une histoire d’animaux et d’hommes dans la problématique de la réconciliation…

L’histoire que je vais vous rapporter ici m’a été racontée par une amie de l’un des quartiers les plus huppés de la capitale ivoirienne, une histoire cocasse, à première vue insignifiante, mais qui reflète toute la tragédie du peuple ivoirien.

 Il s’agit de deux familles ivoiriennes, de deux régions géographiques différentes. Ces deux familles vivaient en harmonie parfaite. Appelons la famille A, et famille B. Elles se rendaient visite chaque soir, à tour de rôle. Elles faisaient leur marche ensemble. Les enfants se fréquentaient aussi bien à la maison qu’a l’école. Même leurs animaux domestiques se rendaient visite et se promenaient dans le quartier ensemble.

Cette belle et totale harmonie s’est effondrée lentement et totalement aujourd’hui au niveau des hommes. Car les animaux domestiques continuaient encore à se fréquenter au quotidien mais apparemment à l’insu de l’une des familles, notamment la famille B. Il y a quelques jours en effet, un jeune membre de la famille B, surprit leur animal domestique en totale symbiose physique avec l’animal domestique de la famille A. Il s’écria : “ça jamais on acceptera ça “. Il tente de séparer les deux animaux mais en vain. L’enfant s’en retourna en courant vers sa maman pour lui raconter “l’horrible “ scène qu’il venait de vivre en direct. La mère toute en colère, sortit en robe de nuit et fonça tout droit vers la maison que fréquentait son animal domestique. Et à l’aide d’une barre de fer, elle sépara les deux animaux domestiques. Puis elle traina le sien dehors et sans même, dire ni bonjour ni au revoir à la famille qu’elle fréquentait autrefois au quotidien.

Cette histoire insolite, ressemble à celle que vive beaucoup d’ivoiriens, aussi bien à l’intérieur de leurs familles qu’avec avec leurs voisins de quartier ou collègues de bureaux. Aujourd’hui en effet, depuis que la politique, la salle politique a fait irruption dans notre vie on ne se fait plus confiance. Depuis que chaque ivoirien et chaque ivoirienne s’est découvert une vocation à être politicien on s’épie. Depuis que la politique a fait irruption sur nos tables à manger dans nos salons, et sur nos lieux de travail on se parle sans s’écouter. Depuis que ceux qui ont échoué partout à l’école, au travail, à la maison ont été invité dans l’arène politique par des hommes et des femmes politiques sans idéal et des religieux sans esprit saint, on se traite de tous les noms. Depuis que nous avons invités consciemment ou inconsciemment nos enfants dans les débats politiciens et nauséabonds des adultes, nos enfants se regardent en chien de faïence.

Et justement, cette histoire de COCO CHANELLE et CABANA, deux animaux domestiques reflète la tragédie de millions d’ivoiriens et d’ivoiriennes. Des familles ordinaires, courageuses qui ont bâti leur vie à la sueur de leur front ; des familles dont les réussites matérielles ne doivent rien aux hommes politiques. Mais qui du jour au lendemain font des choix irrationnels en prenant fait et cause pour des hommes et des partis politiques dont elles se croient proches naturellement. Alors que dans la réalité des faits, en dehors du patronyme, tous les sépare notamment ; le train de vie et même l’idéologie politique. Cependant, que tous les réunit comme dans le cas des familles B et A : le quartier, l’école, les enfants, et les animaux domestiques et assez souvent même le sang.

Que retenir de cette histoire ?

 En attendant, sachez cependant que les deux animaux domestiques, COCO CHANELLE et CABANA par la faute des hommes, ne se fréquentent plus car chaque famille tient à préserver sa “ DIGNITE” en croyant empêcher une histoire d’amour entre animaux. Ainsi va la vie de certains ivoiriens en ce début d’année 2013. D’ où la difficile équation de la problématique de la réconciliation (sur laquelle nous reviendrons la semaine prochaine) dont tout un chacun parle sans s’entendre et sans écouter réellement. L’histoire de COCO CHANELLE et de CABANA n’est-elle pas plutôt une tragédie humaine ? Ne doit-elle pas nous inspirer pendant notre vie de tous les jours dans nos rapports avec nos voisins mais aussi dans nos familles, et dans notre responsabilité première et pleine, dans la qualité de la vie de notre environnement     ?

En un mot comme en cent, Comme le dirait l’artiste TIKEN DJAH « ARRETEZ MOI TOUT ÇA LA ».