RAMA

J’ai recruté Rama en 2015, pour m’aider dans la gestion de ma maison après mon accouchement par césarienne.

Rama, jeune fille de 24 ans, elle avait 5 ans de moins que moi, elle était grande de taille, de teint claire et potelée. Rama n’était pas belle mais elle était très coquette et prenait tellement soin de son apparence que cela lui procurait aussi un certain charme.

A son arrivée, elle prit les choses en main ; travailleuse et dévouée je n’avais pas à me plaindre ni à lui reprocher quelque chose. Mon travail était fait à la lettre, elle s’occupait très bien de mes enfants et de moi-même car je venais d’accoucher.

Tout le monde autour de moi l’appréciait. Je n’avais aucun problème avec elle. Au bout d’un an de service chez moi, Rama est tombée amoureuse de mon mari et ne le cachait pas. Au début, elle se contrôlait. Elle a commencé à porter plus attention à mon homme qu’à moi et les enfants. Tonton passait avant tout. Elle se battait même avec moi pour lui faire du thé ou des petites choses de ce genre.

Ensuite elle ne parlait que de lui, même en ma présence. Un jour je l’ai interpellé en lui disant de faire attention à ses propos. Lorsque je m’absente elle s’érige en maitresse de maison et prend soin de ma famille comme si c’était la sienne.

J’ai donc commencé à interpeller mon mari, car j’avais constaté que lui aussi se plaisait dans ce jeu malsain. Pour le moindre besoin même en ma présence c’est elle qu’il sollicitait quand je me plains il me rappelle que c’est son travail et que moi j’avais plutôt besoin de me reposer ou alors il trouvait carrément que j’exagérais ; et là j’ai compris que mon mari sans se rendre compte, commençait à être amoureux de la bonne. Il ne tarissait pas d’éloge à son égard.

Souvent quand nous discutons de quelque chose, il fait intervenir la bonne quand je me plains il me dit que c’est juste pour avoir un avis extérieur et rien de plus.

C’est ainsi que je voulu arrêter son contrat car je ne supportais plus sa complicité avec ma famille notamment avec mon mari. J’informe donc mon mari que j’allais arrêter le contrat de Rama. La première des choses il me demande quelles sont mes raisons.

Je lui rappel alors que c’est moi qui l’ai recruté et c’est moi sa patronne raison pour laquelle je suis libre de la garder ou de me séparer d’elle ; maintenant la deuxième raison lorsque je recrutais Rama elle et moi avions signé un contrat de 1an ; car rama m’avait dit qu’elle retournerait au Burkina Faso, son pays d’origine pour continuer le métier de ses rêves la couture qu’elle a dû arrêter faute de moyen.

A ma grande surprise mon mari me demande de surseoir à ce projet de renvoie car nous avons besoin de quelqu’un comme Rama pour prendre soin des enfants afin que je puisse me reposer. Là j’ai commencé à paniquer.

Parce que c’était la première fois que je faisais face à l’ingérence de mon mari dans mes prises de décisions concernant mes bonnes ; et cela m’a mis très mal à l’aise. Mais après réflexion j’ai compris que je devais me calmer pour mieux cerner les choses afin de limiter les dégâts et surtout préserver ma famille, car cette situation avait créé beaucoup d’histoires entre mon mari et moi. Je n’ai plus rien dit à propos de Rama.

Rama n’avait pas de téléphone donc c’est mon numéro de téléphone qu’elle utilisait pour recevoir des nouvelles de ses proches selon ce qu’elle m’avait dit. Un après-midi alors que j’étais à la maison, je reçois un appel, c’était un homme au bout du fil ; il demande à parler avec Rama je lui passe donc le téléphone et dans ses échanges, elle n’arrivait pas à convaincre la personne à l’autre bout du fil et finit par raccrocher au nez de son interlocuteur. Elle me rend mon téléphone et comme si rien ne s’était passé elle passe à autre chose.

L’après-midi la même personne m’appelle se présente et me raconte l’histoire suivante. En fait Rama était mêlé à une histoire de trafique de jeunes adolescentes en provenance du Burkina Faso, le réseau au sein duquel elle opérait avait été intercepté par la police ivoirienne donc elle était en prison elle y a passé 1an.

Son petit ami qu’elle faisait passer pour son grand frère avait réussi à obtenir une liberté conditionnelle qui l’empêchait de sortir de la Côte d’ Ivoire sur une période déterminée. Mais elle devait passer signer sa présence tous les mois pour notifier sa présence effective en Côte d’Ivoire n’ayant pas respecté les clauses de sa liberté conditionnelle pendant plus d’un an, elle était sous menace d’incarcération à nouveau cependant elle prenait les menaces à la légère ;

Après cette explication j’étais bouche B. J’ai attendu le soir l’arrivée de mon mari pour lui faire le point de ma conversation téléphonique, il n’en revenait pas ;  Maintenant c’est lui qui voulait que je vire Rama sur le champ car mine de rien c’est elle qui gardait nos enfants à mon absence. C’est ainsi que j’ai été libéré de RAMA.

Après le départ de Rama c’est là que nous avons su que l’homme qu’elle nous a présenté comme son grand frère était en fait son petit ami, la dame sensé être sa mère était un membre de son réseau de trafic de jeunes adolescents.

Aujourd’hui elle vit au Burkina Faso. Nous n’avons plus de nouvelle d’elle. Quant à mon mari il se tient maintenant très loin de mes bonnes.

IMANE