Trouver Dieu seulement dans la pratique religieuse ?

Jamais un prophète n’a dit que le cheminement vers Dieu devait se faire exclusivement à travers la pratique des rites religieux.

Notre maître Jésus (que Dieu continue de nourrir son être et notre connexion à lui) a enjoint ses apôtres à “aimer son prochain“, et le Prophète Mohammed (que Dieu continue de nourrir son être, sa lumière et  notre connexion à lui) a mis en avant la valeur de l’investissement (jihâd) dans la Voie, dans la recherche de Dieu, exigeant de savoir donner, de savoir se donner et s’adonner en totalité, sans retenue, sans mesure. Entièrement.

Par exemple, notre bien-aimé Prophète a décrit Abu Bakr As-Siddiq (que Dieu soit satisfait de nous pour l’amour que nous lui portons) à ses autres compagnons, en disant : “Abu Bakr ne vous a pas précédés ou surpassés par beaucoup de pratiques religieuses, mais il vous a surpassés par quelque chose qui était dans son cœur : l’amour (el mahabba)”.

C’est dans ce même sens qu’un enseignement prophétique, souvent oublié, nous explique la marche à suivre pour nous rapprocher de Dieu :

« Dieu dit : “Ô Mon serviteur ! J’ai eu faim, tu ne M’as pas nourri.” Le serviteur Lui dit : “Mon Seigneur, Tu es le Seigneur, Tu es le Créateur, Tu n’as jamais faim, c’est Toi qui nourris les affamés. Comment pourrais-Je Te nourrir ?”.  Dieu répondit : “n’as-tu pas su que untel, Mon serviteur, a eu faim et tu avais la capacité de le nourrir et tu ne l’as pas nourri ?” Puis Dieu dit : “Ô Mon serviteur, J’étais chagriné (ou dans une autre narration “assoiffé”) et tu ne M’as pas donné à boire ou tu n’es pas venu Me consoler”. “Comment, Dieu, pourrais-je Te consoler, Toi qui es le Consolateur de toutes les âmes ? Comment, Dieu, pourrais-je Te donner à boire alors que c’est Toi qui donnes à boire à toute la création ?” Dieu dit : “N’as-tu pas su que untel, Mon serviteur sur cette terre, a eu soif, ou a été chagriné et tu avais le pouvoir de le consoler ou de lui donner à boire et tu ne l’as pas fait ?”. Puis Dieu dit “Ô mon serviteur, J’étais malade et tu n’es pas venu Me rendre visite. Le serviteur répondit : “mon Dieu, Tu ne tombes pas malade. Tu es le Guérisseur de toutes les âmes”. Il dit : “Mon serviteur untel était malade et tu le savais, tu étais capable d’aller lui rendre visite et tu ne l’as pas fait. Tu ne savais pas que si tu allais lui rendre visite, tu allais Me trouver chez lui ?”.

Il nous faut prendre toute la mesure de cet appel horizontal qui est bien ici une condition essentielle du cheminement spirituel vers Dieu.

Le fait de répondre à l’appel et aux besoins de notre contexte, d’y découvrir une opportunité de servir, tout cela est la porte même qui permet d’accéder à de nouvelles perspectives dans notre relation à Dieu, si l’on prend la peine de l’emprunter.

Un certain soufisme a clairement délaissé le développement personnel, ce travail d’élévation de l’âme et des qualités humaines toujours lié à un désir fondamental de servir, au profit d’une soi-disant “initiation” et de la quête d’un bien spirituel.

C’est en ce sens que l’on peut parler ici d’un simulacre de soufisme, un soufisme dans l’extériorité des codes initiatiques, d’un soufisme qui, loin de mettre au travail et de mettre au service, est désir de possession.

C’est pourquoi on peut, dans ce genre de “club”, être confronté à des gens médiocres et petits. Ils se disent spiritualisés, mais humainement, ils ne sont pas des grands hommes et encore moins des hommes de Dieu.

Par Shaykh Hamdi ben Aissa qui remercie l’ensemble de ses étudiants qui travaillent à la retranscription de ses enseignements. Parmi eux, Thalia Archaoui et Félix Sayd pour leur travail de retranscription et de rédaction, ainsi que Siham Lamti, Raphaël Gély et Mahdi Gabriel Rouani pour leur travail de relecture.

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