Un accouchement difficile

C’est un ami appelé M. que je connais très bien et qui avait perdu son travail compte tenu de la crise politico-économique depuis 2002. L’activité de l’entreprise ne marchant pas, son patron l’avait délocalisé au Togo.

C’était tout dernièrement après novembre 2004, les évènements entre les patriotes et les français. C’était une entreprise de transit. Donc mon ami étant en chômage technique, il n’avait vraiment rien. Et en ce moment-là, sa femme est tombée enceinte. Il avait déjà eu un garçon précédemment. Il faisait mains et pieds pour assumer ses responsabilités. Il faisait des petits boulots par ci, des petits boulots par-là, jusqu’à ce que la grossesse de son épouse arrive à terme. Un jour, pendant qu’il est en ville, on l’appelle pour lui dire que sa femme est en travail et qu’elle s’apprête à accoucher. Sa femme avait été conduite à la maternité à Yopougon, son quartier d’habitation. Et au moment où on lui disait cela, il n’avait même pas cinq francs en poche. Il était paniqué. Comment faire ? Il tournait en rond car il n’avait strictement rien.

C’est sa petite sœur qui était à la maison avec madame, qui avait conduite celle-ci à la maternité, le temps que son ami arrive. La femme de mon ami avait commencé à avoir des complications donc la sœur l’avait conduite à l’hôpital avec son argent provenant de son petit commerce. Ensuite elle a appelé son frère pour lui dire l’état dans lequel se trouvait sa femme et qu’il devait venir avec de l’argent pour les dépenses. Arrivé à un moment, il s’est assis et a réfléchi. Il a appelé un de ses amis pour lui expliquer la situation. Son ami lui a dit que c’était un peu difficile mais qu’il avait 5 000 F CFA qu’il pourrait lui remettre tout de suite. Donc il a emprunté un bus et s’est débrouillé pour aller prendre cet argent. Mais cela n’était pas suffisant donc il continua à invoquer le Seigneur jusqu’après la prière de Zourh (13 heures) qu’il était allé effectuer dans une mosquée de Yopougon. Puis il y est resté un bon moment à toujours invoquer le Seigneur puisqu’il n’avait pas d’autre secours et qu’il n’avait personne d’autre à qui se confier. Il s’adressait à Dieu pour qu’il fasse vraiment quelque chose pour le sortir de cette situation. Son téléphone n’arrêtait pas de sonner car sa femme avait besoin de lui.

Il fallait qu’il arrive avec de l’argent pour s’occuper de tout car les sages-femmes avaient fait le travail, mais au préalable. Il y’a des petits montants qu’on paye à gauche à droite qui n’avaient pas été réglés. A chaque fois que sa sœur l’appelait, il lui disait qu’il arrivait le temps pour lui d’avoir les moyens pour répondre à leurs attentes. A 15h environ, il est sorti de la mosquée avec les 5000 F qu’il avait en se demandant s’il fallait se rendre à la maternité avec ce montant. Il a appelé par hasard son ex-patron qui était parti au Togo. Il a essayé comme ça, comme par inspiration, sans vraiment y croire de le joindre. Et par extraordinaire, son téléphone s’est mis à sonner : Ce dernier se trouvait de passage à Abidjan. Il a expliqué son problème à son ex-patron et ce dernier a dit que cela tombait bien parce qu’il s’apprêtait à quitter le pays.

Il devait prendre un avion aux environs de dix-heures pour aller au Togo. Il lui a demandé de le trouver quelque part dans le quartier de Koumassi pour qu’il puisse lui donner un peu d’argent. C’est ainsi qu’il s’est rendu directement là-bas et il l’a reçu de ce dernier 30 000F CFA parce que cela n’était pas prévu, et cela à titre gracieux. Il a appelé encore un autre ami pour demander un prêt afin de compléter l’argent car il voulait vraiment bien s’occuper de sa femme lorsqu’elle sortirait de l’hôpital. Ce dernier lui a demandé de venir, comme il n’avait pas assez d’argent et il lui a remis 20 000 F CFA. Et pour le remboursement de cet argent, il lui a dit qu’il n’avait pas de « dead line » (Anglicisme pour dire pas d’échéance). C’est ainsi qu’il a pu rentrer en possession d’un peu d’argent. Donc dès qu’il a eu cet argent, il est parti chercher sa femme à la maternité et a réglé ce qu’il devait payer.

Et il a pu rentrer tranquillement avec sa femme, bien s’occuper d’elle pour la nourriture et d’autres éléments indispensables. Cela a été une grâce d’Allah le Très Haut car il n’avait rien du tout. Il se dit que tout est parti de la mosquée. Vraiment quand il s’est confié à Dieu…Il se dit que Dieu c’est lui-là même qui n’abandonne jamais ses créatures. Puis s première inspiration et sa seconde inspiration se sont révélées très positives par la grâce du Seigneur. Et il L’a vraiment remercié. Il m’a dit qu’il faut vraiment se confier à Dieu, quelque soit votre degré de pauvreté. Il faut totalement se remettre à Lui. Dieu peut à tout moment te venir en aide. Actuellement, ça va mieux pour lui, il a retrouvé son travail pour s’occuper de sa petite famille même si les conditions ne sont pas aussi bonnes que dans son précédent travail.

Un lecteur