Salmân Al-Fârisî le compagnon venu de Perse deuxième Partie

Suite de la première partie

Or, je réussis à transmettre un message aux chrétiens leur disant que j’avais embrassé leur religion et que je souhaitais rejoindre la ville de Damas dès que possible. Je les invitai à m’informer de la date de départ de la prochaine caravane pour y embarquer.

Quelques jours après, on vint m’informer de me préparer à partir. Je me débarrassai de mes chaînes est m’enfuis en cachette de la maison de mon père pour rejoindre la caravane pour la Syrie.

Une fois arrivé sur place, je me suis mis à la recherche du plus grand de leurs prêtres. Ils me répondirent que c’était l’évêque qui officiait à la grande église. J’allai le trouver et lui demandai la permission de l’accompagner et de le servir à une seule condition : qu’il m’apprenne les enseignements du christianisme. Il accepta avec ferveur et me permit de demeurer avec lui.

Quelques désillusions

Au bout de quelques mois passé en sa compagnie, je me rendis compte combien cet évêque était détestable. Il s’accaparait sans scrupules et sans gênes  les aumônes destinées aux pauvres, et à les conserver précieusement pour lui. Je me mis à le haïr et à le mépriser. Et il ne tarda pas à mourir.

Son successeur fut tout son contraire. C’était un homme bienveillant, pieux, généreux et détaché des plaisirs de ce monde. Je l’ai apprécié et même aimé comme je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre. Je restais avec lui jusqu’à ce qu’il fût sur le point de mourir à son tour.

En quête d’un nouveau tuteur

À sa mort, je lui demandais :  » À qui me recommandes-tu mon père ? – » Mon fils, je ne connais qu’une seule personne qui me ressemble et de qui tu pourras apprendre. Cette personne se trouve à Mossoul, en Irak, va et trouve-là ».

Je me rendis chez la personne indiquée et lui exposait l’objet de ma visite. Elle accepta de bon coeur de demeurer à ses cotés  et m’inspirer des ses enseignements. Cet homme aussi était bon, pieux et compatissant. Je demeurai chez lui un certain temps jusqu’à ce qu’il fût sur le point de rendre l’âme. Je lui demandais alors de me confier à quelqu’un d’autre afin de parfaire mon éducation spirituel. Il m’indiqua la demeure d’un moine à Nassibin.

Je me rendis par conséquent à cet endroit et trouvai l’homme en question. Après avoir écouté l’objet de ma visite, il accepta de me prendre à son service. Au cours de mon séjour chez ce vieux moine, j’eus l’occasion d’apprécier sa bonté et sa piété. Je restai avec lui jusqu’à ce qu’il meure à son tour. Avant de quitter ce monde, il eut cependant l’amabilité de me confier à un autre moine établi à Ammurya, du côté de Byzance.

Des vaches et des brebis

À la mort du moine de Mossoul, j’allais à la recherche de son coreligionnaire d’Ammurya. Je le trouvai et lui rapportai les recommandations du défunt moine de Mossoul. Il m’accueillit chaleureusement et accepta  que je sois à son service. Je m’installai donc chez lui en compagnie des vaches et des brebis que j’avais acquise par le fruit de mon labeur.

Le sceau de la prophétie

Lorsqu’il fut sur le point de passer l’arme à gauche, je lui demandais :

« À qui me recommandes-tu  ô mon père ?  » – « Ô mon fils ! Je ne vois personne ayant les qualités que tu recherches, mais je sais qu’un prophète est sur le point d’arriver, prêchant la religion d’Ibrahim.

Son avènement est imminent. Il sortira du pays des Arabes et émigrera à une terre planté de palmiers située entre deux zones couvertes de pierres volcaniques. Cet homme possède des signes particuliers par lequel tu pourras aisément le reconnaître. Saches qu’Il n’est pas homme à prendre les aumônes, en revanche Il accepte les cadeaux. Entre ses épaules, se trouve un signe distinctif, le sceau de la prophétie. Si tu le vois, tu le reconnaîtras sans aucune difficulté. Si tu trouves le moyen de rejoindre cette contrée, ne tarde pas et pars sans tarder. »

ajib