensoriels)                                                                                                                          3. et selon l’avis du Cheikh Qardawi : La règle de base en ce qui concerne l’avortement est l’interdiction. Cette interdiction prend de l’ampleur en fonction de l’état d’avancement et de développement du fœtus. Ainsi, durant les quarante premiers jours de grossesse, l’interdiction est la plus légère. Au-delà, c’est un crime et Dieu est le plus savant.

Iniesta Kamagaté

D’abord non, mais permis dans certains cas si le fœtus met en danger la vie de la maman portant la grossesse.

Bakayoko Amara

Ce n’est pas permis, c’est possible dans certains cas, tout simplement, s’il s’avère que la grossesse qu’elle porte peut porter atteinte à sa vie, là, il y a lieu de faire un avortement pour sauver la vie de la mère.

Adjaratou Koné

C’est permis si la grossesse met la vie de la mère en danger

Kassoum Kanaté

Divergence d’opinions selon les écoles vues, que le fœtus n’ait pas encore de vie. Si la vie de la mère est en danger on sauve la mère par césarienne. Dans ce cas, l’avortement est obligatoire. Avant 4 mois on parle de curetage.

Saliya Grafouté

Un oustaz m’a dit que si la grossesse a atteint 4 mois dans ce cas, on ne doit pas faire d’avortement même si la santé de la mère est en danger. Car, c’est une vie et qu’on ne doit pas sauver une vie en tuant une autre. Mais bon ! Reste à vérifier la source de cette affirmation hein !

Muri Salami Agbaje

Moi j ai été confronté à une situation pratique où la grossesse était à 6 mois je jure que sur la question, aucun des imams que j’ai approché n’a donné une fatwa permettant de sauver une vie pour une autre. Malgré la souffrance que la mère vivait par la grâce d’Allah avec les douas de tous ces imams, la mère a mis au monde une fillette à 6 mois et demi et les deux se portent très bien.

Awa Dosso

Oui, si seulement la vie de la mère est en danger.

 

Vazoumana meïté

Allah le très haut a créé l’humanité pour qu’elle habite la terre, pour cette vie sur terre l’existence de l’être humain ne doit pas être interrompue en aucun cas. C’est pour cela Allah a sacralisé la vie humaine de son état liquide jusqu’à l’état solide.Donc tout acte mettant en danger cette chaine démographique est haram .C’est dans la même optique lorsqu’il vie en danger, il y peut avoir avortement. Exemple : s’il y a deux vies en danger une femme enceinte qui se trouve en danger en accouchant son bébé et qu’il y aucune solution pour sauver les deux vies il est permis de sauver une vie déjà existente au péril d’une vie encore en doute.

Allah dit “ne tuez l’âme que Allah a créé, que par droit d’être tué”.