Vol 8 – Hadj 2025 : Une mission de foi conduite par un encadreur d’expérience.

Hadj 2025 – Vol 8 : “Servir les hôtes d’Allah est une noble mission”

Rencontre avec l’imam Mohamed, encadreur et responsable du vol 8

À la grande mosquée de la Riviera Golf d’Abidjan, où s’organisent les départs pour le pèlerinage à la Mecque, nous avons rencontré l’imam Mohamed, responsable du vol 8 du Hadj 2025. Imam principal de la grande mosquée de Dar es Salaam, Mangorotou à Bouaké, il revient sur son riche parcours dans l’encadrement des pèlerins, les préparatifs, les défis rencontrés et les mesures mises en œuvre pour garantir un pèlerinage dans les meilleures conditions. Témoignage d’un homme d’expérience au service de la foi.

Imam, depuis combien d’années êtes-vous impliqué dans l’encadrement des pèlerins ?

Je suis dans l’encadrement depuis longtemps. Avant même l’organisation étatique, j’étais déjà actif dans le secteur privé. Et avant cela, alors que j’étais encore étudiant en Arabie Saoudite, nous encadrions déjà les pèlerins, notamment nos parents qui faisaient le voyage depuis la Côte d’Ivoire vers les Lieux Saints. Donc, cela fait très longtemps que je suis impliqué dans ce domaine.

Comment se sont déroulés les préparatifs pour vos pèlerins avant leur départ pour la Mecque ?

Les préparatifs ont débuté par la formation des pèlerins. Ceux que j’ai en charge viennent majoritairement de la ville de Bouaké, où nous disposons de sept centres de formation. Cette étape est cruciale : elle prépare les fidèles au rythme et aux exigences du Hadj.

Après cette formation, ils se sont organisés pour retirer leurs kits de voyage, puis ont été acheminés par convois vers le site du Golfe à Abidjan. À leur arrivée, nous les avons installés dans un préau, en attendant la fin des opérations liées aux vols 6 et 7.

C’est à partir de 15h30 précises que nous avons lancé les opérations de GDR (Guichet d’Enregistrement). Les pèlerins étaient pris en charge par groupes de 20 hommes pour l’enregistrement, ce qui nous a permis de procéder de manière fluide et organisée.

Quelles dispositions spécifiques ont été prises pour assurer leur confort et leur sécurité, notamment à la Mecque et à Médine ?

Le Commissariat du Hadj dispose de toutes les commissions nécessaires pour assurer le bon déroulement du pèlerinage. La sécurité des pèlerins est supervisée par une commission dédiée, dirigée par le colonel Koné.

Quant au confort et à l’hébergement, ils relèvent de la commission hébergement, chapeautée par l’imam Yacouba DIARRASSOUBA , qui est également vice-président de la commission de sécurité.

Ils ont fait partie du vol précurseur – à bord de ousmane Ouattara – afin de préparer les installations nécessaires avant l’arrivée des autres pèlerins.

Quel est le profil général des pèlerins de votre vol ? Avez-vous un message pour leurs familles restées au pays ?

Je voudrais tout d’abord rassurer les familles : les pèlerins sont entre de bonnes mains. Nous avons des encadreurs expérimentés, et toutes les commissions de suivi et d’accompagnement sont actives sur le terrain.

C’est comme s’ils étaient entourés de leurs propres parents. Nous sommes engagés à les encadrer dans le respect strict de notre cahier de charges. Le Commissaire nous a donné des consignes claires pour garantir un accompagnement optimal. Nous faisons de notre mieux, inshallah, pour que tout se passe bien, avec l’aide d’Allah.

Quel accompagnement spirituel est prévu pour les pèlerins tout au long de leur séjour sacré ?

Je suis imam de formation, et je suis entouré de neuf encadreurs religieux affectés à ce vol. Chacun d’eux prend en charge 43 à 45 pèlerins, avec un Amir (chef de groupe) pour assurer le lien et le suivi.

Chaque jour, les Amir me transmettent un rapport religieux, que je communique ensuite au Commissaire. Cela nous permet d’assurer une prise en charge spirituelle continue, afin que chaque pèlerin puisse vivre ce voyage avec recueillement et sérénité.

Quelles sont les principales difficultés rencontrées lors de l’organisation ?

L’une des premières difficultés, c’est que la majorité des pèlerins ne sont pas habitués au voyage. Pour certains, c’est même leur première fois dans un avion. Beaucoup d’entre eux n’ont pas été à l’école, ce qui complique la compréhension des procédures.

On rencontre donc de la peur, de l’impatience, parfois de la fatigue rien qu’au stade de l’enregistrement (passeport, guichet unique, pesée, fouille…).

Mais grâce à nos grands communicateurs, imams et encadreurs religieux, nous faisons beaucoup de sensibilisation. On leur rappelle que ce voyage n’est pas touristique, mais bien un acte d’adoration et un voyage spirituel. Avec la patience et la pédagogie, tout finit par bien se passer.

Un dernier mot pour conclure cette interview ?

Je remercie d’abord Allah SWT, qui m’a donné l’opportunité de servir les hôtes d’Allah pendant de longues années. Ce travail n’est pas facile, mais Dieu m’a choisi, et je le considère comme une mission noble.

Je remercie également la communauté musulmane, le Commissariat du Hadj, la Direction Générale des Cultes, pour la confiance renouvelée.

Je remercie la presse, notamment Islam Info, qui couvre fidèlement nos activités et informe la communauté.

Enfin, je rends un hommage particulier à mes deux parents, qui m’ont mis à l’école et grâce à qui je peux aujourd’hui apporter ma contribution à la communauté.

Merci infiniment pour cette opportunité de m’exprimer.

 

DIANÉ MOUSSA